Forum RPG post-invasion de zombies, mettant en jeu la reconstruction d'une société par les derniers survivants
 
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We are not the same - ft. Anatoli

Sujet: We are not the same - ft. Anatoli   Sam 13 Avr 2019 - 14:30 —
Sebastian Hallowood
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We are not the same
Anatoli & Sebastian

« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »
Se perdre dans ses pensées était une chose habituelle pour l’ancien militaire, chose qu’il faisait d’ailleurs très souvent quand il était en train de se balader. C’était le début de soirée. Il venait à peine de finir de travailler et de saluer ses collègues pour à la base, rejoindre la chambre qu’il partageait avec sa femme et Sybil. Mais visiblement, ses jambes avaient une toute autre idée en tête. En effet, après quelques minutes de marche, Sebastian s’était retrouvé devant l’église. Lui qui n’était absolument pas croyant trouvait la situation assez ironique, en réalité. Et pourtant, il se trouvait ici, à franchir les trois petites marches du bâtiment pour entrer à l’intérieur, sans réellement savoir pourquoi. Surtout que l’endroit était vide de toute âme, mais étrangement assez chaleureux. On s’y sentait… Bon pas forcément en sécurité parce que le brun était beaucoup trop parano pour ça, mais… Bien. Juste bien.

Il s’avançait entre les bancs, sans trop savoir ce qu’il était en train de faire, vers l’autel, un peu abîmer certes, mais au vu des circonstances, c’était un miracle qu’il ne soit pas complètement détruit, en fait. Il pouvait voir différentes figures religieuses dans la pièce. Et même l’un de ces meubles où l’on posait les bougies allumées en hommage d’un défunt. Sauf qu’il n’y avait plus de bougie, bien entendu. Sebastian en aurait bien allumé une pour son fils, étrangement. Il s’en voulait d’avoir dit à sa femme de laisser les photos à la maison. De nombreuses fois, l’envie d’y retourner lui avait traversé l’esprit avant qu’il ne se raisonne comme un grand. Leur maison n’était peut-être plus là, ou alors certainement en ruine. Ce serait dangereux de s’y rendre, et peut-être même que les photos n’y étaient même plus. Ce serait donc prendre un risque pour pas grand-chose.

Et il était en train de repenser à tout cela quand la porte de l’église s’ouvrit à nouveau. Pas de son fait, ni de celui d’un fantôme. Quoiqu’après les zombies, qu’il croise un esprit ne le surprendrait même pas, pour être tout à fait honnête. Mais c’était quelqu’un de bien vivant qui venait de franchir le pas de la porte. Et quelqu’un qu’il connaissait. Du moins qu’il avait connu par le passé, lors d’un voyage à New York avec sa famille, et dans sa carrière de militaire. Comme quoi, le monde n’était pas aussi vaste qu’on pouvait bien le penser. Ou alors c’était juste parce qu’il ne restait pas énormément d’êtres humains sur terre, mais Sebastian préférait quand même s’imaginer la première option.

« Anatoli ! Je ne savais pas que tu fréquentais l’église. »

Venant du mec qui s’était retrouvé là par hasard et qui n’était pas croyant pour un sou, c’était un petit peu hypocrite, mais bon. Et puis, à l’armée, ils n’avaient pas vraiment le temps de prier non plus, il faut le dire, même quand ils n’étaient pas en mission. De toute façon, la vie qu’ils avaient avant était bien différente de celle qu’ils pouvaient avoir maintenant, dans tous les cas.
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Sujet: Re: We are not the same - ft. Anatoli   Mer 17 Avr 2019 - 1:59 —
Anatoli V. Mechtcherski
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« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »
Tu avais fait ta routine habituelle. Arrosé les fleurs de l’église au matin. Bu un café à l’Hôtel. Travaillé aux champs, pour aider à porter les bacs de récolte. Rapporté tout ça aux cuisines, pour la conservation. Refait quelques allers-retours. Puis, on t’avait libéré, t’avais bossé comme un âne. Alors, t’avais juste une envie, c’était te poser sur les bancs de l’église. Te repaître du bien être que tu ressentais là-bas. Ce bien être dont tu n’étais même pas certain d’y avoir droit. Mais tu acceptais, petit à petit. Tu prenais ta dose, avant la grande expédition qui était prévue pour bientôt. Tu en avais besoin.

