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(flashback) carnage (anatoli&leia)

Sujet: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Mer 24 Avr 2019 - 23:49 —
Anatoli V. Mechtcherski
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Anatoli V. Mechtcherski
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C’était la fin, tu le sentais. Tu étais épuisé, en te couchant comme en te levant. Si ton corps était encore capable de choses dont tu n’étais même plus certain d’arriver à faire, ton esprit, ton mental, lui, vacillait. Tu voyais même dans le regard de certains Wolves qu’ils flairaient ta faiblesse, qu’ils repéraient les failles en toi. Tu essayais de tenir un semblant de force, pour tous ceux qui dépendaient de toi, de ton petit frère. Mais ça devenait de plus en plus compliqué… Vraiment.

Chaque fois, à chaque mission tuerie, tu te disais que c’était la dernière, que tu allais voler des stocks puis t’enfuir avec ta famille, aller loin où les Wolves ne vous retrouveraient pas. Chaque fois, c’était la dernière, puis tu te ravisais. Parce que tu savais que les Wolves n’allaient pas avoir de répit avant de te remettre la main dessus, de faire du mal à tous ceux que tu emmènerais avec toi. Qu’ils se vengeraient. Ceux qui fuyaient ne méritaient pas de vivre dans le code de ce groupe. Tu le savais.

Et si tu ne pouvais pas te le permettre, pas alors que vous n’alliez être que deux contre tout un groupe. Parce que London, Vladi, les deux enfants… Ils ne tiendraient pas la distance, non. Il n’allait y avoir que Aleksei et toi. Trop risqué.

Tu attendais ton heure. Et en attendant, tu te dégoûtais de plus en plus, tu regrettais chaque pas que tu faisais en direction de ce groupe-là, ces inconnus qui s’étaient installés dans un endroit bien trop facile à attaquer. Tu regrettais de devoir être celui qui donnait le départ de l’attaque, étant l’un des plus grands et pourtant plus discrets. Et tu regrettais d’entrer dans cette bâtisse qui tenait à peine debout, avec tous ces gens qui poussèrent des cris de surprise, de peur. Tu étais en première ligne, tu étais le premier visage qu’ils voyaient, le visage déformé par le hurlement que tu poussais, pour les déstabiliser autant que pour te donner du cœur à l’ouvrage, que pour exprimer ta peine de le faire.

Tu voulais arrêter, Anatoli, mais tu ne savais pas comment t’en sortir.

Tu regrettais tout, de l’entrée dans ce groupe à l’existence des zombies qui ont fait ressortir le pire chez des gens qui avaient autrefois des vies lambdas. Et tu regrettais de flanquer ce coup de batte sur le crâne de cet homme, l’écrasant contre le mur, brisant son crâne, et tu regrettais de recommencer une deuxième fois, fois qui explosa sa tête. Il était mort, et tu regrettais de l’avoir fait souffrir, de l’avoir fait avoir peur.

Dieu, pardonne-moi. Je sais ce que je fais.

Et tu regrettas aussi de faire partie des deux qui coururent après ceux voulant s’enfuir, qui avaient ouvert une porte à l’arrière, menant à une sorte de salon. Tu savais que ça allait être un carnage, comme avant, tu savais que chaque être que tu allais détruire ce soir allait être une âme de plus portée à ta culpabilité. Tout ça pour principalement des vêtements chauds.
Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Ven 26 Avr 2019 - 0:11 —
Leia Wayne
Leia Wayne
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« Escape. »

Les jours passent et se ressemblent tous. Depuis qu'il n'y a plus d'ordre dans le monde, le chaos règne et personne ne peut en voir le bout. La théoricienne a étudié tellement de fois le chaos qu'elle pensait le connaître sur le bout des doigts, faire partie des rares privilégiés à pouvoir le frôler de la pulpe d'un doigt. Frissonner de savoir s'en s'imaginant voir ce que le monde ne voyait pas. Mais la vérité était bien différente, bien plus triste aussi. La vérité, c'est qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait depuis le début de l'apocalypse, et pas la moindre idée de si ça pouvait s'arrêter.

Le temps est relatif, Einstein l'a appris à tous les intéressés. Il n'avance pas de manière fixe et si on le regarde de plus près, on peut même voir les altérations qui le composent. L'imperfection qui le rend imparfait. Le temps, c'est aussi quelque chose que Leia était sûre de maîtriser. Contrairement au chaos, le temps n'avait rien de théorique même avant. Il régissait toutes les vies, toutes les nuits et mêmes les envies. Le temps composait toutes les vies, de la plus triste à la plus belle, de la plus factice à la plus naturelle. Il composait la sienne. Il n'était pas cinq heures du matin quand la physicienne laissait le bruit du réveil la sortir du sommeil. S'étirant calmement sur le bord du matelas d'un temps d'avant. Le soleil ne se levait qu'à peine quand elle laissait sa longue chevelure glisser sur son dos. Un café, et là voilà déjà plongée dans toutes sortes de théories et de plans pour les futurs projets. Conférences sur conférences, avion après avion. Elle sillonne le pays pour parler de ce qui la passionne et son cœur bat, vit, au rythme du temps qu'elle envie. Ce temps que tout le monde rêve parfois d'arrêter, quand le moment semble parfait. Wayne aurait voulu l'arrêter un jour précis, le jour où elle a réalisé à quel point c'était un bonheur entier, sa propre vie.

Dix huit ans, pleine de rêves, elle traversait les couloirs de l'université et croisait pour la première fois, un doctorant dans son futur métier. Les étoiles dans les yeux, collée contre la porte, ordinateur portable dans les mains, elle buvait ses paroles à en avoir les larmes qui montait, le cœur qui palpitait. Dieu qu'elle était heureuse de l'écouter parler. Elle aurait voulu que ça ne s'arrête jamais, et c'est ce qu'elle a finalement fait. Façonné sa vie pour que son cœur batte toujours avec la même passion, que l’adrénaline traverse son corps avec toujours autant d'ambition.

C'était parfait.

Mais tout s'est arrêté. Et le temps, lui, a continué de filer. Il a fait comme si de rien n'était alors que le monde s'est écroulé, et le cœur de Leia, lui, s'est brisé. Pendant trop de temps elle a perdu tout ce qui faisait ce qu'elle était, à force de compter les jours, d'avoir le mince espoir que tout ça changerait, la brunette a vraiment fini par croire que ça arriverait. C'est quelque chose que l'on étudie pas assez, la portée de l'espoir. L'espoir peut faire vriller le temps, lui donner l'anomalie idéale pour surmonter l'impossible. C'est fascinant, et ça aurait pu durer comme ça encore longtemps. Minimiser les horreurs, le sang des infectés sur ses doigts de fée.

Ça aurait pu durer jusqu'à ce qu'un jour meilleur pointe le bout de son nez. Mais c'est pas comme ça que le temps en a décidé.

