Forum RPG post-invasion de zombies, mettant en jeu la reconstruction d'une société par les derniers survivants
 
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« Melancholy Hill » IvyxLeia

Sujet: « Melancholy Hill » IvyxLeia   Jeu 18 Avr 2019 - 3:58 —
Leia Wayne
Leia Wayne
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Chambre : Chambre 1, étage 3
Occupation : Standardiste de nuit à l'Hôtel
☾ ☾ ☾ Up on melancholy hill there's a plastic tree are you here with me just looking out on the day of another dream well you can't get what you want but you can get me so let's set out to sea 'cause you are my medicine when you're close to me


Le soleil se couche doucement sur Destiny, une autre journée de survie s'achève et Leia, elle, elle se lève tout juste. Étalée sur son lit de tout son long, elle regarde de la fenêtre les rayons lentement s'éteindre alors que pour la brune, la journée commence tout juste. Les yeux encore un peu embués alors qu'elle s'assoit sur le lit, elle se demande si ce soir, elle verra Ivy. Non pas qu'elle ne souhaite à la demoiselle des insomnies mais parce qu'au fond, elle apprécie la compagnie plus qu'elle ne le montre. La scientifique est incroyablement seule, et si c'est par choix, elle commence lentement à réaliser qu'au fond d'elle, elle a peut-être besoin d'un peu plus que ça.

Parce qu'elle a ces images dans la tête, ces images qui parfois la réveille même en plein jour. Le cœur qui se serre et les poings qui se ferment tellement fort que ses ongles laissent des traces dans ses paumes. Mais y a pas moyen qu'elle en parle, parce que son cerveau lui en parle même pas à elle. C'est pour ça, qu'elle dit souvent rien, parce qu'elle sait plus vraiment communiquer avec elle-même, alors avec les autres, ça semble plus qu'impossible. Mais y a quelque chose qui l'apaise dans la présence de la brune. Sa voix, son sourire un peu maladroit. Les mots qu'elle débite sans forcément attendre une réponse en retour. Wayne se demande souvent si la belle réalise à quel point elle peut l'aider, la sortir du trou noir dans lequel elle s'est enfoncé. Peut-être que c'est ça, qu'elle devrait articuler. Un merci entre quelques mots, parce qu'Ivy la sort d'une solitude remplie de tous ses maux. Mais c'est encore trop dur, parce qu'un merci implique des questions, un besoin d'en savoir un peu plus et d'en comprendre un peu plus. Rien qu'à l'idée d'articuler l'un de ses cauchemars, la réceptionniste frissonne avant de se faire violence.

De toutes façons, Ivy ne sera peut-être pas là. De toutes façons, Ivy n'a pas besoin d'elle, ce serait égoïste de lui infliger ça. Batgirl se prépare tranquillement et referme la porte de son chez elle, de leur chez eux à tous. Les couloirs ne sont jamais complètement silencieux, pas plus que ne l'est Destiny. Y a ce brouhaha de vie ambiant, quelques rires, mais surtout des murmures. Des murmures au rythme des cœurs qui battent encore, qui soufflent enfin, qui ré-apprennent à vivre, plutôt qu'à survivre. C'est des traumatisés, un peu comme ceux qui avaient fait la guerre, dans une vie d'avant. Des traumatisés qui se sont réunis non pas dans un sous sol pour une réunion mais dans une ville, qu'ils essaient de faire battre avec eux. Quand on a vécu ce que les survivants ont vécu, on peut plus prétendre que ce sera un jour comme avant. Parce que même si y a pas des cicatrices visibles sur tous, elles se lisent dans leurs yeux. Des images qui défilent dans leurs pupilles et des gestes, qui les chassent, pour en mettre peu à peu des plus belles, des plus douces. C'est comme un accident de voiture. Le temps s'est arrêté pendant cinq ans. Un accident qui a duré cinq ans. Cinq ans hors du temps, à pas savoir ce que la seconde d'après nous réserve, à pas savoir si on va respirer encore quand les minutes vont reprendre. Mais ils ont tous respiré de nouveau, quand le temps a repris. Ils ont tous repris leur souffle pour réaliser qu'ils étaient bel et bien en vie.