Tu aurais préféré pouvoir parler à Dieu de toi-même, entendre une réponse, sentir une preuve de Son Amour pour toi, mais il t’était nécessaire d’avoir cet intermédiaire plus intelligent, plus sensible, plus doué que toi. Qui savait te gérer. Tu en avais vraiment besoin.

Aujourd’hui, tu allais juste t’asseoir, et Lui rendre grâce.

En poussant la porte, tu eus la surprise de voir un fantôme de ton passé. Fantôme de la période où tu avais tenté l’armée, alors que l’école ne t’allait pas et que tu voulais travailler. Mais étant un ressortissant russe, même si tu avais désormais les papiers américains, tu ne passais pas vraiment au milieu de tous ces hommes. Tu avais la sensation d’être un moustique ennuyant, de ne pas trouver de points communs avec eux. Tu étais même souvent l’objet de racisme ordinaire, de plaisanteries qui ne faisaient rire qu’eux. Sebastian, tu te souvenais de lui, était l’un de ceux qui semblaient ne pas être touchés par tout ça, et qui n’avaient rien à faire de qui tu étais, juste, tu étais soldat comme lui et ça lui allait. « Sebastian. »

Tu restas planté, main sur la porte, à te demander comment vivre le fait que tu croisais un fantôme de ton passé ici. Est-ce que c’était un signe ? Surtout Sebastian, lui qui semblait t’avoir toujours accepté comme tu étais. En plus, il t’adressait la parole comme si vous vous étiez vus la veille. C’était comme un renvoi dans le passé, comme si tout était normal. Oh bah… Tu ne te posas pas plus de questions, tu acceptas cet état de fait.

Tu répondis alors à sa question indirecte. « Je suis russe. » Comme si ça allait vraiment expliquer pourquoi tu étais croyant – même s’il était certain que la religion avait une grande place là-bas, il fallait être honnête, au final, il y avait assez peu de pays qui n’avait pas une étiquette en rapport avec la religion. Une fois tes mots prononcés, tu t’avanças pour t’asseoir ensuite sur un banc juste à côté de l’homme, et tu ajoutas : « Tu sembles fréquenter les églises aussi. » Une façon comme une autre de demander s’il était là par accident, par conviction dans l’église. Ou par besoin d’un réconfort. Quelque chose du genre…
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Sujet: Re: We are not the same - ft. Anatoli   Lun 22 Avr 2019 - 16:15 —
Sebastian Hallowood
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« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »
Sebastian avait eu la chance d’être élevé par une femme très tolérente et ouverte d’esprit, qui acceptait tout le monde, peu importe d’où ils venaient, quelle religion ils pratiquaient ou quel était leur film favori. Et pourtant, elle était aussi une fervente catholique. Etrangement, le militaire avait longtemps eu une image plutôt péjorative des gens pratiquant cette religion et la suivant aux pieds de la lettre. Il faut dire que les nations catholiques n’avaient pas fait uniquement des choses très glorieuses, et qu’elles avaient souvent invoquées la foi pour justifier leurs actes qui n’étaient en réalité que des preuves de racisme et de volonté d’accroître leur pouvoir. Mais son opinion avait bien changé depuis sa plus tendre jeunesse. Il s’était rendu compte que personne n’était parfait, et que des gens mauvais, il y en avait partout, de toute couleur de peau, et de toute religion. Parce qu’ils étaient tous des êtres humains, peu importe en quoi ils pouvaient bien croire.