Attachée à un petit groupe auquel elle ne s'était pas totalement intégrée, Leia restait toujours souriante et prête à donner du cœur à l'ouvrage, de l'espoir à tous ceux qui n'en avait pas. Qu'importe les pertes, qu'importe les cicatrices qui se semaient à vue d’œil sur les corps des rescapés. Tant qu'on respire, on peut vivre. C'est sans doute pour ça qu'elle n'a pas eu le temps de saisir ce qui était en train de se produire. Pas eu le temps d'analyser les bruits de pas qui claquaient contre le sol de la vieille bâtisse.

Parce que le temps s'est arrêté. Ses billes brunes se sont fixées sur la scène qui se dessinait. Les hurlements fondaient contre ses tympans comme des larmes de sang. Rentrant dans son crâne à tout jamais, gravant des cicatrices bien plus violentes que toutes celles qui pouvaient existaient. Ses yeux se posèrent sur un brun, grand, costaud. Le visage déformé par la rage qui stoppa un peu plus le temps, la clouant sur place. Elle avait déjà mal, Leia, déjà mal alors qu'il était pas encore là. Anomalie du temps. Début du chaos à partir de maintenant.

Les pas s'accélèrent et tout résonne dans la bâtisse. Le bruit lui éclate les oreilles alors que son corps refuse de bouger. Mais c'était sans compter sur le brun sur lequel elle s'était fixée. Le brun que son regard s'entêtait à suivre, qu'importe ce qui allait lui en coûter. L'homme qu'il choppe fixe Leia, fixe la demoiselle qui quelques heures plus tôt lui parlait d'espoir et d'un lendemain meilleur. Il regarde la brune de son visage déformé par la peur et elle ne sait pas ce qu'il pense, alors que la batte l'écrase contre le mur. Elle n'arrive pas à dire s'il lui en veut de lui avoir donné de l'espoir ou s'il veut qu'elle court, avant qu'il ne soit trop tard. Une larme coule sur sa joue alors que l'homme réitère le coup et que cette fois-ci, c'est le bruit d'un os qui se brise qui prend tout l'espace dans lequel le monde vit. Et le temps s'arrête encore différemment, pour poser une larme lui aussi. Une larme face à l'horreur de l'humanité, face à tout ce qui est impossible à rattraper.

Un bras l'attrape et sans qu'elle n'arrive à détacher son regard du crâne explosé, son corps se tire dans la direction opposée. Les bruits deviennent sourds et celui qui cherche à la maintenir en vie la serre trop fort. Son visage dessine une moue douloureuse, comme si c'était le plus gros de ses soucis, alors qu'elle regarde la prise de celui qui l'a chopée par le bras. Sa main est pleine de sang, il a sans doute été blessé. Mais elle n'a pas le temps de parler, pas le temps de quoique ce soit. Ses jambes la portent sans que son cerveau ne comprenne entièrement ce qu'il vient de se passer. La porte qui s'ouvre devant eux lui laisse un frisson tellement c'est fort, tellement c'est trop. L'homme la lâche et lui hurle de se cacher, il la bouscule pour lui pointer une direction avant que les autres ne la rattrape.

Complètement perdue, Leia cesse de se battre, cesse de courir. Parce qu'elle entend le bruit du crâne qui s'éclate, encore et encore, comme une cassette bousillée, un vieux CD rayé. Alors elle marche. Et ya ses pas qui résonnent dans le salon, le bruit qui change quand elle pose le pied sur un tapis, qui devient sourd, comme les hurlements qui peu à peu s'éloignent, peu à peu s'éteignent en même temps que le temps, en même temps que les vies.

Puis il n'y a plus qu'elle, qui laisse son corps la guider jusque dans une énorme armoire. Comme une enfant qui joue à cache-cache, la belle se faufile dedans pour ne plus rien voir, ne plus rien entendre. Y a un flash qui lui traverse la tête, un flash de son enfance et de son père qui compte pour la retrouver. Le même stress qui traverse son être, celui de pas avoir assez bien fait. Sauf qu'elle jouait pour des guillis quand elle était toute mini.

Maintenant elle joue pour sa vie.

Et les pas traversent la pièce. Le plancher craque sous le poids de celui qui la cherche et la doctorante ferme les yeux, comme pour se cacher un peu mieux. Puis le tapis couvre le bruit, il étouffe les pas alors que l'homme qui l'avait menée jusque là est trouvé.

Il hurle. Il hurle à en crever. Parce que l'autre le massacre, comme on massacre sa haine, comme on massacre sa peine. Une main posée sur le visage, Leia se retient de pleurer à chaude larmes. Les larmes ne coulent plus, peut-être même qu'elle ne respire plus. Le léger trou de lumière dû à la serrure reste un espoir dans son ombre alors que des pas s'éloignent.

Peut-être qu'il fallait toujours garder espoir. Peut-être que c'était moins pire que ce qu'elle avait pu voir. Mais c'était pas vrai, tellement pas vrai. Le chaos tout craché. La porte de l'entrée du salon claque et simultanément, la porte de l'armoire dans laquelle elle se trouve craque.

L'homme l'ouvre presque trop délicatement. Presque comme son père, quand elle était enfant. Leia ouvre les yeux pour retrouver ceux du grand brun. Sa main quitte son visage et elle inspire lentement, les yeux droits dans les siens. Puis elle sourit, doucement. Elle sourit dans la peur de la fin, dans le désespoir d'un soir. Parce qu'elle a le visage de son père qui traverse son crâne, le rire d'enfant qui coule dans ses veines. Parce que tant pis, si elle meurt aujourd'hui. Elle sera morte en jouant au jeu préféré de l'homme qui avait égayé toute sa vie.
Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Jeu 2 Mai 2019 - 16:20 —
Anatoli V. Mechtcherski
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Tu l’avais tué, comme tant d’autres, cet homme passé entre tes mains. Tu avais frappé le plus fort possible, le plus vite possible, te disant que si c’était rapide, au moins, il n’aura pas à vivre l’horreur de l’enveloppe charnelle, et il partira vite là où les plans de Dieu l’ont assigné. Puis, tu étais passé à autre chose, aussi vite que possible, gardant en tête ce que vous étiez censés faire ici, vous, les Wolves. Tu courus après les fuyards, laissant ceux qui étaient restés tétanisés aux mains de quelques hommes. Tu en attrapas quelques uns, deux, que tu achevas aussi vite que possible.

Les cris, à tes débuts chez les Wolves, te donnaient envie de hurler en même temps. Certainement est-ce que tu l’avais fait, à l’époque ? Mais tu ne pouvais plus te permettre de le faire maintenant. Alors, tu les avalais, ces ondes de terreur, de douleur, tu les gobais par les pores, les oreilles, les yeux aussi, à voir leurs faciès déformés par la mort proche. Tu regardais ce que tu faisais, et tu en avais une conscience si claire que c’était comme un poignard planté en permanence dans ta tête.

Mais tu ne voulais plus écouter, plus voir.

Parfois, tu te demandais si, à ton échelle, on pouvait considérer que tu faisais un génocide, au regard du peu d’êtres humains qu’il restait. Ca t’enserra les entrailles, te rendant encore plus lent. Tes pas étaient lourds sur le sol, mais tu n’y faisais même plus attention. Tu ne faisais que chercher du regard d’éventuels survivants, histoire d’en finir avec ça, histoire de pouvoir faire ce pour quoi vous étiez là. Tu n’en pouvais plus.

