Liar ! Liar ! [ft. Jasx]

Les nuages étaient selon Jaxson la chose la plus merveilleuse créé par le Seigneur. La séparation entre le paradis et l’enfer. Entre les hommes et le créateur de toute chose. Durant un long moment, il observa, nez en l’air, les cieux, se demandant si Dieu le regardait aussi. Les nuages figés comme des vagues s’écrasant sur des rochers surplombé Destiny. Bientôt ils seraient tous immergés. Le ciel, en des couleurs de plus en plus chaude, allait passer au sombre. Jaxson ne bougea pas, un sourire aux lèvres. Le soleil se couchait pour laisser place à l’obscurité. Bientôt ils verraient les étoiles et cela n’aurait plus rien d’inquiétant. Le prêtre inspira profondément tandis qu’une voix -celle de son chef- l’appela pour aller manger. Toujours en combinaison de mécanicien, déchiré sur la poche avant, il tourna la tête vers celui qui avait prononcé son nom. Celui-ci entrait déjà dans « la cantine ». Jaxson tourna les talons et le suivit. Tout le monde était là. Ils n’étaient pas beaucoup encore mais le prêtre savait qu’ils seraient plus dans les jours à venir. Tous là pour créer un espace sûr et plein de bienveillance. Son ventre gronda, sentant l’odeur de la viande. Un petit sourire vint se dessiner sur son visage. Aujourd’hui il avait bien travaillé et un petit morceau consistant ne lui ferait pas de mal. Ses mains tremblaient dû à l’hypoglycémie et cette douce odeur de fumée ne l’aidait en rien à calmer son appétit naissant.

Ces derniers jours n’avaient pas été simple. Il avait commencé son boulot, entrepris de réhabiliter l’’ancienne Eglise de ses seules mains tel le plus grand de tous les ébénistes ; Jésus. Puis il y avait eu Jason. Jason et son journal. Alors que son ex-meilleur ami l’avait éjecté de sa chambre, il lui avait donné les clefs pour comprendre, comme un ultime adieu. Jaxson n’avait pas bien compris au début il n’avait pas assimilé l’importance de ces mots, des gestes et l attendit la journée pour poser ses yeux sur les maux de Jason. Les pages étaient si vieilles, usées par le temps et la pluie. Il avait dû être son compagnon, son seul ami durant des mois. Les premières pages avaient été plus que déroutantes. Il avait eu la sensation que Jason parlait d’un autre Jaxson, un ancien ami, un autre que lui. Ses mots, ses surnoms, cette souffrance qu’il avait étalé sur le papier telle une goutte de sang qui avait éclaboussé un vêtement blanc. Jaxson était resté pétrifié. Ils n’étaient pas les meilleurs amis. Ça c’était bien clair. Ils avaient été bien plus. Et durant une bonne heure, Jaxson ne put en lire plus. Il resta allongé dans son lit, les yeux rivés au plafond. Que croire de tout cela ? Et si Jason avait menti.? Il l’avait bien fait durant les jours précédant leur rencontres. Quel était le mensonge de la vérité ? Tout tournait autour de lui. La terre ne tournait plus sur son axe. Tout avait changé. Dieu le mettait encore à l’épreuve ? Satan le tentait ? Il avait d’abord posé le jour alors et s’était levé, tournant en rond comme un chien en cage. Non non. C’était impossible. Il s’était agrippé les cheveux, avait tapé dans son matelas. Tout ça était faux. Ce n’était pas lui le jaxson de son histoire. Jason était un menteur. Heureusement que personne ne vivait avec lui pour le moment. Il l’aurait pris pour un fou.
La crise passée, il avait repris sa lecture et l’avait terminé. Jaxson était mort d’après Jason et d’une certaine manière c’était vrai. Il n’était plus le même. Il s’était construit sur des ruines, là, où l’homme avait simplement fait son deuil. Les jours qui suivirent, Jaxson était dérouté, angoissé. Comment faire pour se remettre d’une telle nouvelle sans se rappeler du passé ? Car pour lui tout ça avait été écrit pour quelqu’un d’autre. Pas pour lui. Pas pour celui qu’il était maintenant. Et pourtant il pensait à cet homme brun tous les jours. Il le voyait passer, pieds nus, les cheveux aux vents et le temps de son passage, Jaxson arrêtait de respirer. Quand il venait s’assoir avec Eleanor, le barbu ne pouvait s’empêcher de lui jeter des coups d’œil. Sans vouloir se l’avouer il trainait dans un coin de Destiny, espérant le croiser. Mais rien. Il n’était pas venu le voir.

Une fois rentré dans « la cantine » Jaxson prit une assiette qu’on lui tendit et observa s’il restait une place. Rien. Il se demanda s’il allait rester debout mais au loin, derrière les nombreuses personnes présentes il y en avait une. Une seule, rien que pour lui. C’était bien de voir autant de monde se rassembler autour d’un repas, même s’il était maigre. Ça donnait à Jaxson des idées de Thanksgiving, de grands repas et de la joie, du plaisir et surtout, remercier Dieu pour tout. Il s’avança et s’installa sans regarder les personnes qui étaient déjà installées. Fermant les yeux, il agita les lèvres, serrant ses doigts en poings, les coudes sur la table. Durant une minute au moins il remercia le Seigneur pour ce repas qu’il lui avait donné et attrapa sa fourchette avant d’en prendre un morceau. Il avala une bouchée et releva la tête. En face de lui, Jason. Celui la même qu’il avait espérer croiser sans oser lui parler. Ses yeux se firent ronds, la bouche encore pleine de viande et de jus. Il resta là, sans bouger, clignant bêtement des paupières le temps de quelques secondes.