Et à l’armée, ils étaient tous des soldats, là pour combattre, défendre leur pays, protéger ses compatriotes. Enfin du moins était-ce le cas quand une armée existait encore. Sebastian n’avait oublié aucun des hommes qui avait tenu l’arme à ses côtés. Les morts comme les vivants, même si la majorité d’entre eux ne devaient plus respirer maintenant. Il avait toujours trouvé cela important, de se souvenir. C’était sa façon de rendre hommage. Et ça aidait toujours quand on croisait des fantômes du passé comme c’était actuellement le cas dans cette église.

« Moi qui pensait que les russes revendiquaient uniquement leur vodka. »

Cliché, mais bon, il avait entendu assez de gens dire qu’ils étaient surpris de ne pas le voir obèse à force de manger des burgers au fast-food du coin de sa rue. Chaque pays avait ses préjugés, après tout. Même si maintenant ça n’avait certainement plus d’importance, étant donné qu’il n’y avait tout simplement plus de pays. Plus de peuple, plus de nation. Ils s’en retrouvaient tous au même niveau, et ce n’était pas plus mal, au final. Les discriminations n’étaient plus présentes, ils travaillaient tous pour gagner leur pain. C’était équitable, juste. Du moins, ça l’était pour l’instant. Sebastian n’était pas certain du fait que tout cela allait durer, mais pour l’instant c’était le cas, et il espérait que cette phrase resterait juste encore longtemps.

« Je ne les fréquente pas. Du moins pas habituellement. J’avais juste besoin de… Comprendre. »

Parce qu’énormément de choses se trouvaient être floues dans sa tête. A commencer par le fait de trouver du réconfort en priant un être céleste dont nous n’avions aucune preuve de son existence. Et de comment cette croyance pouvait aider les gens. Etait-ce cela qui lui manquait pour faire le deuil de son fils ? Très honnêtement, il n’en savait rien. Il ne savait même pas s’il pourrait faire ce deuil un jour. Lui qui avait vécu la guerre, il pouvait bien dire que la pire chose à vivre était bien de perdre son propre enfant, de lui survivre. Il n’y avait rien de plus cruel. Et si Dieu était responsable de cela, alors il pouvait bien aller se faire foutre.
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Sujet: Re: We are not the same - ft. Anatoli   Jeu 25 Avr 2019 - 5:07 —
Anatoli V. Mechtcherski
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« Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes. »
Tu avais souri, à l’allusion de la vodka. Il y avait effectivement l’alcool national, tenu en adoration. Après tout, même dans ta région natale, en Sibérie, tu savais que certains hommes l’affectionnaient pour la sensation de chaleur qu’elle procurait, mais toi, tu ne buvais plus. Tu n’avais jamais été très porté sur l’alcool, mais maintenant encore moins. Tu avais bien trop peur de perdre le contrôle, ton calme. C’était bien trop facile de le perdre dès qu’un alcool te désinhibait. Il y avait bien trop de risques, là où toi-même tu te demandais si tu étais un homme ou une bête guidée par de vils instincts. Tu ne pouvais pas te le permettre, pas alors que tu t’étais toi-même mis dans une période de sursis, afin de chercher le pardon auprès de Dieu.

Tu ne fus pas surpris de la réponse de Sebastian. Il n’était pas rare que tu croises des âmes égarées en ce lieu, avec ou sans confession, quelle qu’elle soit. Beaucoup accusaient le Seigneur de tout le mal qui arrivait sur Terre, se demandant comment un être supposé être composé d’amour et de pardon pouvait permettre qu’une chose pareille arrive malgré tout.

Tu te l’étais demandé aussi, et tu avais trouvé tes réponses dans la Foi, tout simplement. Parce que tu n’ignorais pas que si Dieu était là et Sa Main surpuissante, il n’en restait pas moins qu’il avait laissé le libre arbitre à l’Homme. Que celui-ci était responsable de ses actes ainsi que, malheureusement, de ses conséquences. Or, tu ne doutais pas que l’origine de l’invasion était purement humaine, et que Dieu avait été dépassé par les événements.