Mais tu ne voyais plus personne. Ils avaient tous fui, ou bien ils étaient morts, à terre, autour de toi. Tu voyais les corps, le sang qui coulait. Tu vis même une flaque avancer petit à petit, pour ensuite s’écouler lentement entre deux lattes un peu trop séparées l’une de l’autre. Tu te demandas, l’espace d’un instant, si c’était une sorte de métaphore de la vie, mais tu ne voulais pas te poser de question.

Pas de question sur ce que tu faisais réellement là. Pas de question sur le fait que si vous tuiez tous ceux que vous croisiez, au final, il ne restera plus que les Wolves dans le monde. Voulais-tu réellement un monde avec uniquement eux ? Est-ce que tu voulais vraiment devoir être ce monstre, pour la protection de ce qui sera sûrement les derniers êtres bons sur Terre ?

Tu te secouas la tête. Les questions, c’était douloureux, tu ne voulais pas.

Tu marchas vers l’armoire que tu avais repérée. Vous aviez besoin de vêtements chauds, c’était peut-être rangé ici. Puisqu’il n’y avait plus personne sur ton chemin, tu pus enfin souffler, un peu, dans ce silence assourdissant. Tu ouvris l’armoire, voyant effectivement quelques vêtements, mais surtout… Une femme.

Tu restas stoïque, à la regarder. Tu avais encore ta hache dans ta main, et tu allais laisser ton bras la tuer, pourtant tu fus arrêté, à peine un millimètre parcouru, par un sourire. Tu fus pris au dépourvu, juste par ces yeux fermés et cet air, certes, effrayé, mais… Résigné ? Ca te fit une drôle de sensation. Personne ne t’avait souri, dans cette situation. D’ailleurs, le sourire était rare, chez les Wolves, sans parler du rire. Parfois, vous essayiez, de ces sourires de traviole qui cachaient une supplication d’achèvement. Des sourires non pas pour soi, ou parce qu’on a envie. Mais pour les autres, qui n’arrivaient même pas à les rendre.

Il faudrait être une sainte pour sourire dans une situation pareille, être en phrase avec Dieu, ou l’univers, peu importait les croyances.

Tu la vis comme une sainte à partir de ce moment-là, Anatoli, et que pouvais-tu faire face à une sainte ? Tu ne pouvais pas la tuer, tu ne pouvais pas attenter à la vie d’une âme qui souriait, là, dans cette ridicule armoire, qui serait son dernier tombeau. Tu te sentis un peu comme face à la représentation d’une de tes icônes, images très importantes dans ta religion orthodoxe, une icône qui attendait que tu l’achèves sans bouger, sans crier.

Tu ne pouvais pas faire ça, non, alors tu lâchas ta hache, toujours en silence. Tu tendis l’oreille, savoir si des gens approchaient, surtout des Wolves. Tu ne devais certainement être vu dans cette position, celle d’un Wolf debout face à une victime toute désignée, et ne pas la tuer. Tu devais faire quelque chose, vite, prendre une décision.

Tu ne savais pas prendre des décisions, pas comme ça, pas en urgence. Tu n’étais pas un leader, tu étais un suiveur qui s’improvisait chef quand il le fallait.

Mais tu n’eus pas le choix, quand tu entendis la poignée de la porte se déclencher. Tes compagnons de meurtre revenaient, sûrement après avoir achevé les derniers fuyards. Tu ramassas ta hache, devenu vif d’un coup, passant ta main sur le plat de la lame pour récurer le sang. Après quoi, de ta grande main ensanglantée, tu entouras le visage de la Sainte, créant une illusion d’hémorragie. « Ne bouge pas. » Tu avais sifflé entre tes dents, d’un ton qui n’acceptait pas la réplique. « Fait la morte. » Après quoi, tu fermas brusquement l’armoire, te tournant vers les hommes revenus.

Et tu tentas de les éloigner un instant. « Y’a des fringues dedans, et un macchabé. Je m’en charge. Fouillez les étages, voir s’ils ont pas foutu d’autres trucs en haut. » Donner des ordres, tu ne le faisais pas souvent. Ne pas abuser d’une position, pour ne pas leur donner envie de les réfuter dès qu’ils en avaient marre. Mais là, tu avais décidé que c’était le moment. Tu ne pouvais pas les laisser fouiller d’eux-mêmes, prendre le risque qu’ils découvrent qu’elle est en vie, ou lui mettent un coup supplémentaire, pour le plaisir.
Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Jeu 2 Mai 2019 - 16:53 —
Leia Wayne
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La norme humaine veut qu'on se base sur nos cinq sens. Cinq sens qui permettent d'avancer, d'exister mais aussi de se protéger du danger. Il y a d'abord l'ouïe. L'ouïe c'est un sens vraiment très particulier, percevoir des choses ce n'est pas seulement les entendre au sens premier de la chose. On entend aussi les vibrations, le poids des choses, on entend la peur, la terreur. On entend tout, si seulement on sait comment écouter.

Ce soir, l'ouïe avait sauvé la vie de Leia. Le bruit de la porte du bâtiment qui grince, qui laisse ses paupières s'ouvrir. Les murmures des futurs agresseurs qui se répandent tout autour d'eux, comme une traînée de poudre. Elle les a entendu partout, à sa gauche, sa droite, dessus, dessous. Ils se sont disposés militairement pour encercler leurs victimes, et elle, elle a tout entendu. Mais il était déjà trop tard. Trop tard pour que les réflexes de survie s'enclenchent.

Devant elle, une première victime. Et sa vue qui prend le relais. La vision qui s'adapte à tout, si seulement on lui en donne l'occasion. Elle s'adapte à trop de lumière, comme à trop peu. Ce soir, elle s'est adapté à l'ombre qui les envahissait, pour la voir arriver, la voir éclater le crâne d'un homme sous ses yeux. Ses yeux ont vu l'horreur, l'ont comprise et eux aussi, ils lui ont hurlé de fuir.

Mais il a fallu qu'un homme la touche pour qu'elle bouge enfin. Il a fallu qu'on active un autre de ses sens pour qu'elle avance. La sueur et la peur de celui qui l'avait attrapée suintait sur sa propre peau et ça lui laissait une sensation étrange. Celle d'un frisson désagréable alors que tout semblait se passer trop vite.

Et puis y a eu l'odeur, violemment qui s'est répandue. L'odeur de sang, de mort, l'odeur de peur. Ce tout qui s'est mêlé alors qu'elle, elle courait. Ces odeurs qui lui saisissaient le nez, lui disaient de courir encore plus loin avant qu'il ne soit trop tard. Alors qu'elle entre dans l'armoire, l'odeur de renfermé lui frôle les narines sans pour autant la gêner. Parce qu'il y a le sang, qui semble de plus en plus présent.

