[flashback] La fin de l'errance... [avec Eden North]

Messages : 17 Date d'inscription : 15/02/2019

La fin de l'errance

Feat @Eden North

Nouvelle journée se levant,
Iris ouvert lorsque les oiseaux poussèrent le premier chant,
Sans perdre plus de temps,
Quitta elle aussi son nid, suivant le vent.

Pareille aux oiseaux, errant sous la lumière du soleil.
Attendant l'éclat de la lune pour trouver le sommeil.
Se réveillant quand l'aurore pointe son éclat vermeil,
Cherchant au crépuscule un refuge pour fermer l'œil.

Curieux manège qu'était devenue sa vie,
Cycle ennuyeux se répétant à l'infini.
Fouille, errance assurant cette survie,
Ombre de femme à la conscience assoupie,
Tenant un fantôme pour seule compagnie.

Une nouvelle ville à ses yeux s'étendant,
Curieux manège qui se répète bien souvent,
Ses pas la menant dans le premier bâtiment,
Où déjà son regard trouve intérêt naissant.

Le soleil est déjà haut quand la fouille se termine,
Regard brillant pensant trouver le fruit de la rapine,
Tandis que la satisfaction étire un sourire jusqu'au canines,
Sa vigilance décline, oubliant qu'elle est dans une ruine.

Déjà le plancher moisi s'effondre,
Fracas tranchant avec le calme plat du matin.
Un étage plus bas à se morfondre,
Douleur de la chute poussant à crier : "Ah ! Putain !"

Coincée parmi les gravats, tu regardes stupidement autour de toi. Comme si cet accident imprévu avait enrayé la machine qui rythmait ton quotidien comme s'il avait été du papier à musique, ta bulle vole en éclat. Papillonnant des yeux, tu reprends doucement contact avec la dure réalité. La douleur irradie dans ta jambe. Tu ne peux ni la toucher ni même l’entrapercevoir. Elle est coincée sous un amas de débris de bois et de plâtre.

-Maman, tu dois te dégager de là. Fais vite !

Ta fille se tient là, à côtés de toi. Sa main effleure ton épaule. Vos regards se croisent et au fond, ça te redonne courage. Tu ne peux rester là à te morfondre. Elle a besoin de toi et pour elle, tu ne t'arrêteras pas. Jamais...

Ta détermination renaissant, tu tentes de déblayer les plus petits et les plus légers des gravas, te permettant de dégager les plus lourds qui t'entravent. Tu tentes de les repousser de toute tes forces. Hélas, tu ne parviens qu'à les déplacer de quelques centimètres. Epuisée, tu te laisses retomber au sol. Le contrecoup de ses émotions s'abat sur toi tel une énorme chape de fatigue. Tu as sommeil. Tu pourrais t'endormir là en quelques secondes... Juste un moment.

-Maman...

C'est la supplique de ta fille qui t'extirpe de ta torpeur. Tu te redresses, pousses, rage, crie et frappe des gravas de toutes tes forces. Pourtant rien n'y fait... Furieuse face à ton impuissance, tu t'excites davantage dessus quand soudain, tu entends des bruits de pas. Ta fille et toi échangez un regard terrifié. Ton regard parcourt les environs à la recherche de ton revolver. Tu ne le trouves hélas nulle part. Tu te figes, le regard pointé vers l’entrebâillement de la porte. Ton cœur s'accélère alors que tu te retrouves dans cette délicate position, à la merci de cet arrivant. Au fond de toi, tu pries que ce ne soit pas un infecté...

lumos maxima

FB - La fin de l'errance.
Feat Elena Mathewsen

Journée d'errance. C'est comme ça que j'appelais ces jours où notre unique mission était de trouver des objets du quotidien dans le périmètre strict de Destiny.
Parfois, je m'évadais au delà pour fouiller jusqu'au village à côté, tout est ratissé depuis des mois. Je me suis déjà vu ramené des bouts de pneu crevé juste pour donner l'impression d'avoir ramené quelque chose d'intéressant.
& contre toute attente, ça l'était. C'est fou ce qu'on peut détourner de l'utilité première. Je ne m'y attendais pas, & j'ai fini par ramasser tout ce que je trouvais.
Mais aujourd'hui, journée d'errance, j'allais donc pousser jusqu'au village à côté. Cette vieille maison délabrée où personne ne met jamais les pieds tant elle est bancale. Mais j'ai cru voir un bidon un peu rouillé dans le jardin.