Autant que chaque être sur Terre, probablement.

Pour autant, il était du devoir du croyant de donner à ceux ne croyant pas les pistes pour comprendre ce que la Foi permettait de réaliser. Celle-ci était un bienfait dont tu n’avais certes pas tous les tenants et aboutissants mais qui te soulageaient parfois, autant que ça se pouvait. Tu y cherchais en tout cas un réconfort qui, tu le pensais vraiment, viendra un jour. « Qu’est-ce que tu veux comprendre ? Selon la question, tu pourrais avoir une réponse. Que ce soit avec moi ou le Père Jaxson. » Car tu n’étais pas non plus un être qui avait dévoué sa vie à l’étude de la religion, qui savait la Bible sur le bout des doigts. Tu te souvenais surtout des textes étudiés, quand tu étais petit, puis tes lectures en solitaire une fois devenu adulte. Pour autant, tu ne te laissais pas abuser, tu savais que tu apprenais beaucoup de choses lors des sermons, lors des sessions que tu avais avec le Père. Heureusement qu’il était là, lui… « Assied-toi, les bancs sont confortables, ici. »
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Sujet: Re: We are not the same - ft. Anatoli   Mer 1 Mai 2019 - 20:38 —
Sebastian Hallowood
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Sebastian n’avait jamais compris comment les gens pouvaient croire en un être dont ils n’avaient aucune preuve de son existence. Il faisait partie des gens qui ne croyaient que ce qu’ils voyaient, et pourtant, sa mère avait toujours eu foi en Dieu. Bon nombre de fois, elle lui avait dit que son père avait rejoint le Seigneur au paradis, et qu’il était maintenant en paix, même si l’adolescent et le jeune homme qu’il était à l’époque n’y avait jamais cru. Mais il ne l’avait jamais contredit, parce qu’il avait rapidement comprit qu’elle trouvait dans la foi la force de faire face à son deuil. Chose qu’il pouvait complètement comprendre aujourd’hui, depuis qu’il l’avait perdu elle aussi, et qu’il avait perdu son fils. La douleur était insoutenable, et le fait de se raccrocher à quelque chose, qu’on ait une preuve de son existence ou non, aidait à tenir. Et à la différence de sa mère, l’ancien militaire préférait se raccrocher à sa femme plutôt qu’en quelque chose d’invisible.

Ça ne l’empêchait pas pour autant de posséder une certaine curiosité autour de tout cela. Surtout en ce moment, après tout ce qui était arrivé, après cette épidémie qui pouvait très sérieusement remettre l’existence de Dieu en cause. Mais il avait toujours des fidèles. Sebastian trouvait la chose totalement folle. S’il existait, il venait quand même de laisser tomber tout le monde, et de les foutre dans la merde, quand on regardait bien. De les faire repartir à zéro. Après, peut-être était-ce son intention à la base parce que la race humaine était en train de détruire sa précieuse planète, quelques années en arrière. C’était bien quelque chose de possible, sa façon de faire le ménage en somme. Mais ça restait quelque chose de particulièrement cruel.

« Comprendre pourquoi vous pensez réellement qu’il existe ? »

Il avait été un peu sarcastique sur ce coup, et s’était excusé à sa manière, juste après, par une grimace. Souvent, ses paroles dépassaient sa pensée, surtout face à des choses qu’il ne comprenait pas. Sa femme y était habituée et ne lui en tenait même plus rigueur, mais ce n’était pas le cas de tout le monde. Et loin était son intention de contrarier l’homme qui se rapprochait le plus d’un ami pour lui dans cette ville. Du moins d’une connaissance qu’il avait du passé, et avec qui il serait plus enclin à se lier d’amitié. Et il avait alors suivit son conseil en s’asseyant sur l’un des bancs de la pièce.