La porte s'ouvre, l'odeur de renfermé s'estompe et laisse place à l'odeur qui n'a pas de nom. Celle de la fin, qui se lit sur le visage de l'homme autant que sur le sien. Ses yeux se portent sur la hache pleine de sang, ses oreilles n'écoutent plus les murmures au loin, son nez ne sent plus rien, sa peau ne ressent même plus le contact de ses propres vêtements. Il ne lui reste plus rien, plus rien d'autre que le goût.

Le goût de la main de l'homme trop grand qui s'étale sur son visage. Ses billes brunes fixent celles de son bourreau, sans comprendre, sans trop chercher non plus. Et puis elle goûte tout, le goût de sa peau, le goût du sang de ses amis morts à ses côtés. Le tout qui s'écrase sur son visage comme une cicatrice qu'on a pas eu le temps de voir venir. Sans un mot, Leia acquiesce aux dires de l'homme, de celui qui vient de lui faire goûter du sang. Du sang de ses amis.

Lentement, alors que la porte se referme sur elle, elle glisse le long de la paroi en bois, glisse jusqu'à s'accroupir au sol, les yeux rivés sur le petit trou de la serrure à travers lequel elle peut encore voir celui qui se doit de l'achever. Des voix s'élèvent, celle du brun mais pas que. Le parquet craque sous des pas alors qu'elle ne saisit même pas ce qu'il leur dit. La physicienne ne comprend pas à quoi il joue, pourquoi il n'a pas pris sa hache pour l'achever, pourquoi il a préféré lui laisser du sang sur le nez. Les pas s'éloignent et le silence règne de nouveau. Les portes claquent les unes après les autres et le moindre bruit devient une source de sursaut pour la jeune femme.

Complètement perdue, c'est elle qui finit par se relever, doucement, et ouvrir la porte de l'armoire dans ce grincement significatif. Jetant un coup d’œil rapide sur la pièce, elle pense d'abord être seule, jusqu'à le sentir, puis le voir. Celui qui ne l'a pas encore tuée. Elle finit d'ouvrir la porte, ne touche pas la marque qu'il lui a apposé sur le visage et pose ses yeux dans ceux de son bourreau. Sans savoir pourquoi, sans comprendre pourquoi, Leia cherche à y voir ce qu'elle ressent. Elle cherche à y lire ce qui lui fera comprendre le pourquoi du comment.

C'est étrange, les cinq sens, parce que souvent on y associe un sixième. Un sens qui s'appelle l'instinct. Quelque chose qui utilise toutes les petites choses qu'on pense ne pas percevoir et qui pourtant résonnent en nous, nous poussant à agir d'une manière ou d'une autre. C'est ce sixième sens qui prend toute sa place, toute sa signification maintenant. Alors qu'elle a le visage rempli de sang, que la hache qu'il tient dans les mains a fracassé le crâne de ceux qui l'avaient accompagné jusqu'ici, Leia continue de lui sourire, comme une gamine, une gamine un peu timide. Les yeux plantés dans les siens, elle sort complètement de l'armoire pour voir son propre poids faire craquer le parquet qui les supporte tous les deux.

Sa respiration est bien trop calme pour quelqu'un qui va mourir. Elle est bien trop apaisée pour quelqu'un dont la vie se termine. Mais elle a son père, dans la tête. Son père qui s'est évertué à lui apprendre que les hommes n'agissaient pas par hasard et que si on comprenait leur regard, on voyait plus loin que ce qu'ils montraient. Elle a ses années d'études, de toute la complexité du monde qui traversent son crâne pour tout lier, relier, tout expliquer. Et ce qu'elle voit, dans les yeux de l'homme qui doit la tuer, c'est de la détresse, de la tristesse.

Alors elle lui sourit, parce qu'au fond, si elle peut améliorer sa vie à lui, ce sera sans doute la meilleure fin pour elle. Fini de se battre, qu'elle se dit, fini de faire semblant de croire à toutes ces conneries. À un demain, à un avenir autre qu'avec du sang sur les mains. Peut-être qu'en se sacrifiant, elle lui offre un avenir à lui. C'est une simple équation, finalement. Leia n'attend plus le bonheur, persuadée qu'elle a déjà pris trop de sa part dans la vie, mais peut-être que lui, le meilleur l'attend. Un sacrifice pour rendre un homme heureux. Un murmure qui s'échappe des lèvres de la future victime alors qu'elle ne le quitte pas du regard. « Ne sois pas triste. » Qu'elle lui dit, « Je suis sûre que tu as une bonne raison de faire ça. » Et puis elle sourit, s'avance un peu plus vers lui pour attraper lentement sa main qui tient l'arme qui doit la trancher elle aussi. « T'as l'air d'être quelqu'un de bien. »

C'était ça, son instinct. Et qu'importe si c'était faux, elle serait plus là pour le voir. « Vas-y. » Qu'elle ajoute dans un souffle, alors qu'elle continue d'avoir les yeux dans les siens. « Tout ira bien. » Et puis ce sourire en coin, alors qu'elle a les larmes qui lui montent aux yeux, comme cet adieu, cette promesse d'un lendemain. Faire passer à l'homme un message d'espoir auquel, au fond, elle a jamais cru. Mais y a quelque chose dans ses yeux. Y a quelque chose dans cet adieu. C'est ça, l'instinct.
Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Jeu 2 Mai 2019 - 17:34 —
Anatoli V. Mechtcherski
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Après quelques échanges d’ordres, de commentaires, tu étais parvenu à les faire dégager de là. Ils s’étaient montré méfiants, ils le faisaient toujours. Tu fis de même. Est-ce qu’ils avaient fait ce qu’ils avaient à faire ? C’était probablement le pire. Car toi, non. Tu savais qu’il y avait une femme dans cette armoire, ta Sainte, et tu étais aussi presque certain que si elle venait à être découverte, tu finirais par tuer ceux qui la verraient. Tu vacillais, tu tournais ta veste après des années à être ce que tu étais devenu.

Anatoli revenait à la surface, le vrai Anatoli, celui qui prenait soin de ses fleurs devant les roues de son camping car, celui qui encourageait London quand il partait dans les loges avant ses spectacles, celui qui consolait sa sœur, caressant ses cheveux en promettant qu’elle n’était pas moins femme en ne pouvant pas enfanter, celui qui tapotait le dos de son petit frère quand il pétait les plombs à cause des parents. Celui qui aimait assez pour changer tout ce qu’il était.

Pourtant, tu ne voulais pas qu’il revienne, cet Anatoli. Tu ne voulais pas, car tu considérais que si ta volonté vacillait, c’était parce que tu ne les aimais pas assez. Ton amour pour eux n’était pas assez fort pour tenir jusqu’au bout.

Mais jusqu’au bout de quoi ? Jusqu’à ta mort ? Jusqu’à ce que tu ne sois plus qu’une statue de sel au milieu d’une mer rouge ? Debout avec ta hache ?