Sauf Leia, pas tout à fait. Pas comme ce monde qui bat et qui respire à ses côtés. Elle est restée un peu coincée, dans ce temps bloquée. Coincée par ses propres idées, par son meilleur allié. Son cerveau lui manque, cette confiance sans faille qu'elle lui accordait, jour et nuit, sans jamais s'arrêter, lui paraît être tellement vieille, qu'elle se demande si elle a un jour été réelle. Parfois, elle se demande si ça va revenir, si son esprit va traverser le fossé qui les sépare pour la rejoindre et à nouveau l'accompagner. Elle se demande si la solitude va prendre fin, pour lui offrir à nouveau son meilleur copain. Mais ça lui fait peur, aussi. Tellement peur qu'elle se demande si c'est pas mieux comme ça. Si elle est pas mieux comme ça. Hors du temps. Hors d'elle.

Peut-être que l'avenir lui dira. Pour le moment, elle y pense pas, alors qu'elle s'avance à la réception pour prendre le relais pour la nuit. Sourire habituel, alors qu'elle s'assoit sur la chaise et prend un stylo pour le triturer entre ses doigts. Les heures défilent et le monde aussi. Peu à peu, tout le monde passe devant son bureau, alors qu'elle, elle se fixe sur son stylo, la chaise en arrière, les pieds sur le bureau, les papiers en bordel. Ça va encore gueuler, demain matin, en voyant le désordre qui la suit. Mais tant pis, ça lui passe au dessus. Tout lui passe au dessus. Sauf ce stylo, en cet instant précis. Et puis le passage se calme parce que pratiquement tout le monde est parti se coucher. Leia en profite pour regarder la paperasse sous ses yeux et la remplir sans broncher. Sans trop d’intérêt. Puis y a des pas qui passent la porte, des pas qu'elle connaît, que son cerveau identifie. Comme une bouée de sauvetage qu'on attend pas, un moment d'air quand on croit qu'on respire pas. Ses pupilles brunes trouvent celles d'Ivy, et elle lui sourit, un peu plus tendrement qu'à tous les autres, sans peut-être qu'elle ne le voit. Sans un mot, elle attend que sa compagne de nuit s'installe à ses côtés pour lui tendre le stylo qu'elle observe depuis des heures. « Tu crois qu'un jour, on utilisera l'encre comme on l'utilisait avant ? » La question sort de nulle part, comme souvent. « Tu sais, pour tout et rien. Comme tout le reste, apprendre à utiliser les choses comme si elles ne pouvaient pas nous manquer demain. » Y a pas tellement de réponse, puis faut dire qu'elle n'en attend pas vraiment une non plus. Alors elle pose ses yeux dans ceux d'Ivy et lui demande, naturellement. « T'arrives pas à dormir ? » Et sans s'en rendre compte, Leia lui a probablement engagé plus de conversation que depuis la première fois qu'elles se sont vues. Un soir, à cette même réception.

Parce qu'au fond, son cerveau, il est toujours là. Il la pousse juste un peu vers les autres mais sans qu'elle le voit. Il la pousse vers Ivy, et la confiance qu'elle lui porte. En lui offrant un intérêt marqué et impossible à manquer. Et peut-être que c'était ça, le début de la suite. Le début d'un échange qui avait réellement, des airs d'échanges. Pas seulement Ivy qui pense parler dans le vide, mais Leia qui lui dit des choses. Des choses qu'elle pensait plus jamais dire, ou qu'elle savait plus dire. « Y a quelque chose qui te stresse en ce moment ? Le stress, ça joue beaucoup sur le sommeil... »

» excelsior ; gorillaz - melancholy hill
Sujet: Re: « Melancholy Hill » IvyxLeia   Mar 23 Avr 2019 - 0:18 —
Ivy M. Davis
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Melancholy Hill