Cha... Il avala sa bouchée et passa le revers de sa main sur sa bouche.... lut. Il se racla la gorge et préféra baisser les yeux sur son assiette, jouant avec le morceau de viande de sa fourchette. J’ai... Je heu... Je suis content de... Il prit une profonde inspiration. Merci pour ton journal. Je l’ai lu. Il se redressa un peu sur le banc et posa sa main sur sa cuisse qui recommençait à le faire souffrir. C’était très instructif. Vraiment. Fronçant légèrement les sourcils il marqua une pause qui lui sembla durer des heures. Il lui avait menti et ça il n’allait pas passer au dessus. On était pas meilleurs amis... Sur quoi d’autre tu as menti ?

(c) DΛNDELION

Certaines blessures avaient été réparées par le temps. La douleur s’était dissoute avec les années provoquant des long sillons séchés, des cicatrices que l’on pensait plus jamais voir ouvertes. Des plaies fermées, scellées qu’on a tenté d’oublier. Et il en faut du temps pour accepter ça, pour oublier tout ça mais il suffit d’une seule personne pour rouvrir ces blessures
Une seule.
Et Jason ne passait plus une nuit tranquille depuis cette confrontation. Depuis qu’il avait mis Jaxson hors de sa chambre, hors de son âme, hors de son coeur. Mais ces yeux bleus électrique et l’image de son sourire en coin, si provocateur, viennent le hanter chaque nuit comme pour lui signifier qu’il faisait la pire erreur de sa vie.
Mais Jason est borné en plus d’être aveugle.
Et il passe des nuits longues et éreintantes à chercher un sommeil qui vient rarement. Alors sa peau se creuse, ses cernes doublent de volume.
Il dort si peu qu’il en a des vertiges lorsqu’il chasse la journée.
Et il se dit qu’il lui faudrait un peu de coke pour parvenir à rester debout, comme il le faisait avant, quand il se réfugiait dans son travail pour ne pas faire face à la dure réalité de la vie.
Les mauvaises habitudes ne partent pas vraiment.
Jason à toujours été lâche, préférant fuir les problèmes que de les affronter en face. Par peur de quoi exactement ? Peur de perdre le contrôle ? Peur d’être heureux à nouveau ? Par peur de souffrir ? S’il avait lui même la réponse tout serait bien plus simple alors il continuait à mettre des oeillères sur sa tête.
Ignorer Jaxson, travailler pour éviter de penser, pour éviter d’entendre le bruit de cette claque. Dormir, travaille, manger. Une boucle à suivre, ne rien faire d’autre et jeter de temps un temps un regard à Eleanor.
Mais Jaxson était partout. Et il le voyait du coin de l’oeil lorsqu’il se dirigeait vers les champs le matin. Et il l’observait rentrer quand il revenait à la ville.
Il ne pouvait plus détacher son regard. Et Jason ne savait dire si c’était plus simple comme ça, où plus simple de lui parler. Mais il ne chercha pas à savoir, il préférait jouer les lâches. Et ne rien faire à part tenter de s’occuper l’esprit à autre chose.
Mais chasser avec une main bandée ce n’était pas simple, et ces bandes blanches lui rappelaient ce dernier épisode. Tout en réalité, tout le ramenait à Jaxson, alors qu’il tentait de tout oublier à nouveau.
Mais les plaies et la douleur était trop vives. Et Jason était fatigué de souffrir. Fatigué de se battre pour un homme qu’il n’aurait jamais plus.
La vie était différente à présent, et même si les nuits sont dures et même s’il est difficile de le regarder du coin de l’oeil, c’était plus facile que de l’affronter et de renouer avec le passé.
Jason lui avait offert toutes les réponses dans ce carnet où il avait écrit ses mémoires pendant cinq années. Et écrire lui manquait, ça lui faisait du bien. Il avait l’impression de tourner en rond, il fallait qu’il couche ses émotions sur papier mais tout était en position de Jaxson. Qui devait sans doute à l’heure actuelle le prendre pour un taré.

Alors il se faisait encore plus discret que d’habitude, il voulait pas être emmerdé par quiconque. Il mangeait à côté d’inconnus avec qui il n’avait pas envie de discuter. Il n’accordait un regard à personne et pourtant sa vue était dégagée avec ses cheveux attachés en bun sur le sommet de son crâne.
Et ce son. Cette voix.
Il en lâcha sa fourchette qui ricocha dans un sale bruit métallique sur sa gamelle qui le fit sursauter. Il leva les yeux lentement comme s’il s’apprêtait à livrer un combat invisible.
C’était lui.
Jaxson.
Le brun avala avec difficulté son morceau de viande qu’il aida à faire descendre avec une gorgée d’eau.
Jason resta silencieux. Ne pas lui adresser la parole. Ne pas lui parler. Mais il semblait étonnamment calme. Trop calme.
Il a lu le journal. C’est ce qu’il dit. Mais Jason ne peut pas rester silencieux face à cette révélation. Surtout en entendant la façon qu’il avait de dire ça, il en était… détaché. Et pourtant. Jason avait mis ses tripes dans toutes ces phrases, dans tous ces mots.
Ca ne lui faisait donc rien ?
Ca ne lui rappelait rien ?
Jason redressa la tête. Cligna plusieurs fois des yeux. Etait-il en train de rêver ? Jaxson avait du mal lire, c’était évident.
C’était instructif. Juste instructif ?