Tu sursautas quand tu vis du coin de l’œil la femme sortir de l’armoire et venir vers toi. Tu pensas instinctivement qu’elle venait peut-être te tuer, pour se protéger et fuir, ayant senti ta faiblesse. Mais elle n’avait pas de posture défensive. Elle ne faisait que marcher. Avancer vers toi. « Qu’est-ce que tu fous ? Retourne dans l’armoire ! » Tu n’avais pas parlé fort, ils n’étaient pas loin. Tu regardais partout, tout en t’approchant, pour la forcer à y retourner s’il le fallait.

Allais-tu réellement devoir tuer la Sainte ? Afin qu’elle ne tombe pas entre les mains des autres ? Une femme, belle en plus, ne ferait pas long feu. Tu le savais.

Mais elle te parla, te figeant sur place avec sa voix qui tremblait à peine. Sans reproches, que… Cette espèce de foi en toi. Elle avait foi en toi, en ta bonne raison de la tuer. Une raison, tu en avais. Pour assurer ta place chez les Wolves. Protéger ceux qui devaient l’être. Avoir ce butin. C’étaient même plusieurs raisons. Mais bonnes ? Comment pouvais-tu décider si elles étaient bonnes ou pas ? Elles étaient là, et tu avais la sensation, au fond de toi, que tu ne pouvais pas les qualifier de bonnes, ni même correctes.

Pourtant, elle te regardait dans les yeux, te disant que tu étais quelqu’un de bien, et te demandant à mot couvert de la tuer. Qui faisait une demande pareille ? Est-ce qu’elle te manipulait ? Te donnant l’autorisation de le faire, t’enrobant de mots aussi doux que le miel dans la bouche, pour toucher un cœur caché sous une carapace et être épargnée ? Mais elle l’avait déjà été. Pourtant, elle te parlait, te disait ça, droit dans les yeux, iris sombres entourés de ce sang qui séchait déjà sur sa peau. Sang de personnes qui se trouvaient autour, à terre, alors qu’ils étaient autour d’elle peu auparavant encore.

C’était une Sainte, tu ne pouvais plus douter.

Tu sentis finalement sa main sur la tienne, avec ta hache. Tu baissas les yeux dessus. C’était une petite main comparé à la tienne, caleuse, blessée de partout, cicatrices qui ne partiraient jamais. En baissant les yeux, tu n’avais pas répondu, tu n’avais fait que sentir cette main, te demandant si c’était une bénédiction. Est-ce qu’elle te transmettait un peu de Divin avec ces doigts qui étaient si proches de ton arme, qui n’avaient pas une goutte de sang ? Est-ce que tu méritais ça ? Est-ce que tu le voulais ?

Les questions, ça fait mal. Arrête, Anatoli. Arrête de penser, reviens à ton état habituel, celui qui agit plus qu’il ne réfléchit, celui qui frappe plus qu’il ne parle.

Tu sursautas en entendant un bruit, une porte claquant. Tu flippas, complètement, et là tu agis comme tu le faisais depuis si longtemps, sans aucune douceur. Tu levas ton autre main, la chopant par les cheveux, et la tirant avec toi vers la porte menant à l’extérieur. L’autre main rangea la hache là où tu l’accrochais, à ta ceinture, quand tu avais besoin de te libérer, afin de la coller contre la bouche de la Sainte, qu’elle se taise. « Tait-toi. Quand je dis une chose, tu obéis. » Et tu étais en colère qu’elle n’aie pas obéi, Anatoli, ça, tu étais fou de rage. Elle pourrait se faire attraper, mourir. Est-ce qu’elle le voulait réellement ? Vraiment ? Etait-ce une épreuve, un test que Dieu t’imposait, est-ce qu’il voulait voir si tu allais tuer son élue ?

Pourquoi voulait-elle mourir si elle avait une occasion de vivre ?

Tu la tiras dehors, priant pour que personne ne vous voie. Tu manquas de trébucher sur un bras mutilé, que tu ne regardas qu’à peine. Tu avais l’habitude, du sang, des chairs à l’air. Tu cherchas un endroit discret, un endroit où la cacher. Et quand tu trouvas ce mur à moitié écroulé un peu plus loin, tu l’y emmenas, de force, regardant partout, écoutant. Tu étais passé discret, à peu près. Tu l’espérais.

Tu la jetas pratiquement à terre, ne t’inquiétant pas qu’elle se cogne. « Tu te fiches de moi ? Je t’épargne, et toi tu fais quoi, tu te jettes dans la gueule du loup ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez toi ?! » Tu étais déçu. Déçu que la Sainte t’impose cette épreuve, celle de la tuer. Elle ne savait pas ce qu’elle représentait, ce qu’elle avait démonté en deux regards en toi. Elle ne se rendait pas compte, car tu ne le disais pas, et tu n’avais pas l’intention de le dire.

Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Jeu 2 Mai 2019 - 18:07 —
Leia Wayne
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Y a quelque chose d'encore plus brisé dans la voix de l'homme que dans ses yeux. Quelque chose qui s'accroche à ses cordes vocales, qu'il refuse de laisser paraître alors qu'au fond, on voit que ça. L'humanité sans doute, son humanité. Toutes les raisons qui l'ont poussé à en venir à ce moment précis, face à celle qu'il a couvert du sang de ses amis. Plus les secondes s'écoulent et plus la brune en est persuadée, le brun n'est pas mauvais, juste cassé. Comme un miroir, finalement. Un miroir, c'est sublime lorsque c'est entier. Ça reflète et sublime la lumière. Ça grave les sourires et les rires. Ça fait briller les larmes, montre l'espoir où y en a même plus. Mais une fois brisé, un miroir ça déforme tout, ça déforme nous. Y a que des morceaux de nous qui s'affichent, avec toute l'ombre qui prend la place de la lumière et puis, pire que ça, les morceaux éclatés au sol sont tranchants. Ils laissent verser des larmes de sang du premier qui les approchera, osera les toucher. C'est comme un miroir, un homme brisé. Avant il était beau, il avait la lumière qui reflétait dans ses yeux, et maintenant y a toute l'ombre, le sang dès qu'on approche, la douleur quand on s'écorche.

La physicienne n'a même pas le temps d'entendre la porte qui claque que le sursaut de son ravisseur la prend par surprise. Réflexe de peur, elle recule à peine, posant un peu plus les yeux dans les siens pour y trouver une réponse. Et elle en trouve une, elle y trouve la violence, l'animal derrière l'homme. Celui qui l'attrape tellement vite qu'elle ne le voit pas venir, celui qui, quand on grandit, effraie toutes les petites filles. Ses yeux se ferment de nouveau, les larmes coulent dans un silence parfait alors que son cuir chevelu la brûle, tellement il tire. Elle n'oppose aucune résistance, la belle, laissant la brutalité de l'homme la guider, son odeur, la pulpe de ses doigts retrouvant son visage une fois de plus. Il lui impose son monde, en ne lui laissant plus que lui pour faire face à tous ses sens. Sa main est grande, Leia respire mal, entre la douleur, le cœur qui tape dans sa cage thoracique et cette main, trop grande, qui couvre un peu ses narines aussi. Pourtant, elle ne panique pas vraiment. Elle est plus triste qu'autre chose, finalement. Triste que tout se termine encore dans une violence sans nom, alors qu'elle aurait préféré leur offrir à tous les deux cet instant de calme, de répit, rien que pour eux. Tant pis.