Tout est calme, le silence, le vent dans les arbres. Les oiseaux, les quelques bruissements dans les buissons. J'aime entendre la vie reprendre le cours de son existence. Ça me permet de rester éveiller & d'avoir un semblant d'espoir en un avenir incertain.
La machette contre ma cuisse & le révolver dans la main, j'avance avec aisance & presque inconscience jusqu'à la maison délabrée.
Rien de particulier. Pas un bruit & les nuages n'ont pas l'air de vouloir entraver les rayons du soleil levant. Il fait frais mais c'est largement supportable, vive la côte ouest.
Le danger ne semble plus existé. C'est assez terrifiant en soi. Toutes ces années à être sur le qui vive pour finalement se sentir en sécurité dans un monde malade.
Je dois devenir aussi fou que ces gens qui croient en la reconstruction d'un monde meilleur. Parfois, je me dis que je quitterai Destiny pour vivre seul.
& je pense que je le ferai. Loin de ces gens, loin de ces règles... On a vu ce que ça avait donné.
Je ne veux pas vivre avec ça sur la conscience.
Je ne suis pas là depuis longtemps, c'est même une de mes premières missions... &.

Un bruit fracassant me fait lever l'arme au poing maintenu fermement face à moi. C'est quoi ce bordel ?
On dirait que quelque chose s'est cassé la gueule. J'avance doucement & prudemment. La maison délabrée serait donc en train de partir en lambeau ?
& si c'était un zombie, si c'était un homme.
Fais demi-tour, Eden. Non. Non on fera pas demi-tour, Joshua. Quelqu'un pourrait avoir besoin de nous... & alors ? Laisse les crever comme tous ceux qu'on a laissé crever. Je peux pas... Pas cette fois. Eden ! NON.
Résolu & déterminé, j'approche de la maison d'où sort de la poussière avant de retomber sur le sol ou de s'envoler au gré du vent. J'entends un vague putain.
Pas de sentiments, si c'est un rôdeur, il faudra tuer.
Eden, fais demi-tour. Tu vas nous tuer. La lâcheté appartient au passé.

Je pousse la porte avec la main libre, l'arme en avant. Je n'ose pas dire un mot de peur qu'on me saute à la gorge.
Un pas, puis deux avant de sursauter face à une femme partiellement ensevelie. On se toise un moment avant que je décide de baisser mon arme. « Ok. » que je dis en soupirant, n'attendant pas vraiment de réponse.
Je pose mon sac de fortune avec plein de taules & de fils barbelés, mon arme sur la commode.
Mon premier réflexe est de trouver un levier... Une des poutres tombées devrait faire l'affaire. « Il faut vous sortir de là rapidement. Là c'est que le plancher... » Je place la poutre & la fait glisser doucement sous le parpaing de plâtre jusqu'à le sentir bloqué. « Mais si on vient pas ici, c'est parce qu'on connait la dangerosité du lieu, ça peut tomber à tout moment. » Je transpire déjà en essayant d'appuyer de toutes mes forces pour dégager le plus lourd.
Ça ne se soulève pas tout de suite, & quand ça se soulève de quelques centimètres, je sens le bois craquer. « Ok, madame. » Je respire, je n'ai pas fait dans le social depuis très longtemps. « Je m'appelle Eden, vous pouvez me faire confiance au moins le temps de sortir la jambe de là-dessous. Ça va faire mal, vous pourrez m'insulter. » Je souris, essayant d'avoir l'air amical. « Respirez & ne réfléchissez pas, quand j'aurais levé le plâtre, même de quelques centimètres, reculez le plus loin possible. » Je n'attends toujours pas de réponse & si elle décide de discuter, je décide de ne pas écouter.
Je débarrasse les morceaux facile à déplacer. Il ne reste que ce gros truc à faire bouger mais qui est tout de même très lourd.
Souvenir d'un moment passé coincé dans un fossé en pleine forêt, ma femme sous de la terre, fatiguée & épuisée.
Mauvais souvenir.

« Ok. A trois... Un, deux, ... TROIS. »

FRIMELDA

Messages : 17 Date d'inscription : 15/02/2019

La fin de l'errance

Feat @Eden North

Tu es là, prise au piège sous ces gravats tombés sur ta jambe. Martelant les décombres qui t'empêchent de te préparer à l'arrivée de cet inconnu. Tu arrives à saisir un morceau de planche pourri qui traîne non loin de toi... Si c'est un mort-vivant au moins tu pourras de défendre... Il n'y a plus qu'à espérer que ce ne soit rien de pire et que le bois soit encore assez résistant pour servir d'arme... Ta fille s'est éloignée, se cachant dans l’entrebâillement de la porte au fond de la pièce. Pour elle, tu pries que ce ne soit rien de terrible. Tu pries que tout aille bien... Que ta fille n'aies pas à voir sa mère sous ses yeux.

Les secondes semblent passer au ralenti alors que dehors les pas de l'inconnu s'approchent. Ta fille et toi échangez un énième regard alors que la porte s'entrouvre. Peut-être le dernier... Tu t'efforces de repousser cette idée mais tu ne peux l'effacer complètement de ton esprit embrumé Elena.