“Je…” Jason était scié. Tout ça n’avait servi à rien. Et une boule de honte remonta le long de son gosier. “Tout ce qui est écrit est la pure vérité…” Ne croyait-il donc pas qu’ils allaient se marier ? Que son nom était Dostoïevski ? Qu’ils avaient des projets de vie à deux ? “Tu… Tu es sûr que tu l’a lu ?” Jason était autant perplexe que choqué. Jaxson semblait si impassible. “Le… chaque...heu…” Le brun était abasourdi. Il reprit une lampée d’eau. S’il s’était attendu à cette réaction de sa part, il n’y aurait pas cru une seconde. “C’était… Heu…” Il continuait de cligner des yeux, son visage était figé. “Ces mots, ils s'étaient adressés… C’est à toi que je parlais dans ce journal…” Il était peut-être en état de choc devant tant de révélations.

(c) DΛNDELION

Jaxson sentit ses joues chauffer devant ce spectacle ridicule et Jason semblait être choqué. Il se demanda ce que Jason avait bien pu cacher d’autre à son sujet. Et pourtant lui même ne savait rien de son “ex meilleur ami colocataire d’Austin”… Tout ce qui avait dans le journal était assez clair. Lui et Jason avait été ensemble. Voilà une raison de l’Apocalypse. Et malgré tout ça il ne comprenait rien, à part qu’il aimait bien le regarder ou être avec lui, ces sentiments d'attirances qui n'étaient confirmés par aucun fait. Il renifla doucement. Il voulait des éclaircissements sur tout cette histoire mais Jason le coupa. Les yeux de Jax croisèrent ceux du brun et il maintint son regard pendant un instant comme s’il attendait qu’il dise ou fasse quelque chose mais le prêtre ne broncha pas.

Oui je l’ai lu. Il haussa les épaules en fixant le verre de Jason pendant un long et étrangement triste moment. Relevant les yeux il le regarda pensivement. Il voyait bien que Jason était étonné par sa réaction mais il ne comprenait pas pourquoi il lui avait menti. Les coins de la bouche du barbu se crispèrent et il déglutit. Son estomac gronda mas Jaxson repoussa son assiette.

C’est bien mon nom Butler ? demanda-t-il sautant désespérément sur la première question qui lui vint à l’esprit. Il voulait demander pourquoi il se sentait toujours aussi euphorique en le voyant, pourquoi son coeur battait plus vite et son sang chantait dans ses veines mais au lieu de ça il se contenta de lui dire : Tu ne parles pas de ça dans ton journal.
C’était comme s’il avait dû mémoriser un script ou un roman ; plein de petits morceaux dont il devait garder une trace. Jax voulait vraiment en demander plus mais son visage se ferma de nouveau et il eut l’impression qu’il allait avoir des mensonges dans lot. Tout cela était si douloureux. Et durant un petit instant il se demanda si la réticence de Jason pour parler de la vérité était à cause de Jaxson ou à cause de lui-même. Qu’avait-il pensé ? Ce dernier hésita et serrant les dents il souffla :

Pourquoi tu m’as menti ? Pourquoi t’as dit qu’on était coloc’ ? Pourquoi t’as dit qu’on était meilleurs amis ? Sur quoi d’autres tu m’as menti ? Je te faisais confiance, moi ! Je pensais que tu allais me dire tout ce que tu savais sur moi ! Tu sais ce que ça fait d’avoir enfin quelqu’un en face de soi qui peut nous dire qui on a été ? Sa voix mourut. Tout ce que tu as fait, c’est me foutre dehors et me mentir, Jason. Je sais que c’est dur pour toi, mais j’aimais bien t’avoir avec moi. Je me sentais seul mais quand t’étais là… pour une raison que je ne m’explique pas…

Jaxson détourna les yeux. Il s’arrêta net, ça lui faisait mal à l'intérieur -comm une ecchymose sur laquelle il ne pouvait pas s’empêcher d’appuyer- mais il ne pensait pas qu’il pourrait supporter si Jason devait encore le rejeter aujourd’hui. C’était plus qu’un peu effrayant d’avoir ces réactions et ces sentiments envers quelqu’un qui n’avait fait que le rejeter depuis le début. Son estomac se tordit. Il n’avait plus besoin de lui poser la vraie question, le journal l’avait fait pour lui. Il dut fermer les yeux un instant pour faire face à l’étrangement serrement d’urgence dans sa gorge. Il sentit des larmes poindre, entrainées par un torrent d’émotion. Il aurait voulu se tourner de côté, enrouler ses bras autour de ses jambes et enfouir son visage dans un coussin. Il ne bougea pas cependant, même si son coeur battait si fort qu’on pouvait voir sa poitrine vibrer à chaque battement sous sa combi. Ses doigts tremblaient. Une vague de chaleur se précipita jusqu’à son cou et son visage. Il ne put croiser le regard de Jason.

T’as raison… On ne peut plus faire confiance maintenant.