Tout s'enchaîne trop vite alors qu'il parle, puis se tait, puis la tire un peu plus, passe des portes, craque un parquet. Leia ne voit que les yeux du brun, ne regarde plus que ça. Elle a perdu tout ses repères, il n'y a plus que lui au milieu de rien. Et d'un coup, il la balance brusquement contre un mur, ou un truc dur. Grimace de douleur alors que sa nuque accuse le coup et qu'elle sait pas si tout le sang sur elle est aux autres ou désormais un peu à elle aussi. La brunette se redresse doucement, reprend enfin sa respiration correctement alors que la voix du brisé s'élève à nouveau. Il l'engueule, et elle, elle comprend pas. Elle comprend pas ce qu'il attend d'elle, elle comprend pas qu'il y avait une autre issue que la mort pour celui face à elle.

Le regard perdu, elle prend une seconde pour fixer ses mains, elles ont un peu de sang, un peu de tâches. Elle sait pas trop d'où ça vient, elle sait plus d'où ça vient. « Je ne comprends pas. » Murmure-t-elle calmement, alors qu'elle tend de nouveau le bras vers celui qui s'évertuait à faire durer le plaisir. Lentement, elle l'attrape pour le tirer un peu plus dans l'ombre avec elle. « Je ne comprends pas ce que tu veux. » C'est un aveu sincère, sans trop d'émotion derrière. De simples faits. « Jamais je ne pourrais leur échapper. » Dit-elle en pointant tous les bruits environnants. « Je suis bien moins forte, bien moins agile que tous ceux qui sont morts ici. » Son regard se pose sur les tâches de sang qui s'échappent de là où ils viennent, là où les corps s'entasse, sans plus une once de peine. « Si tu ne veux pas me tuer, alors j'y retourne, un autre le fera. » Elle hausse les épaules, son dos la cogne un peu. « Je refuse que quelqu'un ait des problèmes pour moi. » Ses yeux noirs se plantent dans ceux du bourreau. Leia était un maillon faible, dans une équipe. Purement théoricienne, elle n'avait pas ce qu'il fallait pour survivre. Et trop de fois, ce soir compris, le monde s'était sacrifié pour ses beaux yeux. Elle refusait qu'il soit celui de plus, celui de trop. « Laisse-moi passer, et retourne à ta vie. Je suis sûre que tu retrouveras ce qui te manque. » Encore une fois, elle lui sourit, tendrement. Puis elle s'appuie contre le mur de l'ombre, grimace des coups qui commencent à se marquer sur son corps et fixe un étage dans la lumière, un étage où un homme crie. Un homme qui lui, n'a pas l'air d'avoir toute cette peur, tout cette terreur.

L'apocalypse avait fait resurgir le meilleur et le pire de l'humanité. Certains étaient devenus les pires, pour pouvoir survivre, d'autres, avaient juste profité de l'occasion pour faire ressortir ce qu'ils étaient vraiment. Celui qui hurlait, là haut, n'était pas de ceux qui étaient bon. Son instinct le lui disait. Alors c'est vers lui qu'elle irait, pour laisser à celui encore bon, l'occasion de le redevenir un jour. Si ce jour arrivait.

Elle pose une dernière fois les yeux dans ceux du grand brun et lui articule, comme si de rien n'était, alors qu'elle lâche son soutien au mur. « Pardon. » Afin qu'il la laisse passer. Qu'il la laisse aller à la mort, puisqu'il refusait de la lui donner. Elle avait vu trop de gens mourir ce soir, elle avait le regard de son ami, hache dans le crâne, encore là, quand elle regardait tout droit. Elle avait le goût de son sang qui séchait contre sa joue. Alors ça suffisait. C'était assez. Personne d'autre n'allait risquer sa vie, sa lumière et son espoir pour elle. Parce qu'elle, elle avait déjà trop longtemps survécu, et au bout du tunnel, y avait rien qui l'attendait, elle le savait.
Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Jeu 2 Mai 2019 - 19:15 —
Anatoli V. Mechtcherski
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Tu voulais comprendre. Et ses explications ne t’allaient pas. Elle n’avait pas tort, elle n’avait rien d’une survivante, elle était un frêle esquif, c’était une femme, comment pouvait-elle survivre seule désormais ? Tu ne pouvais pas l’emmener, pas encore, pas alors que tu venais déjà d’inclure un gosse. Si tu ramenais encore quelqu’un, on allait te prendre pour un faible qui avait de la pitié, pour de bon. Tu t’étais assez battu pour imposer celui qui était désormais ton fils adoptif, tu ne pouvais pas recommencer.

Pas sans tout mettre en péril.

Quand elle te tira vers l’ombre, tu te décalas effectivement, mais tu dégageas ton bras aussi. Tu ne pouvais plus tolérer ce toucher, tu ne voulais pas la toucher, ni la voir, ni l’entendre, tu voulais qu’elle s’en aille, loin, et qu’elle trouve d’autres gens à qui s’accrocher, en priant pour qu’elle ne croise plus jamais la route des Wolves. Ce n’était pas la question de trouver ce qui te manquait, tu ne comprenais même pas ce qu’elle voulait dire par là. Il ne te manquait rien, tu avais tout ce dont tu avais besoin, c’était elle qui se trouvait être dans la merde. « Ce que tu dis n’a aucun sens. Et si tu avais obéi il n’y aurait pas eu de problème. Ils sont stupides. » Et toi aussi tu l’étais. Encore plus en ce moment, où chaque minute que tu passais dehors au lieu de fouiller la maison était suspecte. Tu continuais à tendre l’oreille, espérant que personne ne te cherche de suite.

Il n’y avait que Oliver qui hurlait, continuant à donner des ordres pour finir la fouille des lieux et donner à chacun de quoi porter. Il ne te restait pas beaucoup de temps. Tu devais lui remettre les idées en place. Et rapidement. Le seul problème, c’était que tu n’étais pas doué avec les mots, tu avais toujours été un taiseux, un mec qui agissait. T’avais jamais vraiment fini l’école, l’anglais, tu le parlais correctement, mais tu l’écrivais comme un enfant. Le pouvoir des mots, le choix de phrases bien senti, toucher une volonté, un cœur, avec un assemblage de son faisant passer un message percutant, tu ne l’avais pas, tu étais un moldu de la persuasion.

Mais ce mot, ce « pardon » pour que tu la laisses partir vers la maison, se faire tuer, c’était trop pour toi. Elle te demandait à toi, de te pousser, de rester inactif alors qu’elle partait à l’échafaud. Est-ce qu’elle se moquait de toi ? Elle ne tournait vraiment pas rond. Et tu réagis alors de la seule façon que tu connaissais. Avec une gifle.

Ca t’avait toujours remis les idées en place, ça.