« Ce que je veux dire, c’est qu’après tout ce qui vient de se passer, les milliers de morts qu’il y a eu, les gens qu’on a perdu… Pourquoi Dieu n’a rien fait ? C’est une façon de nous punir ? Dans ce cas, il a rien trouvé de moins extrême que ça ? »

Parce que quand on regardait bien, des personnes innocentes étaient mortes, lors de cette pandémie. Des enfants qui n’avaient rien fait de mal, des gens véritablement bons qui avaient dévoués leur vie aux autres. Son fils n’avait pas mérité de mourir de cette façon, dans des souffrances aussi intenses. Sa femme ne méritait clairement pas d’avoir à supporter le poids de sa mort au quotidien. Lui c’était une autre histoire, mais le reste de sa famille, il ne pouvait pas accepter tout ce qu’il s’était passé sans broncher. Et si Dieu existait, Sebastian aimerait bien le voir régler ses comptes.
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Sujet: Re: We are not the same - ft. Anatoli   Sam 11 Mai 2019 - 20:48 —
Anatoli V. Mechtcherski
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Anatoli V. Mechtcherski
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Quand il explicita la question qu’il se posait, sur le pourquoi de la foi, tu eus un signe de tête entendu. Généralement, les athées ne comprenaient pas son origine, sa force. Ils n’arrivaient pas à saisir le côté abstrait de cette confiance aveugle que les croyants portaient en leur Dieu, alors qu’il s’agissait pourtant uniquement de ça : de la foi. Tu ne lui en voulus pas, pour son ton un peu sarcastique, ça n’avait rien d’étonnant, c’était même assez récurent. Au moins, il n’y avait pas de moquerie dans sa question. Là, ça aurait probablement été bien mal pris. « C’est vaste comme question ça. » Tu le poussais ainsi à s’exprimer un peu mieux. C’était assez ironique, et en même temps beau, qu’un sceptique soit venu dans la Maison de Dieu, là où se trouvait un autre croyant, pour parler de la foi, de pourquoi.

Sans compter qu’il avait un discours qui était récurrent chez les personnes qui ne connaissaient pas la religion, qui ne connaissaient pas les principes fondateurs de la foi. Il accusait Dieu de tous les malheurs qui arrivaient sur Terre. C’était difficile à expliquer quand c’était ancré dans ton esprit, et que tu n’étais pas aussi doué pour les mots d’un prêtre, Anatoli. Tu comprenais ces principes, tu savais à quoi t’attendre, tu savais qui était Dieu, ce qu’il était pour toi. Mais l’exprimer, avec des mots ? Tu pris un instant pour réfléchir.

Tu fis de ton mieux, pour commencer : « Au commencement, il y avait Adam et Eve. Ils étaient tout deux dans le Paradis, avec Dieu les guidant de près. Il y avait aussi l’arbre de la connaissance, avec la pomme tu sais ? Dieu leur a dit, n’y goûtez pas. Il aurait pu ne jamais mettre cet arbre. Il aurait pu expliquer aussi pourquoi à Adam et Eve. Ils auraient pu demander, aussi. Pourtant, ils ont subi la tentation, et Eve y a cédé. » Raconter de façon aussi sommaire une allégorie aussi importante, c’était compliqué, surtout qu’avec les années à ne pas tenir une Bible dans les mains, à ne pas pratiquer ta religion, tu avais la sensation que les savoirs s’en allaient. Au moins, t’avais l’idée générale, et pour toi ça suffisait. « C’est un des principes fondateurs de Dieu : il a laissé le libre arbitre, et a ainsi laissé l’Humanité vivre les conséquences. Il est omniscient, il sait tout, il voit tout. Mais il nous a laissé le libre arbitre. C’est important, parce que ça nous permet de faire de bons choix, certes. Mais des mauvais. »