(c) DΛNDELION

Jason était perdu.
Complètement perdu face au manque de réactions de Jaxson. A sa place, il aurait… hurlé sans doute, comme d’habitude en somme mais lui, rien, nada.
C’était comme si Jason avait parlé de la pluie et du beau temps. Qu’il avait écrit des choses sans intérêt. Aucune chose digne d’une quelconque réaction.
Jason était sur le cul.
Collé à sa chaise, les bras pendaient le long de ses jambes. Oui,, il avait lu. Jason eu envie de le secouer mais il était trop sous le choc pour pouvoir bouger.
Qu’est ce qu’il voulait de plus ?
Jason avait raconté tout leur amour, tout son amour pour lui pour avoir juste...ça ?
“Heu…”
Jason était court-circuité.
“N-on”
Non, Butler c’était lui. Lui c’était Dostoïevski Jason l'avait dit, il avait dit qu’il avait pris son nom pour l’avoir à jamais avec lui. Soit, il était vraiment plus lui-même, soit le coup qu’il avait eu à la tête avait été plus violent que Jason l’avait cru au départ. Jason ne le quittait pas des yeux et il avait complètement oublié son assiette. Seule sa bouche restait entrouverte en attendant d’être nourrie. “C’est Dostoïevski ton nom. C’est. Le. Notre.” Sa voix était comme robotisée.
Il n’en revenait pas.
Il l’avait totalement oublié. Il avait tout effacé de sa mémoire. Seules ses paupières clignent, Jason ne bouge pas d’un cil.
Les personnes autour d’eux commençaient à se lever, certains bousculaient Jason qui ne broncha pas. Il ne bougea pas pour autant, fixant toujours cet homme qui devenait de plus en plus un inconnu. “Butler. C’est moi.” Un souffle. Les mots sortent tout seul. C’est l’esprit qui commande, le coeur est paralysé.
Puis, des pourquoi s'enchainèrent. Des questions qui avaient une réponse simple. Juste trois mots. Mais Jaxson refusait de voir la vérité. Il écouta son monologue, son regard s’était glissé sur ses lèvres.
Même l’ancien Jaxson si on ne lui disait pas les choses clairement, il ne comprenait pas. C’était comme si il ne comprenait pas le langage subtil ou les sous entendus. Les lèvres de Jason s'étirent légèrement.
Plus le temps passait, plus il retrouvait des éléments de son ancien petit-ami. Et c’était tout aussi déroutant que plaisant.
Il écouta sa voix s’éteindre, son regard s’éloigner. Le sourire de Jason s’étira un peu plus. Et il resta là comme un con à le regarder en silence, souriant bêtement.
Jason se mordit la lèvre à cette pique qui lui lançait. Et il le trouva adorable.
Il se sentait seul quand il n’était pas là, c’était la seule chose que Jason retenait. Il aimait bien l’avoir près de lui.
Ca non plus c’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd.
Jason souriait un peu plus, la tête penchée sur le côté.
Il n’était pas énervé. Il n’était pas déçu.
Il retombait amoureux.

Il croisa les bras et se pencha vers lui, chuchotant pour que personne d’autre n’entende même si la cafétéria se vidait un peu plus. Les braises n’étaient pas éteintes et une douce chaleur se répandait doucement dans le ventre de Jason.

“Tu sais, ton autre combinaison t’allait beaucoup mieux. Et sur ce sujet, tu peux me faire confiance même si… Je te préférais sans...”

Jason se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas rire. C’était bien Jaxson. Avec des neurones en moins, certes, mais c’était bien lui. Et évidemment, il n’allait surement pas comprendre ce sous-entendu gros comme une maison.

“Et tu sais pourquoi ? Parce qu’on s’aimait tellement qu’on faisait l’amour toi et moi. D’ailleurs, si tu me crois pas, je me demande comment je saurais que tu as un grain de beauté sur l’intérieur de ta cuisse.”

Le sourire de Jason n’était plus vraiment discret. Il était provocateur et plein de défi. Jaxson voulait des réponses claires ? Jason allait se faire une joie de lui en donner maintenant qu’il avait aperçut la lumière sous la porte derrière laquelle son ancien lui s’était réfugiée.

(c) DΛNDELION

Jaxson avait beau eu lire cent fois le journal, il n’avait pas tout retenu car sa mémoire lui faisait défaut. Il fronça les sourcils, fixant le vide. Il était donc Dostoïevski, ils l’étaient tous les deux. Butler c’était Jason. Cette histoire était à couper le souffle. Ils étaient mariés ? Peut-être pas. Jax ne comprenait rien et finalement à cette question il n’en voulait pas la réponse. Bien trop dur à digérer pour un homme de foi comme lui. Et pire, il ne comprenait pas ce qu’il ressentait avec Jason, son corps semblant prendre les commandes et faisant tout simplement ce qu’il avait envie de faire. Il ne savait pas pourquoi. Pourquoi lui ? Pourquoi un homme ? C’était déjà bien assez dur de rester vierge tut sa vie pour dieu mais là… il apprenait qu’il avait eu un relation hors mariage et avec une personne du même sexe que lui. Jaxson risqua un coup d’oeil en direction de Jason et croisa ses yeux chaleureux et fatigués mais pas du tout offensés. Il souriait et Jax coinça sa main son menton. Il se força à détacher les yeux afin de mieux réfléchir, un peu confus et l’esprit chaotique. Il était embarrassé d'avoir du mal à déchiffrer cette situation et fut tenté d’en demander davantage à Jason. Jaxson se tortilla sur le banc, tandis qu’il étira sa jambe douloureuse.
Il faillit arrêter la conversation à plusieurs reprises mais l’idée de faire du mal à Jason après tant de souffrance l’arrêta chaque fois. Quoique ce n’était pas uniquement au bénéfice de Jason. Chaque coup d’oeil au visage de son ami le submergeait. Tous ces picotements qui envahissaient son corps ne firent qu’accentuer ses doutes. Toute la culpabilité qu’il avait ressentie pour avoir égoïstement secoué Jason pour qu’il lui raconte tout fut remplacée par une vague déferlante de frisson. Écarquillant les yeux au sujet de la combinaison, le visage du prêtre s’empourpra et il regarda à droit puis à gauche voir si on les avait entendu.

