Again - Victor

Again

I tried so hard, and got so far
But, in the end, it doesn't even matter
I had to fall, to lose it all

London & Victor;

Le retour à la civilisation n’allait pas être simple. Pas forcément pour toi, mais pour d’autres. Cinq ans de fuite et de survie, ça laisse des traces. Certains s’y étaient habitués, d’autres non. Des tensions en découlent forcément. Des tensions qui ne demandent qu’à exploser. L’équilibre de la ville n’est qu’illusion. Il suffirait d’un rien pour la faire imploser. Un geste mal placé, un mot de travers et c’est la fin de l’humanité. Cette idée, même si tu ne la partages pas, t’inquiète dans le fond. Alors, bien sûr, tant que tu auras Anatoli tout ira bien pour toi, mais… tu ne peux pas t’empêcher de penser aux autres. Au moins un peu. Au futur. A tes amis. A pleins de monde. Victor notamment. Il fait partie des personnes dont tu t’es rapproché depuis la création de la ville. Sans elle, jamais tu n’aurais fréquenté quelqu’un comme lui. Mais comme vous vous êtes retrouvé rattaché au même syndicat… Ca crée des liens, pas vrai ? Et puis, ce n’est pas comme s’il était compliqué de créer des liens. Victor, tu t’es aussi approché de lui parce que tu as senti une faiblesse en lui, une fêlure qui t’a touché. T’es comme ça, trop gentil, à vouloir t’occuper des autres avant de t’occuper de toi-même. Aussi, quand lors du repas, tu l’as vu craquer, tu n’as pas pu t’empêcher. Il a fallu que tu t’inquiètes pour lui, encore. Il faut dire qu’Anatoli est de sortie et tu t’ennuies. T’as besoin de t’occuper l’esprit.

Ce n’est pas la première crise de Victor que tu vois. Ce ne sera sans doute pas la dernière. Ca ne retire rien au côté impressionnant de la chose. Dans ces moment-là, il est tellement différent. Tellement loin de l’image habituelle qui émane de lui. Lui si gentil, à l’écoute… Lui proche des autres. Le voir rejeter le monde entier, ça fait mal. Ca te fait mal. Parce que tu comprends. Tu le comprends. Ces crises, tu les connais. Elles n’ont pas forcément la même origine, mais toi aussi, tu as ce besoin irrépressible, par moment, d’envoyer bouler le monde entier. Parce qu’autrement, tu vas exploser. Ou imploser. T’effondrer en un instant. Te réduire en poussière et fondre en larmes. Et tu refuses que les gens voient tes faiblesses. Mais ça, c’est toi. Tu ignores ce qu’il en est pour Victor. Tu le laisses s’éloigner, le temps de voir quoi faire. Tu finis par te dire que t’as rien à perdre à y aller. S’il accepte que tu t’approches, tu pourras lui être utile, sinon… Tu auras essayé.

Tu finis par rejoindre Victor à l’extérieur. Tu le retrouves seul, éloigné de tous. Tu ne peux pas t’empêcher de te revoir toi, il fut un temps. Tu t’approches de lui et glisse ta main sur son épaule sans un mot. Juste un sourire pour commencer. Pour lui montrer que t’es là. Tu t’assois à côté de lui, à sa droite, ta main toujours sur son épaule gauche. Tu restes un instant sans rien dire, ni rien faire. Juste à fixer le ciel. En même temps… Y a-t-il vraiment besoin de parler ? Oui, sans doute. Mais pour une fois, tu ne trouves pas les mots, toi le beau parleur. Et tu ne peux pas t’empêcher d’en rire un peu. Cette situation est tellement absurde. ‘Excuse-moi.’ Il ne doit pas comprendre ce qu’il se passe et tu ne l’y aide vraiment pas. Pourtant, l’important en cet instant, ce n’est pas toi, c’est lui. ‘Je suis venue mais… Je ne suis peut-être pas le mieux placé pour t’aider, pas vrai ?’ En tout cas, c’est ce que tu te dis. T’as ce même problème que t’arrive pas à régler. Pourtant, tu veux essayer de l’aider. C’est un peu stupide, non ? Mais en même temps… ‘Mais si je peux faire quoique ce soit… Tu sais que je suis là ?’ La seule chose dont il ne devait pas douter, c’est ça. T’as beau tout avoir ramené à toi - encore - t’es là pour lui. Avant tout.