Et tu chuchotas rageusement : « Si je dois te faire mal, t’assommer, pour que tu restes ici le temps qu’on s’en aille, je le ferai. Ne soit pas stupide. » Ca te faisait mal de faire du mal, mais ça, tu connaissais. Protéger les gens d’eux-mêmes, des autres, c’était ce que tu faisais depuis des années, ça devenait une seconde nature, lourde à porter, mais présente malgré tout. Combien de fois avais-tu empêché tes proches de se faire du mal, de faire une bêtise qui leur couterait la vie ? Était-ce égoïste ? Est-ce que tu devrais lâcher prise, les laisser faire ? Tu n’en savais rien.

Tu décrochas un couteau que tu gardais toujours accroché à ta ceinture, de l’autre côté de ta hache, au cas où tu viendrais à la perdre des mains. Tu le fichus dans les mains de la femme, dont tu ne connaissais pas le nom. « Et pour une fois dans ta vie, tu vas obéir. Tu restes ici. Un coup de couteau ici… » Tu montras la cuisse. « … Ou ici. » Tu montras le cœur. « … Ca tuera ou ralentira n’importe qui. Si tu ne peux pas récupérer le couteau, fuis sans. Avec une blessure pareille, personne ne te courra après, du moins pas assez vite. » Tu étais enragé, ton accent ressortait encore plus. Tu ne savais pas si tu allais réussir à te faire comprendre, combien avaient critiqué ta prononciation qui partait en vrille dès que tu étais dans l’émotion pure ? Mais elle avait intérêt à comprendre, car tu ne tolérerais pas le refus.

Tu tins quand même à ajouter : « Reste en vie, et le jour où tu rejoindras le Très-Haut, plaide pour moi. S’il te plaît. » Une parole de Sainte aura peut-être un poids dans ta balance. Tu ne savais pas si ça fonctionnerait, ni même si tu le méritais, mais tu voulais malgré tout essayer. Amorcer un début de repentir. De foi. Qui savait ?
Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Jeu 2 Mai 2019 - 19:45 —
Leia Wayne
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Leia avait une vie radicalement différente, avant l'apocalypse. Bon, tout le monde avait une vie radicalement différente avant l'apocalypse. Mais y a des gens qui y étaient plus préparés que d'autres, y a toujours des gens plus préparés que d'autres. La brune était une tête et ses parents l'avaient toujours encouragé à suivre son cerveau. Absolument pas apte à gérer le côté physique, parfois violent et souvent intense des humains, la belle avait su s'en passer et y échapper jusqu'à ce que tout bascule. Les études qu'elle a choisi et la famille dans laquelle elle a grandi l'ont habituée à un environnement calme, réfléchi. Quelque chose avec très peu de cris, très peu de larmes. C'est pas une gamine sur laquelle on a gueulé, pas une adolescente qu'on a eu envie de cogner, et puis c'est devenu quelqu'un de trop respecté pour qu'on essaie de faire tout ça.

On dit souvent qu'on ne comprend pas ce qu'on ne vit pas. La brune a toujours trouvé ça absurde, puisque la physique quantique était trop abstraite pour la vivre réellement. Par contre, elle a toujours pensé que la violence était liée à la frustration, que si on parlait, expliquait, rationalisait et trouvait un terrain d'entente, alors la violence n'aurait jamais sa place. Et pendant une bonne partie de sa vie ça s'est avéré vrai, très vrai, peut-être même un peu trop. Mais avec l'apocalypse, la bestialité a refait surface. Avec l'apocalypse, les gens ne prenaient plus le temps de discuter, de s'expliquer et de se comprendre. Il frappait parce qu'ils avaient mal. Ils frappaient avant d'avoir mal. Pour autant, avec son bourreau du jour, Leia avait instauré un dialogue. Situation improbable et sans doute impossible à reproduire, mais pourtant bien réelle, trop réelle. Les deux se parlaient, argumentaient et s'expliquaient. La brunette, persuadée d'avoir donné suffisamment de bonnes raisons pour que les choses s'arrêtent ici et que le grand arrête de vouloir la retenir s'attendait à tout, sauf à ce qui arrivait.

Il avait beau lui marmonner que les autres étaient stupides, Leia savait pertinemment que la bestialité prenait le pas sur la stupidité. Les cinq sens reprenaient le dessus sur tout, et ils la sentiraient. L'antilope au milieu des lions. Elle était prise au piège, encerclée de ces bêtes sauvages qui faisaient résonner leur puissance entre les coups et les cris. Mais les arguments n'ont pas suffi, ça n'a pas convaincu celui qui l'avait recouverte de sang. La claque qui s'éclate violemment contre sa joue lui fait louper un battement de cœur. Ça la saisit au plus profond d'elle-même et ça lui fait encore plus mal que toute la brutalité dont il a fait preuve auparavant. Parce qu'elle ne s'est jamais pris de gifle, Leia. Ses parents n'ont jamais levé la main sur elle, personne n'a jamais levé la main sur elle. Avant lui, avant ce moment précis.

La sensation est étrange. Sa pommette lui fait mal et sa mâchoire lui laisse des picotements alors qu'elle s'est mordue la langue quand les doigts ont touché une fois de plus son visage. La main de l'homme est grande, la claque était puissante pour la joue de la gamine, qui n'avait pas compris. Le regard plus humide que depuis le début de leur conversation, elle le fixe en cherchant à savoir pourquoi. Pourquoi avoir rompu le dialogue pour avoir recourt à la violence. Mais elle ne dit rien, parce que pour la première fois, il lui a vraiment fait peur. Pendant quelques secondes, elle a vraiment eu peur de lui. Pour une simple gifle, quelle ironie.

Le brun lui murmure des menaces, lui parle une fois de plus de stupidité alors qu'il ne veut pas comprendre ce qu'elle essaie de lui dire. Et finalement, d'avoir reçu cette violence pour la première fois de sa vie, ça l'agace, elle aussi. Alors elle l'écoute, le laisse lui fourrer un couteau dans les mains et la traiter comme une gamine, comme si elle ne savait vraiment pas se défendre, comme s'il allait la sauver. Mais la sauver de quoi au juste, de lui ? Leia se mord l'intérieur de la lèvre, se force à ne pas l'interrompre jusqu'à ce qu'il lui parle de rejoindre un Dieu. Mauvaise cible. Très mauvaise cible. Sans attendre qu'il ait correctement fini sa phrase, elle lui redonne le couteau, plus violemment qu'aucun de ses gestes. Elle lui plaque sur la poitrine, pointe vers la gorge, sans avoir aucune intention de lui faire mal. Ses billes brunes se plantent une fois de plus dans les siennes et elle lui dit, beaucoup plus durement. « Je ne sais pas ce que tu t'imagines, mais je ne suis pas une âme à sauver. T'as vraiment pas choisi la bonne personne pour te dire que y a une justice je ne sais où, ici ou ailleurs. » Elle lâche le couteau, se fout du fait qu'il le rattrape ou non. Passant une main sur la joue qu'il vient de cogner, elle articule, froidement. « C'est à vouloir t'obstiner à sauver des gens comme moi, que tu vas finir par devenir quelqu'un que tu n'es pas. Tu devrais écouter ce que je te dis. Si c'est pas maintenant que tes petits copains me tuent, ce sera demain. Et si c'est pas eux, ce sera quelqu'un d'autre. » Elle baisse les yeux et retrouve du coin de l’œil le cadavre qui bloque la porte pas loin. « Ces hommes se battaient pour un lendemain, un espoir qu'un jour ils retrouvent une famille, une vie. Je ne me bats pas. » Elle retrouve ses yeux et insiste. « Je ne me battrai pas. Je suis en vie par un pur hasard. Et si ma mort peut sauver ta peau, et le truc qui fait battre ton cœur jusque dans tes yeux. Alors je suis ravie de mourir aujourd'hui. » Lâchant sa pommette, elle fait un pas vers lui, cette fois-ci, prête à ne plus demander pardon. « Je ne te laisserai pas risquer ce qu'il te reste pour moi. Je n'en vaux pas la peine. L'un d'eux m'a vue, tout à l'heure, s'il me recroise, tu risques des ennuis. Les probabilités sont trop faibles pour les risquer. Alors ça suffit maintenant. Cogne moi autant que tu veux, si ça peut te rassurer, mais ne fais pas une connerie pour moi. » Et elle le frôle, laisse son épaule glisser à quelques centimètres de la sienne pour retrouver la lumière et chercher du regard les étages pendant quelques secondes.