Heu… Je… heu…

En forçant ses yeux à rester sur son assiette, Jaxson prit conscience que qui qu’il ait été auparavant, il avait certainement été au courant de son attirance pour les hommes. Regarder l’homme en face de lui, lui parler de sa combinaison avec un tel sourire, jusqu’à ce que son corps ait aussi chaud aussi excitant d’une manière qu’il ne se souvenait pas avoir connue pour une femme. Sur le côté une fleur vola vers eux, soufflé par la brise. Il l’attrapa, arracha une pétale et la laissa tomber sur le sol en secouant la tête. Il savait pour le grain de beauté. Jaxson devenait rouge framboise. Il arracha alors plusieurs pétales de la fleur. Il les tint sur le bout des doigts, examinant la couleur orange vif au milieu et le fushia sur les extrémités.

On… non. On… a pas… Tu… as pu me voir quand… je suis allé me doucher. Il releva les yeux vers les siens et il sentit une vague de chaleur remonter dans son bas ventre. Il ne savait pas comment simplement exprimer ses sentiments. Le faisait-il avant ? La pensée d’être avec lui - tout comme celle de ne pas l’être, le faisait trembler et était douloureuse. Et si Jason lui mentait ? Et si tout ça n’était qu’un jeu pour lui ? Parfois il avait l’impression d’être déchiré en différentes personnes. Celle qui voulait freiner et dire stop, une autre qui voulait sauter sur cette table et arracher les vêtements du brun, parce qu’il commençait une nouvelle vie sans les anciens freins pour l’empêcher d’avancer. Et une autre qui voulait se recroqueviller dans son lit et ne jamais en sortir. Toutes ces personnes semblaient jouer à se défier l’une l’autre.

Tu me mens encore ? Qui me dit que t’as pas inventé ça aussi ? Raaaah je comprends rien. Il releva les yeux tandis qu’il arrachait un autre pétale de la fleur. Le temps était comme un fleuve et la mémoire était le courant. Le temps s’écoulait sans cesse, peu importait ce qui pouvait bien tenter de se mettre sur sa route. Mais la mémoire pouvait être modifiée et l’on pouvait même la perdre. Comme un courant, elle pouvait entrainer une personne loin du rivage la laissant au milieu de nulle part, là où elle n’avait jamais été destinée à être.
Les lèvres de Jason étaient aussi douces que les pétales qu’il tenait sur le bout des doigts et que ses yeux étaient aussi brillants que la rosée du matin. Il inspira profondément et sentant son entrejambe se réveiller il repoussa son assiette et essaya de retirer sa jambe il tomba en arrière. Il ne comprenait pas toutes ces pensées pour un homme, et pourtant il ne semblait pas arriver à ne plus le faire ni à ressentir quoique ce soit d’autre que de l’excitation chaque fois que le nez de Jason se fronçait.

Je… Je dois… y aller, haleta-t-il en se redressant avec difficulté.

(c) DΛNDELION

Le vent avait tourné, tout comme la façon de voir de Jason. Cette rencontre fortuite avait changé la donne et au fil des prémices de cette discussion dont Jason ne voulait pas entendre parler à la base, le brun avait découvert et ,surtout, avait la certitude que Jaxson était là. Il était couvert par une personnalité qui l’incombait mais parfois il le retrouvait, et son coeur tambourinait dans sa poitrine. Et cette prise de conscience était synonyme d’un lointain bonheur retrouvé.
A présent, il allait tout faire pour Jaxson retrouve la lumière. Jason se sentait investi d’une mission, et maintenant qu’il était prêt à l’aider, Jaxson se défilait.
Quand c’était pas l’un, c’était l’autre.
Et ça avait toujours été comme ça, Jason jubilait.
Il voyait ses joues devenir roses, puis s’enflammer à la vitesse de l’éclair.
Touché.
Il allait couler, Jason en était sûr.
Le brun étira son sourire, se mordant la lèvre inférieure pour ne pas rire aux balbutiements de son futur (oui, c’était son objectif à présent), mari.
Et Jason comptait bien lui remettre les idées en place, même si les méthodes n’allaient peut-être pas être très catholiques.
Jaxson voyait la vérité par des gestes et non par des paroles, Jason l’avait oublié mais à présent, il se rappelait.
Et surtout, il se souvenait des faiblesses de son homme.

“Oh oui, je l’ai vu aussi quand nous prenions des douches ensemble….”

Ses yeux regardèrent vers la gauche, vers le ciel à l’évocation de ce souvenir. Prendre des douches dans leur appartement, c’était… Et puis, Jason avait souvent regretté que cette douche à l’italienne ne soit pas plus étroite. “Je pourrais te montrer ce qu’on y faisait si tu veux, je suis sûr que ça te rafraîchira la mémoire…”
Jason n’y allait pas par quatre chemins, il allait continuer jusqu’à ce qu’il craque, c’était arrivé comme ça entre eux la première fois et la deuxième fois ne serait pas différente.
A la seule exception que Jason connaissait mieux Jaxson qu’à l’époque, ainsi que ses failles et ses faiblesses. Le rouge contaminait ses oreilles à présent, le sourire de Jason s’étira au coin de ses lèvres, ne le lâchant pas du regard. Il l’avait entre ses mains, et Jaxson avait beau être plus fort physiquement et sur bien d’autres aspect à ce petit jeu-là, Jason dominait.
Il le voyait jouer avec cette petite fleur. Il était nerveux. Jason pouvait le sentir à un rayon de cinq mille kilomètres.
Il tirait les pétales, Jason murmurait assez fort entre ses dents : “Un peu… Passionnément... à la folie…” Plus de pétales pour le pas du tout. Le regard fier, il lâcha un rire en le voyant s’énerver.

