happy birthday (tyrion&ivy)

Tes nuits étaient comme autant de comas. Tu plongeais dans le sommeil et tu ne dormais que d’un œil, même si avec le temps, tu avais fini par faire confiance à Billie. Tu savais que rien n’arriverait avec elle, pour autant, tu n'étais pas des plus serein, pas encore. Tu n'avais pas encore confiance en Destiny, et tu ne restais que pour Ivy et le confort que ce groupe plus grand que jamais offrait.

Tu essayais de te faire au rythme de la ville. Le matin, le clairon raisonnait dans les couloirs, et si Billie était au moins un peu réactive et partait travailler quand il le fallait, toi, tu traînais un peu. Après tout, tu ne buvais pas de café, tu n’en avais pas envie. Cette vie d’austérité, de privation, t’avait retiré le goût du plaisir, des choses que tu prenais juste parce que tu avais envie et non pas besoin. Peut-être que ça te reviendra ? Tu n’en savais rien.

Tu te redressas juste sur ton lit, te grattant le ventre. Tu avais mal au dos, sûrement parce qu’avec ces lits bien trop confortables, tes vertèbres se remettaient en place. Aussi, tu te laissais le temps, toujours, d’aller doucement. Tu te remplumais, mais pas assez pour prendre des risques inconsidérés dès le départ. Pas deux fois l’évanouissement comme chez les bricoleurs.

Tu finis, au bout d’un moment, à arrêter de jouer la limace pour te diriger vers le seau d’eau qui se trouve devant la porte de la salle de bain, et tu te trempes le visage. Ca réveillait, l’eau était froide, ça faisait contraste avec ta peau encore chaude d’endormissement. C’était un luxe que tu t’autorisais désormais, ça. Prendre le temps d’émerger. Avant, il fallait être immédiatement disponible. Capable de partir, de réagir à un animal passant dans le coin, ou pire, un zombie.

A présent, tu démarrais si lentement, que tu passas presque à côté du toctoc de la porte. Tu mis bien un instant à réaliser que tu possédais effectivement une porte, que tu n’étais pas au bord d’un cours d’eau gelé, à moitié nu en train de frotter tes aisselles, à espérer que la seule personne encore sensibles aux mauvaises odeurs corporelles qui existe au monde ne passe pas à côté de toi. Hé non. Tyrion, tu étais dans une chambre d’hôtel et tu possédais une porte à laquelle il te fallait répondre, sinon… Soit la personne rentrait alors que tu étais totalement débraillé, soit elle partait et tu ne sauras jamais ce qu’elle voulait, ou même qui c’était.

Tu attrapas donc ce pull informe qu’on t’avait donné, l’enfilant en déclarant : « Euh, entre. » d’une voix hésitante. Tu étais désormais présentable – bien que tu l’aies été dès le départ, gardant ton jogging trop grand pour dormir, ainsi qu’un débardeur. Tu respectais la pudeur de Billie, ne voulant pas la brusquer avec une nudité qui était malvenue, même dans un monde où ces choses-là n’étaient plus forcément une priorité.

Ca l’était devenu pour toi, histoire de trouver un semblant de savoir-vivre, de paix.

Tu attendis alors, tirant bien tes vêtements, comme s’ils ne te glissaient pas déjà sur le corps, que la personne rentre.