Tu abaisses ta planche en voyant un canon apparaître par l'ouverture de la porte. Ce n'est pas un infecté, c'est un vivant et il est armé. Il n'y a désormais plus rien que tu ne puisses faire. Tout va dépendre de ses intentions. Il t'aidera, te dépouillera, te tuera ou te laissera ici pour morte mais tu seras impuissante face à ses desseins. La gorge nouée, tu inspires lentement, prête à accepter la suite. Tu brûles d'envie de regarder à nouveau le visage de ta fille mais tu ne t'y risques pas. Ce serait l'exposer aux même risques que toi et ça, tu t'y refuses.

Un homme apparaît alors devant toi. Depuis ta position, il te parait bien grand. Vous vous observez en silence, son regard est inexpressif. Tu demeures silencieuse, lui laissant le premier mot. Cela te donnera une idée de ses intentions et te permettra de savoir quelle approche adopter avec lui.

Les secondes passent sans qu'aucun de vous ne fasse le premier pas. C'est finalement lui qui abaisse son arme en rompant le silence. Tu ressens un grand soulagement. Tu ne te permets pas de trop le laisser paraître tant que tu ne connais pas les desseins de cet homme mais s'il avait prévu de te tuer ou de te voler, il n'aurait pas proposer de te venir en aide ainsi.

Il se met en position pour soulever les décombres qui bloquent ta jambe. Tu baisses la tête lorsqu'il te glisse une légère réprimande sur le fait que ce genre d'incident était assez prévisible et que c'était la raison pour laquelle personne n'était venu fouiller cet endroit. Avec le recul, cela te parait effectivement assez logique.

Après avoir testé le poids des gravats accumulés et la résistance de son levier de fortune, il te demande de te préparer à t'extirper de sous ces débris à l'instant où il les aura soulevés, même si ce n'est que de quelques centimètres. Tu te doutes que cela risque d'être douloureux. Il n'y a hélas pas d'autres alternatives. Tu hoches donc la tête en silence.

Il commence alors à pousser. Les gravats commencent à bouger. Tu sens enfin ce poids sur ta cheville s'alléger, signal que tu peux enfin retrouver ta liberté. Nonobstant la douleur, tu tires sur tes bras afin de ramener tes jambes vers toi. Tu sais que tu n'as que peu de temps devant toi aussi tu tire de toute tes forces.

Un craquement retentit avant que la planche ayant servi de levier ne cède, laissant retomber les décombres. Le plâtre s'écrase lourdement sur le sol à quelques centimètres de ton pied. Juste à temps... Tu n'éprouves cependant ni soulagement ni euphorie. Ton regard est fixé sur cette profonde entaille barrant ton mollet, révélant ta chair à vif sur une bonne dizaine de centimètre. C'est sans doute en tombant que tu t'es ainsi blessée. Entre la profondeur de la blessure et la poussière de l'endroit. Il va falloir t'en occuper au plus vite avant qu'une infection ne s'installe...

Pressant ta main contre la blessure faute de tissu propre pour limiter le saignement. Tu lèves alors le regard vers ton sauveur, s'il en est véritablement un... Ouvrant la bouche, tu marques un léger temps d'arrêt avant de parvenir à articuler un vague :

-M... Merci.

On dirait que c'est la première fois que tu parles depuis des mois... En quelques sorte c'est un peu vrai, cet homme est le premier humain que tu a rencontré depuis des moi hormis ta fille. Tu t'étais jusque là tenue à l'écart des vivants que tu apercevais mais maintenant, tu es en face de l'un d'eux, trop blessée pour pouvoir espérer lui échapper. Tu lui es reconnaissante de ce qu'il a fait.

-Je... m'appelle Elena... murmures-tu avant qu'un autre reflexe de méfiance ne s'empare de toi, te poussant à demander : Êtes-vous... seul ?