“Je peux aisément te prouver que je ne mens pas… Mais… Tu n’es pas prêt à jouer avec le feu Monsieur Je Suis Fan De Dieu… Tu finirais dans les flammes de l’enfer…”

Jason se moquait ouvertement de lui. Titiller Jaxson, le mettre à bout, c’était la seule issue qu’il avait pour lui faire comprendre tout ce qui avait pu se passer entre eux. Jaxson tomba en arrière en tentant de sortir de la table. Jason se pencha en avant pour voir s’il n’avait rien mais Jaxson était plus déboussolé qu’autre chose.
Et ça, ça lui plaisait, ça lui prouvait qu’il avait raison.

“Vas-y, va faire tes petits trucs... “ Il glissa sa fourchette dans sa bouche, imperturbable. “ J’avais dans le souvenir que tu n’étais pas si lâche…” Jason continua de manger sans le quitter des yeux : “Ca me rappelle l’époque où tu hurlais que tu n’étais pas gay… Et tu finissait quand même collé à mes lèvres, Jaxson…” Jason s’essuya la bouche avec sa serviette avant de se lever, prenant son assiette dans ses mains pour la débarrasser. Il fit le tour de la table et s’arrêta à la hauteur de Jaxson et il lui chuchota à l’oreille “ T’as jamais su me résister et… je sais que tu reviendras.” Il déposa un baiser furtif sur ses joues avant de se diriger vers le chariot pour y déposer ses couverts et son assiette sale, les lèvres chaudes et brûlantes. Il avait toujours aimé sentir la barbe rousse piquante de Jaxson, et il se sentait aussi léger qu’une plume.

(c) DΛNDELION

Jaxson avait l’estomac noué. Il faisait des flip flop à l’idée que Jason puisse tenter quelque chose avec lui. Des douches, ensembles. En se redressant sur le banc, il renifla et dégagea les cheveux de son visage et glissa ses doigts dans sa barbe. Jaxson soupira et ses épaules s’affaissèrent. Impossible. Il couvrit son visage de ses mains. Il inspira et expira attendant comme il avait appris durant ses années d’Apocalypse et il essaya d’arrêter son corps de trembler. Il avait l’impression de se noyer, luttant contre un courant rapide et il n’allait jamais sortir sa tête hors de l’eau. Dès qu’il arrivait à prendre une inspiration il repartait sous l’eau luttant âprement pour ne pas jeter des choses des choses ou frapper le mur.

Non… heu… je… sais prendre… ma douche seul. Ses yeux captèrent son sourire, et alors que son cerveau lui fournissait, son estomac devint froid et dur comme s’il était soudain rempli de pierres. La honte le submergea et il ferma les yeux. La fleur dans la main, il se figea. Non pas passionnément. Il secoua la tête. Prenant quelques inspirations profondes en essayant de se retenir. Il lâcha la fleur sur la table en détournant le regard. Impossible. Impossible. Il tira sur le fil qui dépassait de la couture de sa combinaison. Enfouissant son visage dans ses mains, il se souvint des cheveux en bataille de Jason le matin quand il allait travailler, la façon dont il avait souri quand il l’avait regardé à l’instant. Et la façon dont les mains de Jason bougeaient lorsqu’il parlait un peu comme des oiseaux en plein vol et combien Jax voulait les saisir et les embrasser. Sans lui il allait s’enfoncer dans le désespoir et la rage.
Parler de dieu et de Satan dans la même phrase. Ses mains tremblaient. Sa colère grandissant. La culpabilité rendait Jaxson physiquement malade. Chaque fois qu’il allait entendre l’eau, il aurait envie de se plier en deux. Il ne savait pas quoi faire. Il fallait arranger les choses, il allait devenir fou. Ce n’était pas possible. Il agrippa plus fermement le bord du banc et il sembla très réel. Il fixa les mains de Jason.

Ne blasphème pas, s’il-te-plait. Sec. Froid.

Une fois par terre, Jaxson ne su pas combien de temps il resta là. Ce fut assez longtemps pour que la chaleur insuffle ses os, le laissant épuisé. S'appuyant par terre, il se redressa, époussetant sa combinaison de la poussière qu’il avait ramassé. Il se sentait nauséeux.

Je ne suis pas faible !! Et je ne suis pas… Il regarda les gens autour d’eux qui partaient et il souffla pour Jason seulement : Etait-ce un rêve ? Il ne savait pas quoi dire. Il secoua la tête, détournant les yeux, une boule se formant dans sa gorge et ses yeux le brûlant. Jaxson prit une profonde inspiration et poussa un soupir. La gorge du barbu était si serrée, retenant ses larmes qu’il put à peine dire : gay.
Sa poitrine se contracta sous une douleur si intense qu’il pensa qu’il pourrait en mourir. Jaxson ne bougea pas les yeux verrouillés sur ceux de Jason. Il était prêt à faire n’importe quoi, même la plus petite chose pour ne pas fondre. C’était une expression compatissante et fraternelle qui le rendit nauséeux parce que si Jason le regardait avec cet air là, alors c’était vrai. Alors ils étaient vraiment… Non c’était trop dur pour lui à imaginer. Il était prêtre. Tout ça envahissait sa tête comme une vague déferlante. Il enfonça ses ongles dans sa paume mais cela ne lui faisait pas suffisamment mal. Cela ne lui fit même pas une ecchymose.