Pas vrai ?

b l a c k f i s h

Again ft London

Where is my prescription ? Doctor, doctor, please listen, my brain is scattered. You can be Alice, I'll be the Mad Hatter

Cette ville, enfin que dis-je ce semblant de ville n’était qu’un mirage. Un doux mirage mais que je voulais contrôler. Car si tout le monde faisait semblant moi je voulais contrôler ce monde. Alors j’entrais dans leur jeu.

Faire semblant…

Tellement simple et parfois, parfois très compliqué. Mais toi Ophélia tu ne sais pas ce que c’est… Tu n’as jamais fais semblant de m’aimer, si ? Dis-moi que non. S’il te plait. Personnes ne m’aime réellement à part toi. Tu es la seule, mais pourquoi tu t’en va encore ? Hein ? Ne me laisse pas seul… « Ne me laisse pas Ophélia... »

Victor était seul, assis par terre, les mains tenant ses cheveux tandis qu’il regardait devant lui dans le vide comme s’il voyait un fantôme, le fantôme de son passé… sa femme. Il s’était réfugier ici après avoir faire une crise face à tout le monde, il avait entendu quelque chose qui ne lui avait pas plu et avait laissé échappé des paroles blessantes avec un sourire qui ne donnait pas confiance. Son masque de personne gentille qui aide tout le monde était tombé l’espace d’un instant pour laisser place au fou.

Oh mais il y a quelqu’un… Je sursautais un peu avant de regarder cette personne. London Abberline, un homme facilement manipulable. Il venait me réconforter avec son doux sourire et sa main sur mon épaule. Mais il ne disait rien. Très bien, je ne compte rien dire non plus pour le moment. Laissons-le parler s’il en a envie.

Puis il se met à rire un peu… Est-il fou ? Ah il s’excuse… de quoi ? De rire comme un taré ? Pas besoin de s’excuser. Je m’en fiche de ses excuses. Ah et voilà qu’il veut m’aider ? Pourquoi ? Je n’ai pas besoin d’aide, si ? Oh, tu penses qu’il veut parler de ce que j’ai pu dire tout à l’heure. Oui, c’est vrai que je suis allée un peu loin, il faut que je fasse bonne figure. Allez Victor, respire un bon coup et reprend ton rôle de pauvre victime qui fait des crises comme ça à cause de l’invasion. On va dire ça, ça passe toujours bien ça…

« Hm… C’est gentil à toi London… Bien évidemment que je sais que tu es là, tu es toujours là pour les gens c’est ce qui fait qu’on t’aime bien. »

Ah ça beaucoup l’aimait bien, était-ce réel comme amour ? Qui sait ? Pour ma part ce ne sont que des mots. De belles paroles, ça convient bien à un beau parleur… « Je suis désolé pour ce que j’ai pu dire et faire devant tout le monde. Ce n’était pas voulu, j’étais juste à bout... » C’est pas faux après tout… Du moins pas totalement. J’étais à bout, après ce que j’ai dis était voulu, seulement ce n’était pas voulu de montrer que je ne supporte personnes ici à part mon garde du corps. Mais lui c’est différents, je le connais depuis la prison.

« Tu restes une des personne que j’apprécie le plus, donc merci d’être venu, tu es bien placé pour m’aider bien que tu penses le contraire. » Dernier brossage dans le sens du poil pour l’avoir dans la poche tandis que dans un acte purement réfléchi je me rapprochais un peu de lui. Je ne cherchais pas à le draguer, je voulais seulement jouer les victimes qui avaient besoin de réconfort. Pour avoir les personnes dans sa poche il faut se rapprocher et un ami à le droit de demander du réconfort.