Tu te redressas pour regarder dans les yeux Sebastian, avec toute l’intensité de ta foi et de ta colère dans tes iris : « N’accuse pas Dieu de tous les maux, remercie-le de t’avoir mis sur la route de la survie. Accuse les scientifiques. Accuse ces gens qui ont accepté que cette maladie se repende. Accuse la Terre, ça se trouve, qui se venge de tous les méfaits que l’Humanité a fait. Mais n’accuse pas Dieu, car il est celui qui protège et console en son sein les victimes de la folie humaine, et qui envoie en Enfer ceux qui y ont participé sans repentir. » C’était ce que tu croyais sincèrement. Là n’était pas l’Apocalypse, pas réellement. C’était la folie humaine, encore. Encore et encore.
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Sujet: Re: We are not the same - ft. Anatoli   Mar 14 Mai 2019 - 12:51 —
Sebastian Hallowood
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Question vaste, oui, c’est vrai, mais qui s’adaptait plutôt bien à la situation si on lui demandait son avis, en fait. La question de Dieu était vaste de base, de toute façon, parce que personne n’en savait grand-chose. Personne ne l’avait jamais vu, personne ne savait de quoi il était réellement capable, jusqu’où s’étendait réellement son pouvoir. Parce que tout le monde avait ses limites, même Dieu –si on partait du principe qu’il y croyait- aux yeux de Sebastian. Et il n’y avait qu’à voir par le biais du paradoxe de Dieu, justement, qu’il y avait quelque chose qui clochait dans toute cette histoire. Il ne pouvait pas être totalement surpuissant, c’était impossible. Tout le monde avait ses faiblesses, après tout, et s’il avait créé l’homme à son image, c’était qu’il en avait, lui aussi. Enfin, n’importe qui pouvait parler de cela pendant des heures de toute façon qu’ils n’auraient jamais de véritable réponse. Sauf quand ils seraient morts, bien sûr, là ils sauraient tous ce qu’il en était vraiment, si le paradis existait, ou s’il n’y avait tout simplement rien une fois que la vie quittait notre corps.

« Ouais, je connais cette histoire. »

Le mythe d’Adam et Eve était connu, en même temps. Même si Sebastian trouvait bizarre que, comme par hasard, ce soit Eve qui ait cédé au fruit défendu, et pas Adam. Encore une femme rabaissée à son « idiotie » et qui prouvait bien que c’était des hommes qui avaient écrits ce texte. Ou alors Adam avait menti à tout le monde en disant que c’était Eve qui avait attrapé la pomme, alors qu’en fait, c’était lui. Le mensonge de l’humanité devait bien venir de quelque part, après tout. En tout cas, la soumission des femmes venait sans aucun doute de là, et même si l’ancien militaire n’était pas un féministe engagé, il n’avait jamais aimé voir une femme rabaissée. Surtout pas quand il voyait à quel point la sienne pouvait être mille fois plus courageuse que certains hommes. Elles en avaient dans les tripes, les nanas, il faut pas croire.

« Je l’aurais remercié s’il avait sauvé mon fils. Mais je pense que tu peux comprendre que je n’en ai pas vraiment le cœur, actuellement. »

Heureusement pour Sebastian, il n’avait pas perdu sa femme, et leur mariage avait survécu, malgré tout. Certainement parce qu’ils ne pouvaient que survivre l’un grâce à l’autre. Il était clair que s’il venait à perdre Cécilya, il ne s’en remettrait très certainement pas. La perte de son garçon était déjà bien assez difficile comme cela, même après plusieurs années. Alors oui, il était clair qu’il avait de la rancune envers Dieu –s’il existait- pour cela. D’avoir laissé son fils mourir, alors qu’il ne le méritait pas. Qu’il avait encore toute la vie devant lui, et qu’il avait quitté cette terre bien trop tôt. C’était totalement injuste, et oui, bien sûr, Sebastian restait en colère. Il n’avait jamais arrêté de l’être, et n’arrêterait très certainement jamais. Cette colère l’habitait tous les jours, parce que c’était le seul moyen pour qu’il reste en vie, et ne pète pas totalement les plombs.
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Sujet: Re: We are not the same - ft. Anatoli    —
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