Puis elle entend un cri. La voix qui lui glace le sang, de l'homme qui n'avait sans doute plus rien d'un homme. Et elle sait que c'est la direction qu'elle doit suivre. Elle sait qu'il faut qu'elle le trouve lui. Alors elle commence à avancer, sans plus se retourner vers celui qui refuse d'écouter. Parce que ça suffit, pour une vie. Ça suffit, les massacres pour ces conneries.
Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)   Sam 11 Mai 2019 - 21:56 —
Anatoli V. Mechtcherski
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L’agacement était présent des deux côtés, sauf que vous deux, celui qui savait décoller un visage d’une patate, c’était toi. Le rapport de force n’était pas équilibré, pas du tout, et tu savais te faire obéir. Elle pouvait parler, dire ce qu’elle voulait. Tu avais ton idée en tête de qui elle était, et tu savais qu’une fois présente aux portes du Paradis, elle comprendra. Elle comprendra et sera apaisée par le repos éternel. Tu savais combien cette époque était difficile à vivre, tu savais combien elle pouvait changer un être, marquer un esprit. Toi-même tu avais changé, et pas en bien, pas d’une façon que Dieu aurait fier de voir. Non, tu étais devenu une bête, là où autrefois tu étais certes un animal sauvage, mais bien plus vertueux. Tu t’en souvenais, de comment tu étais. Tu te souvenais combien tu donnais du tien pour être un homme bon, respectueux des êtres vivants et de la nature. Tu te souvenais, et tu regrettais, beaucoup.

Elle t’avait rendu ton couteau et était partie dans une espèce de diatribe, que tu ne voulais pas chercher à écouter. Tu étais têtu, et tu te demandais comment tu allais faire. L’attacher ? Tu avais des petites cordes, mais tu allais en avoir besoin après. La laisser faire ? Ce n’était même pas une option, tu n’y comptais pas une seconde. Non. Il ne t’en restait qu’une, d’option réellement viable. L’assommer, la laisser là. En espérant pour que le « hasard » qui l’avait laissée en vie continue à le faire. Qu’elle aie l’occasion de voir la fin de cet Enfer sur Terre.

La frapper jusqu’à ce qu’elle perde connaissance ? C’était risqué, tu pourrais lui casser un os. L’étouffer jusqu’à ce qu’elle perde conscience ? Tu avais appris à le faire, à l’armée, et ça t’avait servi une paire de fois, sur d’autres Wolves qui jouaient avec tes nerfs. Tu ne savais pas si un être aussi frêle y survivrait, tu ne savais pas si elle allait en échapper, mais c'était probablement la seule solution.

Et tu sursautas presque en entendant le cri. C’était ton prénom. On t’appelait, sûrement parce que la mission était finie, et ils te trouvaient pas. Tu chopas au vol celle qui avait déjà commencé à marcher vers la Mort, et tu enserras de ton bras, avec le creux du coude, son cou. De l’autre main, tu entravas sa capacité à crier pour attirer l’attention.

Durant les quelques secondes où elle débattit pour reprendre son souffle, tu attendis, les yeux fermés, adressant une prière au Tout-Puissant. Ca faisait longtemps, que tu ne l’avais pas fait avec autant d’intensité. Chaque mot que tu pensais était comme gravé dans ta volonté, cette même volonté que tu voulus transmettre à ton Seigneur, celui qui te poussait à étrangler cette femme, afin de priver son cerveau d’oxygène. Afin qu’elle tombe dans les vapes. Vapes qui devaient durer quelques minutes, le temps qu’elle retrouve de l’air et sa conscience. Vous serez partis d’ici là, vous serez loin, partant d’un pas rapide en direction du campement, comme d’habitude.

Tu avais peur de la laisser là, tu aurais voulu pouvoir lui mettre une caméra, un micro, n’importe quoi, qui te permettrait d’avoir de ses nouvelles, savoir si elle restait en vie. Tu le savais que ça allait te torturer un moment, de ne pas savoir. Tu n’avais qu’une seule chose à faire, avoir la foi. Savoir que tout irait bien, de la même façon que tu savais à ce moment précis que tu devais cesser de l’étrangler. Elle était bel et bien dans les vapes. Tu écoutas les battements de son cœur, vérifiant qu’elle ne faisait pas semblant, et tu la déposas aussi doucement que possible à terre. Tu plantas le couteau juste à côté d’elle, histoire qu’elle aie son arme. Au moins ça. Et tu lâchas à côté d’elle une petite boite avec de quoi manger, ainsi que ta gourde. Au pire, tu diras que c’est tombé. Pour elle, ce sera toujours déjà ça.

Tu n’avais pas de temps à perdre, et tu hurlas à ton tour : « J’ARRIVE. » pour signaler que tu allais rentrer. Tu n’eus même pas à jouer la comédie, pour reprendre ton air revêche, ta voix colérique. Tu l’étais de base, perclus d’inquiétudes, de regrets un peu. De peur pour elle. Tu étais bien trop sensible, Anatoli, et cette sensibilité était revenue. Même à revoir ces corps sur le sol, tu eus mal.

Mais tu savais ce que tu devais faire. Casser des chaises, sur les corps que les autres avaient déjà commencé à réunir. Il y avait déjà un peu d’herbes partout, pour que les flammes prennent. T’avais juste à démarrer le feu, attraper le paquetage qu’on t’avait laissé. On te demanda où tu étais, et tu avais grogné : « Y’avait du mouvement dehors. » pour justification.

Tu t’empêchas, fort, de te retourner. Tu ne devais pas regarder derrière.

Un Wolf ne regardait pas derrière.


Sujet: Re: (flashback) carnage (anatoli&leia)    —
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