Je cours, cours, cours. Je cours à en perdre haleine. Je cours comme si la mort était à mes trousses. Je cours de toutes mes forces. Et les larmes ruissellent contre mes joues. De ces larmes chaudes et salées. Je cours, sauf qu’on me rattrape quand même. Mes jambes ne veulent pas aller plus vite alors qu’elles le devraient, le monde à mes côtés semble se déplacer au ralenti. Pourtant je cours, je donne tout ce que j’ai. Et il y a cette ambiance. Ce sentiment de malaise, d’horreur, de cœur qui se serre, se serre, se serre jusqu’à étouffer. Et la tête qui se tourne pour regarder derrière moi, d’un regard empli d’horreur, de peur, de terreur. Les tresses qui ondulent le long de mon visage. Il est là-bas au fond, j’en vois son ombre. Il gagne du terrain sur moi, et j’aimerais accélérer, mais rien. J’ai beau pousser de toutes mes forces sur mes pieds, rien ne change. Et il s’approche, toujours plus, et moi je hurle, de toutes mes forces, mais là encore, rien ne sort, personne n’entend. Je suis seule. Seule face à l’ombre de mon père. Personne ne viendra m’aider. Comme autrefois, il n’aura qu’à tendre la main pour m’attraper. Il n’aura qu’à le lever pour l’écraser sur moi. Il n’aura qu’à l’enlever pour n’en laisser qu’un hématome qu’extérieurement je porterai une semaine, mais qu’intérieurement, je trimballerai toute ma vie. Il rejoindra les autres. Cette ribambelle de bleus que je m’efforce d’oublier sans y arriver. Et on me demandera pourquoi je recule quand on fait un mouvement vers moi. Et je trouverai une excuse, comme d’habitude. Je me retourne encore une fois et il est là. Je n’ai pas couru assez vite. Alors je sers les dents et j’attends ma sentence, ma punition. Ma punition d’exister.

Et c’est là que je me réveille, évidemment. Histoire de me laisser ce sentiment malsain au réveil. Il me faut quelques minutes pour me remettre dans le temps présent, réaliser que ce n’était qu’un cauchemar, encore une fois. J’ai ce vieux réflexe de regarder autour de moi, vérifier qu’il ne soit pas là alors que je me trouve dans le noir total. Et cette impression d’étouffer, de paniquer alors que je ne peux plus simplement allumer la lumière pour faire taire mes angoisses. Surtout qu’il pourrait être là, s’il le voulait. Il n’est pas loin. Et cette réalisation que je fais pour la centième fois au moins, depuis que je suis à Destiny, qui ne fait qu’accélérer mon rythme cardiaque. Les démons qui tournent autour de moi alors que je me relève dans mon lit pour tenter de retrouver mes esprits. Rhys est là. Et c’est bien les seules fois où je suis contente qu’il soit mon colocataire. Je sais qu’avec lui, personne n’entrera chez nous par effraction. Mais à quel prix.

Je reste ainsi quelques minutes, tente même de me replacer dans mon lit mais je le sais que le sommeil ne reviendra pas. Je trouve ça parfois ironique qu’après toutes les saloperies qu’on a vécues ce soit mon père qui hante toujours mes cauchemars. Il a fait fort pour passer au-dessus des râlements, os visibles, têtes décapitées et autres horreurs qu’on a pu croiser. Barbe Noire, la terreur de mes rêves. Je soupire longuement et décide finalement de me lever. Je tremble encore et mon t-shirt colle contre mon dos après les sueurs froides que m’a procurées ce sommeil. J’entends Rhys ronfler de l’autre côté de la chambre et je m’éclipse discrètement par la porte, veillant à la fermer sans bruit. Car si Barbe Noire est la terreur de mes nuits, Rhys est celle de mes journées.