lumos maxima

FB - La fin de l'errance.
Feat Elena Mathewsen

C'est une question de principe. Je me rappelle encore le visage inexpressif qui m'avait accueilli quand je m'étais perdu près de Destiny.
Le soulagement d'avoir entendu des voix, vu des visages en forme. Alors qu'elle dormait dans une maison, seule & abandonnée, notre enfant mort dans son bide. Cognant doucement la tête contre la porte que j'avais refermée sur moi. L'unique amour de ma vie s'était éteinte au profit du monstre qui criait en son sein, devenant une de ces créatures sans âme. Est-ce qu'elle est prisonnière ma jolie brune ? Sûrement. Est-ce qu'elle arrivera à vivre en paix alors que je ne me suis pas résolu à trancher sa gorge ou planter ce bout de bois dans son crâne ? J'en doute.
Mais voilà le moyen de racheter mon forfait, ce manquement... Cette preuve de lâcheté face à une preuve d'altruisme & de courage.
Cette femme a besoin de moi, & non pas par charité, mais par réelle envie d'aider, j'ai appuyé de toutes mes forces sur le bois à m'en foutre des échardes dans la paume. J'ai senti la chaleur m'envahir & mes dents se serrer sous l'effort. Contracter des muscles qui reprenaient peu leur force malgré un régime alimentaire assez riche mais en si petite quantité pour tout le sport que je faisais.
J'entends le bois se craqueler alors que le plâtre finit par se lever enfin de très peu, mais il se lève.
J'ai envie de crier, de gueuler & de râler en même temps, au lieu de quoi, je me concentre pour pas trop forcer sur le bois qui continue de dangereusement craquer... Jusqu'à céder.

Il y a un moment de flottement entre le moment où le plâtre retombe lourdement sur le sol & le moment où on reprend conscience d'où on est.
J'ai mal partout, je vais pas mentir. Je suis crevé du peu que j'ai fait, mais je suis content qu'elle en soit sorti même si elle semble perturbée plus qu'autre chose. Elle me remercie &, alors que je reprends mon souffle, je lève la main nonchalamment pour prévenir que ce n'est rien. C'est normal... Je me tiens les côtes en allant jusqu'à la commode récupérer mon arme que je coince dans ma ceinture après avoir remis le cran de sécurité. Je soupire en la regardant, elle est quand même salement touchée... Je n'ai rien dans mon sac pour l'aider dans mon sac, il va falloir que je l'aide ou la porte jusqu'à Destiny.
Je fronce doucement les sourcils quand elle me demande si je suis seul. La méfiance reprend ses droits sur l'acte héroïque. Qu'est-ce que ça peut lui faire si je suis seul ou non ? « & vous ? » C'est idiot de poser cette question, si elle n'était pas seule, elle n'aurait pas attendu mon aide.
Baisse la garde, Eden. Baisse la garde. « Je suis seul. » Je prends le cutteur coincé dans ma chaussure & attrape ma bouteille d'eau à moitié pleine. « Je m'éloigne souvent de mon groupe pour respirer. »
Je m'accroupis & lève les mains en signe de paix & demande l'autorisation du regard avant de tirer doucement sur le tissu trempé de sang & de donner un coup de cutteur dedans. « On vit dans une ville qui se construit doucement, c'est à un ou deux kilomètres d'ici, pas plus. » Je déchire le vêtement en essayant de ne pas toucher la plaie à vif, même si j'effleure la peau rougie avec mon doigt. « Ça ... s'appelle... Destiny. » que je dis en dégageant le sang & de retirer mon t-shirt, les dents serrées. « Y a tout un système de justice, du travail, à manger, à boire, des douches, des vivres... » Je déchire un pan de mon t-shirt propre en posant le cutteur au sol. « Il y fait bon vivre, même pour quelqu'un de solitaire comme moi. » J'ouvre la bouteille d'eau & sans la regarder je verse l'eau sur la plaie avant de poser mon lambeau de t-shirt & de serrer assez fort pour contenir le saignement. Je suppose la grimace mais je n'ai pas le choix. « Bien, ce sera pas suffisant pour prévenir d'une infection. » Je me relève en rangeant mon cutteur dans la chaussure, laissant le reste de mon t-shirt au sol. Je me gratte le ventre en réfléchissant. « Nous avons des médecins & du matériel médical à Destiny, je peux vous y emmener & ... vous serez libre de rester ou partir. »
Après tout, elle avait peut-être déjà un groupe. Un groupe qui l'attendait dehors... mais là pour l'heure, c'était surtout une infection à gérer & un zombie de moins à créer.
Charmant.

J'attrape mon sac de taule & de barbelé & sors de la branlante. J'aimerais qu'on parte avant qu'elle tombe définitivement sur elle-même.
J'ouvre le baril rouillé où il n'y a rien, ni nourriture, ni liquide, ni rien... C'est juste vide & quelques brins d'herbe essaient de survivre à l'abri de la lumière. Je laisse tomber mon sac au milieu. Je repasserai les chercher plus tard dans la journée. Je ne dois pas m'inquiéter de dits voleurs... Il y a peu de monde dans la région & je vois pas pourquoi on me volerait un baril.
Je me passe une main dans les cheveux, ils sont trempés. Je ne dois pas trop trainer en étant en sueur & sans t-shirt, c'est pas vraiment la saison pour rester à poil.
Je passe le pas de la porte pour retourner près d'Elena, donc. « On y va ? » Je lui tends la main en guise d'invitation. « Si besoin, je vous ramènerai ici, j'ai mon sac à récupérer. »

FRIMELDA