Il l’avait embrassé sur la joue. Son regard se fit lointain et il se mordit la langue. Il se mit à déglutir péniblement et laissa échapper un souffle tremblant, cherchant à se défaire de cette sensation si plaisante.

Arrêtes !! ARRETES !!

Il ferma les yeux et attendit. Ce doux baiser sur sa joue qui laissait une trace de froid à présent. Jaxson ferma les yeux encore plus fermement, essayant de bloquer le reste du monde.Il avait été surpris pa ls lèvrs de son ex-meilleur ami, plus douces que les pétales qu’il avait tenus et par l’étrange chaleur. C’était incroyablement émoustillant. Il avait envi de plus, de son odeur, de son goût. Il lui attrapa le bras et siffla :

Ne refais plus ça ! Je ne suis pas gay ! Il avait envie de faire machine arrière, effacer ses mots et recommencer mais au lieu de ça ses yeux tombèrent sur la bouche de Jason et lorsqu’il les releva pour croiser le regard de Jason, il haleta en découvrant la tendresse. Il sentit se relâcher et se calmer, inondé d’un soulagement comme il n’en avait jamais eu. Il entrouvrit les lèvres et détacha sa main de sa peau comme s’il avait été brûlé.

Tu… me mens… encore.

(c) DΛNDELION

Il lui sortait des excuses à deux balles. Il savait prendre sa douche tout seul ? Ben voyons… Il avait oublié cette façon qu’il avait de le regarder sous l’eau chaude, l’invitant à frotter son corps avec du savon. Ca Jason ne l’avait pas oublié et il sentait tout doucement ce doux fantasme renaître dans les abysses de son esprit. Et une multitude d’autres d’ailleurs qu’il avait envie de faire prendre vie avec lui.

“Oui, tu es un grand garçon, je n’en doute pas une seule seconde…” mais le sourire de Jason en disait long. Un sourire large jusqu’au oreilles, dévoilant ses canines avides de taquineries. Il n’allait plus le lâcher.

Jason se sentait bien mieux et retrouver l’essence même de leur relation lui procurait un bien fou, le rendant de bonne humeur. Il allait le faire craquer et il n’allait pas le lâcher d’une semelle. Il voulait retrouver la mémoire ? Bien. Jason allait l’aider mais avec ses méthodes puisque la douce n’avait pas fonctionné.
Par contre, sa fascination nouvelle pour le seigneur, Jason espérait qu’il allait vite l’oublier car cela l’agaçait fortement.

“Pardonnez-moi mon Père… Devrais-je aller me confesser ?”

Son sourire dévoila ses fossettes, et sa langue se glissa sur ses lèvres, affamé. Le souvenir de leur passage au confessionnal remontait à loin, c’était bien avant qu’ils officialisent leur relation, quand Jaxson était toujours marié à sa femme. Ils s’étaient enfermés pour discuter loin des oreilles indiscrètes et finalement, c’était leurs corps qui faisaient la conversation alors que la stupide femme de Jason l'attendait non loin de là. Cette greluche quand même… La femme la plus stupide qu’il n’avait jamais vue et ça, Jason le pensait en toute objectivité.

“Et ça recommence….” lâcha Jason en riant, il glissa une main dans son cou. L’histoire se répétait : si Jaxson n’était pas gay, Jason était reine d’Angleterre. Il s’approcha de lui, prêt à fondre sur sa proie tel un vautour mais au lieu de le pousser dans ses retranchements, Jason jouait avec ses nerfs, effleurant sa joue de ses lèvres. Un contact furtif, discret mais qui laissait une empreinte brûlante sur ses lèvres. Jason s’éloigna de lui d’une part pour éviter un coup et d’autre part pour éviter d’avoir envie de prolonger ce doux contact. Alors que Jason était occupé à ranger sa gamelle, il ignora ses supplications. Arrêter ? Jamais. C’était mal le connaître.
Jason sursauta quand il lui attrapa le bras. Il leva les yeux vers lui et il retrouvait un regard oublié. Ce n’était plus l’homophobie qui l’empêchait d’ouvrir les yeux mais cette stupide alliance à un Dieu que Jason ne parvenait pas à accepter.
Lui, prêtre ? C’était l'hôpital qui se foutait de la charité. Il le lâcha enfin, le temps était suspendu et Jason ne voyait que le visage paniqué de Jaxson. Il était comme un oisillon pétrifié à l’idée de prendre son premier envol. Jason verrouilla son regard sur ses deux yeux bleus. Il glissa sa main valide sur la hanche de Jaxson et l’attira doucement à lui.

“Oh non. La vérité à cette saveur dérangeante et… tu sais au fond de toi que j’ai raison.”
Il s’approcha encore de quelques centimètres, Jason se fichait royalement des autres personnes qui semblaient de toute façon les ignorer. ll n’avait aucun problème à assumer son homosexualité. De sa main blessée, il écarta une mèche des cheveux de Jaxson pour libérer son regard. La chaleur dans le bas de son ventre grandissait, et il avait une envie furibonde de l’embrasser et de l’emmener dans un coin sombre pour fêter leurs retrouvailles mais Jason savait que le temps allait devoir couler avant de pouvoir fêter ça. Il serra avec un peu plus de poigne sa hanche, il avait beaucoup maigri. Cependant, ça n'enlèvera pas du tout l’envie qu’il avait de lui démontrer par a+b qu’ils ne formaient qu’un Jaxson et lui. Jason était si près qu’il pouvait sentir son souffle haletant sur sa peau et son sourire se fit plus goguenard.
“ On m’a toujours dit qu’il fallait goûter avant de dire qu’on aime pas…” susurra-t-il en approchant dangereusement ses lèvres des siennes, tremblantes.