Si j’aurais pu aller me promener et reprendre mes esprits à l’air frais, je préfère me diriger vers la réception. Car là-bas, il y a Leia. Elle ne cause pas toujours et c’est plutôt moi qui fais la conversation, juste pour surpasser le silence, me sentir moins seule durant un instant, mais elle a cette aura qui m’attire, me donne envie de rester. Je ne parle jamais de moi directement et elle non plus, mais on échange sur des sujets banaux et ça nous permet de passer le temps et de partager quelque chose durant un instant. C’est ce qui nous suffit, je crois.

Je passe les portes et elle est là, fidèle à son poste. Elle relève la tête de sa paperasse pour me sourire. Sourire que je lui rends. Je me dépêche de venir prendre place à ses côtés, sur cette chaise que je me suis appropriée depuis déjà plusieurs semaines. Et elle me tend son style que j’attrape délicatement, encore moyennement réveillée. Je fais mine de réfléchir à sa question. Destina prendra-t-elle un tournant pareil ? En arriverons-nous vraiment à un point où ces cinq années d’horreur paraîtront comme un épisode lointain de notre vie passée au point où on en oublie ce que signifie demain ? J’en doute. Pas notre génération. Mais elle se répond seule et je doute qu’elle attende une réponse. Alors j’hausse simplement les épaules en m’installant plus confortablement sur la chaise, réussissant à m’installer en tailleur. J’ai la chance de ne pas être grande et d’être donc passe-partout, contrairement à Leia dont seules les jambes doivent faire ma taille.

Son regard cherche le mien alors qu’elle me pose une seconde question. Je suis surprise de l’entendre parler plus que d’habitude. Elle ne me pose que très rarement des questions aussi personnelles. Si elle m’en pose, ce ne sont que des questions sur la vie en générale, pour lesquelles ma réponse n’a que très peu d’impact. Mais cette fois-ci, c’est différent. Elle s’inquiète de mon état. Et sur le coup, ça me touche. Car je l’ai déjà vue traiter les autres de l’Hôtel. Elle ne les traite pas comme moi. Suis-je privilégiée ? La douleur de mon début de nuit s’évapore petit à petit alors que Leia gonfle mon cœur d’une toute nouvelle sensation venant d’elle. « Nope, j’arrive plus à dormir. » Ce « plus » qui pourrait avoir plusieurs sens, selon comment elle le prend. Je n’en rajoute pas plus et je me contente de jouer avec le stylo qu’elle m’a confié, à le faire rouler entre mes doigts.

Et mes yeux finissent par se relever vers la brune alors qu’elle continue la conversation, m’arrachant carrément un haussement de sourcil. Leia semble sincèrement avoir envie de plus ce soir. Et même si je n’ai pas envie de me confier sur la raison de mes cauchemars, j’ai envie d’échanger avec elle. Car son initiative me fait chaud au cœur et que c’est peut-être une porte ouverte sur un nouveau palier de notre amitié. « Pas spécialement plus que d’habitude, non. » Je ne suis pas encore prête à lui expliquer ma relation compliquée avec mon père, ni lui raconter ce qui a brisé notre amitié. Surtout qu’il a un rôle important à Destiny aujourd’hui. Je ne devrais pas avoir de remords à ce sujet. Mais c’est plus fort que moi. Et qui croirait qui dans cette ville si par hasard tout sortait ? La fille qui s’isole dans ses champs et ne parle que très peu aux inconnus ou le chef de syndicat charismatique avec beaucoup d’hommes sous ses ordres ? Le choix serait très vite fait. « C’est peut-être simplement le chaud. Il fait très lourd ces temps, tu trouves pas ? » Détourner la conversation, ne pas vraiment répondre. C’est un jeu auquel je joue depuis ma plus tendre adolescence.

Je replace mes tresses, me passe une main sur le visage, soupire discrètement alors que mes yeux sont retombés sur l’objet entre mes doigts. Ce soir, je n’ai pas vraiment le cœur à chercher des sujets de conversation. Pourtant, pour ne pas trop éveiller sa curiosité et continuer d’entendre sa voix, je relève le regard vers elle pour relancer un sujet. Celui-ci tout aussi banal que les autres qu’on a pu avoir jusqu’à maintenant, mais dans la même lancée que celui qu’elle a tenté plus tôt. « Et toi, tu penses qu’on retrouvera une civilisation comme avant ? » Et je repose les yeux sur le stylo que je refait bouger entre mes doigts. « La routine, un système politique qui tient, de plus en plus d’habitants, des vrais chefs. » Surtout des vrais chefs. Et pas des crevures comme mon père.



