RP mission : Hell on my kitchen

C'est une journée qui démarre plutôt bien, il ne fait pas mauvais, les oiseaux se remettent doucement à chanter & c'est dans mon super jogging que je commence la préparation des repas de ce midi.
Je suis seule dans la cuisine, & ça fait du bien de se retrouver un peu avec soi-même. Je chantonne quelques chants bollywoodien en sautillant de planche en planche.
Il n'y a pas à dire, j'aime mon travail, j'aime cette ville & j'aime ces gens. Je ne suis pas triste d'être passée par bien des épreuves pour finir ici, tranquille dans une cuisine à chanter & m'amuser... sans penser à une quelconque conséquence ou trouille d'être repérée & dévorer.

Je commence à mettre les plats à chauffer, allume le feu comme à mon habitude. Y a rien qui change de l'habitude. C'est devenue une routine... C'est même tellement devenue une routine que je m'octroie le pouvoir de ne pas tout vérifier, d'être moins attentive.
Quelle lourde erreur, n'est-ce pas ? Je me retourne vivement vers les légumes quand j'entends la braise sauter & s'échapper, j'attrape un torchon pour lui courir après, mais je ne vois pas vraiment où elle est. Je cherche & c'est l'effroi qui s'offre à moi.
Je retiens mon souffle & suis rejetée quelques pas en arrière. Les flammes se déploient comme un démon qui prend vie.
« Par Agni... » Je suis figée de peur , sentant la chaleur me dévorer le visage, je cherche d'autres torchons, de l'eau... Mais c'est le feu qui danse devant moi.
Cette passion tue dans le méandre de mon âme... Cette passion pour ce qui brûle, pour ce qui meurt & disparait dans les cendres. Je suis fascinée, & je laisse les flammes lécher plus que je n'aurais du l'autoriser. « AU-AU SECOURS ! » Je tape avec le torchon, bêtement en espérant faire suffisamment de vent pour diminuer le feu mais tout ce que je trouve à faire c'est mettre le feu à mon torchon. Quoi faire.

D'autres visages apparaissent. « Il faut faire évacuer l'hôtel, maintenant ! » Je pousse la première personne qui me tombe sous la main alors que je regarde danser les flammes. Elles se délectent des produits inflammables. « Il nous faut beaucoup d'eau... Je. Je ne sais pas quoi faire... »
& je regarde les flammes avec une impuissance qui, au fond, me procure un bien indéfinissable. Hypnotisée par ce spectacle désolant. Est-ce que je vais être exilée ?
Mais... Le feu est magnifique, non ?

Basamed arrive au moment où les flammes m'hypnotisent tellement que j'aurais pu sombrer au milieu d'elles pour m'y noyer.
Sortant doucement de ma torpeur, je reprends mon rôle maternel à la place de cette pyromane enfouie. Quand le seau d'eau de Basamed ne fait rien d'autre qu'éteindre un léger pan de feu, je lui tire l'épaule pour l'en éloigner. Les produits sont inflammables, ça peut exploser, ça peut prendre une ampleur catastrophique si nous n'y prenons pas garde.
Je suis sur le point de lui demander de fuir, j'assumerai les conséquences de ma bêtise. Ce n'est pas là le problème, on devait réussir à l'éteindre mais comment... Ouvrir la fenêtre entrainerait une explosion, de même avec un courant d'air d'extérieur en ouvrant les portes du couloirs.
L'eau était une solution viable, mais nous n'en avions pas à l'illimité.
J'allais être exilée après avoir mis le feu à l'ensemble de l'hôtel. Quelle ironie... Après être arrivée si peu de temps avant cet incident.

Je commence à tirer Basamed vers la sortie quand Carrie débarque à l'aide d'un charriot plein de draps. Je me dis que sa tentative est surement voué à l'échec, les flammes ayant léché le torchon avant de le brûler & de l'engloutir à son tour.
Mais il n'en est rien, une bonne partie du feu est presque maîtrisé alors que la rouquine nous annonce avoir d'autres draps.
Sans plus attendre, j'en attrape un & avec précaution m'approche du feu pour faire tomber mon draps dessus.
Edit : Mais avant d'avoir pu faire quoi que ce soit, les flammes atteignent une bonbonne & explose, projetant tous les alentours sur plusieurs mètres & nourrissant de nouvelles flammes.

Je sens le feu me toucher le visage & mon corps se projeter contre une étagère. Le souffle court, je manque de m'évanouir... mais la douleur sur mon visage me rappelle brutalement à la vie.
Je hurle ma douleur, n'osant pas toucher mon visage & sentant le feu se répandre sous ma peau. Tremblante, je cherche les filles du regard. Un de mes yeux voit très mal, tout est flou & la fumée commence à envahir l'espace... On va vite suffoquer. « Carrie !! Basamed !! »