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Sujet: Re: « Melancholy Hill » IvyxLeia   Mar 23 Avr 2019 - 8:41 —
Leia Wayne
Leia Wayne
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« Escape »
 

« Nope, j’arrive plus à dormir. »  Plus, et non pas, pas. La nuance est quelque chose de complexe et important. La nuance c'est ce qui fait que le monde n'est pas tout noir ou tout blanc. Leia n'est pas muette, elle ne parle juste pas beaucoup. Ivy n'est pas venue ce soir parce que Morphée ne l'avait pas trouvée mais bel et bien parce qu'elle l'avait trouvée. Y a quelque chose d'à la fois sublime et terrifiant dans la nuance, quelque chose qui donne l'impression de marcher sur un fil qui peut céder à tout moment. La brunette observe un peu plus attentivement l'état de sa compagne d'insomnie pour remarquer des signes qu'elle ne connait que trop bien. Des signes d'un sommeil agité, peut-être violent, si ce n'est pas traumatisant. Chez les gens normaux, c'est le moment choisi pour tendre la main, parler de ses propres histoires et ouvrir une porte à l'autre. La porte du « tu n'es pas seul » et du « ça va aller ». Sauf que Leia ne peut pas faire ça, pas plus qu'elle ne sait le faire. Premièrement parce qu'elle est seule, affreusement seule face à sa propre cervelle mais aussi, ensuite, parce qu'elle n'a pas la moindre idée de si ça va aller, si ça devrait même aller un jour.

Alors elle ne relève pas, elle ne dit rien sur le sujet et continue sur sa lancée. Wayne n'a pas peur du silence, elle y a fait un nid tellement confortable qu'on pourrait croire qu'elle a vécu dans ce dernier toute sa vie. Mais pour autant, réflexe un peu bizarre, à peine compris, elle ne peut pas laisser le silence prendre place entre elles ce soir. Parce qu'elle connaît cette sensation, entre rêve et réalité, quand le cauchemar nous touche encore du bout du doigt sans totalement nous attraper. La physicienne sait combien il est important de se raccrocher à la réalité dans ces moments et à défaut de mieux, la réalité qu'a choisi Ivy ce soir, c'est elle, et seulement elle. La réponse de son amie laisse ses pupilles se perdre sur son visage. Incapable de savoir si Davis lui ment pour la protéger elle, ou pour se protéger d'elle. Changeant le sujet pour le ramener à la météo, Leia n'insiste pas, réfléchissant sérieusement à la question alors qu'elle se demande si ça peut bel et bien être une réelle justification. « Oui, y a de la pression dans l'air. » Qu'elle dit, laissant ses longs doigts fin toucher ce dernier, comme s'il était palpable, possible à attraper. « Un orage et ça ira mieux, dans ce cas. » Un sourire sincère alors qu'elle se tourne de nouveau vers la demoiselle à ses côtés.

Puis Ivy lui retourne une question précédemment posée. Question restée sans réponse et qui en attend maintenant une. Un détail près ajouté à la problématique : la politique. Les prunelles de la brune trouvent celles de son amie comme pour chercher à savoir s'il y a quelque chose derrière tout ça, mais elle ne demande pas, se concentre de nouveau sur la question. Une immense question. « Je ne pense pas. » Qu'elle dit, calmement mais sincèrement. Attrapant un crayon posé là pour le glisser entre ses doigts. « Je pense que si les choses se sont agencées comme ça, c'est pas un hasard. » Lentement, elle attrape un feuille destinée à tout autre chose et se laisse guider par le fil de sa pensée, sans penser aux conséquences, sans penser à ce que ça pourrait déclencher. « Regarde. » Qu'elle dit, un genou relevé contre sa poitrine alors qu'elle commence à dessiner un schéma, au début, le néant, puis le big-bang. Les bases de la création de la vie et enfin, l'humanité. À la va-vite, elle dessine toute l'histoire de la civilisation en quelques coups de crayons jusqu'à les dessiner eux. Maintenant. « Nous, nous avons vécu dans une époque construite sur des siècles d'histoire et d'adaptation. Laissé de côté notre bestialité pour devenir de plus en plus civils, faire évoluer l'humanité. » La mine grise s'arrête juste avant l'invasion, que Leia marque d'un trait plus épais que les autres. « Il y avait deux possibilités, suite à l'invasion, et seulement deux. » Toujours aussi calme, posée et réfléchie, elle dessine deux flèches. « La première, c'était que l'homme se regroupe, dans la peur il aurait trouvé l'union. Tout ce que l'Histoire nous a appris, les Guerres, les politiques différentes mais aussi notre propre évolution mises aux mains de la survie de notre humanité. » Elle gribouille et ajoute. « Si ce chemin là avait été suivi, ce n'est pas Destiny que nous aurions, mais une ville militaire équipée, armée et des plans précis pour étouffer l'invasion, la stopper à tout jamais. Si nous avions fait ça, nous aurions sans doute un avenir plus brillant qu'on aurait jamais pu en rêver, un avenir avec des cartes en main tellement puissantes et précieuses qu'on aurait peut-être même enfin réussi à conquérir l'espace. » Les derniers mots lui affublent un coup violent dans la poitrine sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Mais qu'importe. Elle dessine un second trait. « Et ça, c'est nous. L'humain qui a profité de la première excuse pour perdre son humanité. » Elle dépose son crayon, estimant qu'il n'est pas nécessaire de passer en revue tout ce qu'ils ont vécu, avant de retrouver le regard d'Ivy. « Tu savais que l'homme était le seul animal de cette planète à ne pas se considérer comme tel ? » Une remarque posée sans amertume, jamais. Simplement des faits. « Si nous avions dû avoir un système politique et de vrais chefs, nous les aurions déjà. » Puis elle détourne le regard pour se focaliser sur le vide face à elle. C'est peut-être le moment de ne pas en dire trop, parce qu'Ivy reste la fille d'un de ces fameux chefs. Mais qu'importe, elle estime pouvoir lui faire confiance. « Pour que notre destin se troque et change de direction, qu'il rattrape celle que nous avons pas prise la première fois, il faudrait renverser à nouveau tout le schéma. » De deux doigts, elle prend la feuille et la penche dans l'autre sens. D'un coup, leur société est tout en haut, et non plus tout en bas. « Pour avoir le courage de renverser tout le schéma, il faudrait probablement qu'encore une fois, l'humanité toute entière ait peur pour sa vie. » Un sourire se dessine sur ses lèvres alors qu'elle-même n'est pas capable de se souvenir exactement du moment où elle a cessé d'avoir peur. « Mais tout ça, ce n'est que de la théorie. » Qu'elle ajoute, se voulant rassurante vis à vis de sa camarade. « C'est quoi, toi, ton monde idéal ? » Qu'elle ajoute, encore une fois réellement intéressée, sans réaliser qu'elle s'est dévoilée plus qu'elle ne l'avait jamais fait. Sans le faire directement, elle venait de donner à Ivy une part entière de sa vie dont elle ne parlait jamais. Parce que même si tout lui avait paru logique dans son explication, Leia était incapable de dire d'où tout ça venait.

« Tu penses que sans l'invasion, le monde serait réellement mieux que celui qu'on a sous les yeux ? » Chefs corrompus, humains tordus, vicieux et mauvais. Le monde allait déjà mal, bien avant que l'apocalypse ne pointe le bout de son nez. Est-ce qu'au fond, le feu n'était déjà pas allumé depuis des années, les zombies l'ayant simplement accéléré ?
Sujet: Re: « Melancholy Hill » IvyxLeia    —
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