(c) DΛNDELION

La douche. Jaxson savait la prendre seul comme un grand mais ce souvenir brumeux d’un autre corps nu contre la parois de la douche lui revint en tête et son bas ventre se réveilla. Non non. C’était contre nature. Hors des sentiers qu’avait tracé le Seigneur Jésus Christ. Son sourire toutefois laissait à penser que c’était avec Jason qu’il l’avait prise et son visage s’empourpra de plus belle. Il ne devait pas penser à l’eau chaude coulant sur lui, nu et savonneux. Sa lèvre tremblait, il ne devait pas aller dans les bras de Satan. Rien de bon n’arrivait aux brebis égarées. Quant au blasphème, Jaxson haussa les sourcils, entrouvrant les lèvres.

Et bien oui. Je pense qu’il faut te confesser et je serais ravi de te voir à l'Église pour en parler en privé. Si tu veux aller au Paradis, il faudra travailler dur mais nous pouvons le faire ensemble. Il hocha la tête. Dieu aime tous ses enfants mais il faut le lui prouver. Montre au Seigneur que tu l’acceptes dans ton coeur et tous tes péchés seront pardonnés. Il était content que Jason s’en remette à Jésus Christ. C’était une belle preuve de courage et de volonté. Son homosexualité serait alors pardonné et lui et Jaxson pourrait être véritablement ami. Il avait envie de l’aider dans cette étape de sa vie. Avec toute la bonne volonté du monde sans se rendre compte des allusions salaces que cela pouvait provoquer chez son interlocuteur.

Il avait beau lui dire qu’il n’était pas gay, Jason ne semblait pas l’écouter. Il n’y avait que lui dans sa vie et cela jusqu’à sa mort où il irait au paradis pour rejoindre les Saints. Il n’y avait que ça qu’il espérait. Quitter ce monde terrestre pour rejoindre le ciel. Une fois sa mission divine finie, évidemment. Il allait vouer sa vie pour ça et ça allait commencer par Jason.

Je… Je suis marié au Seigneur. Sa main vint sur sa hanche et Jaxson se figea tel un animal paniqué. Que faire ? Que dire ? Il n’arrivait plus à bouger. Partager entre l’envie de le repousser et de le plaquer contre le mur pour le déshabiller. Il y avait une certaine plénitude dans ce rapprochement, un sentiment de paix comme s’il était une rivière qui s’était précipitée dans l’océan et se retrouvait calm et immobile. Les minutes suivantes furent un peu floues. La main de Jason sur sa hanche semblait à sa place sous ses doigts puissants et agréables. Il frissonna en voyant sa bouche s’agiter. c’était des sensations étranges, totalement différents de c qu’il avait pu imaginer. Il était vivants, vibrants, frémissants de vie sous le contact de Jason. Ses doigts écartèrent une mèche de cheveux. Il était bien bâti, musclés et magnifiques, il saisit sa main pour la déplacer de son visage.

Non. chuchota-t-il.

Son pantalon se fit douloureux. Jaxson fit un bruit au bord des lèvres de Jason. Durant une seconde, il faillit se jeter sur son corps chaud, se réveillant de la profonde transe lascive dans laquelle il était tombé en étant collé à lui. Mais avant qu’il ne puisse parler, Jaxson écarta plus largement les jambes et poussa un soupir tremblant. Jason était si près, sa bouche douce et humide et avide de la sienne à quelques millimètres. Les yeux de jax vibrant d’un bleu électrique était presque avalé par des pupilles élargies par le désir. Ce dernier prit une profonde inspiration et alors qu’il essayait de se calmer sa main flirta avec la ceinture de Jason. Puis il regarda par dessus l’épaule de Jason et se rappela que le monde extérieur existait et qu’ils s’y trouvaient. Quand il inspira profondément son corps se mit à palpiter et son coeur battit la chamade. Les profondeurs du calme qui semblaient le remplir menacèrent de refluer. Il ne pouvait pas rester là, pas contre lui. Il ne devait pas le toucher, sa peau, l’embrasser, parce qu’il allait brûler en enfer.
Des pensées décousues inondaient son esprit. Ses hanches se soulevaient par petit à-coups, poussant son corps contre le sien sans en avoir conscience. Il le repoussa, haletant.

Non. Non. Arrête ! Je peux pas. Dieu... Dieu ne veut pas.

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Jason le regarda sans savoir s’il devait rire ou pleurer. Jaxson ne comprenait donc RIEN. Il écouta sa tirade de petit prêtre parfait avant de se pince la jambe pour ne pas rire. Il voulait le voir à l’église, parler en priver. Jason se ferait une joie d’aller lui montrer sa manière de se confesser. Jason se mordait l’intérieur des joues et serait ses dents. Ne pas rire, ne pas rire.

“Oh je serais ravi que tu me donnes des cours particuliers Jaxson. Vraiment.” Il lâcha ça dans un souffle, son ventre se contractait. Il Imaginait la scène sans trop de difficulté mais il savait également que ce n’était sans doute pas la même vision que Jaxson. Pas de problème pour le brun, il avait assez de ressources pour lui montrer la Voie. “Nous irons ensemble au Paradis, empruntant la voie du septième ciel ! “ Tant de sarcasme qu’il ne voyait pas et pourtant, Jason prenait un malin plaisir à jouer sur le tableau de l'ambiguïté. “ Je n’ai pas peur de la dureté, il accentua ce mot, du travail. Je suis relativement endurant et volontaire…” Son sourire en coin ne lâcha pas ses lèvres. “Je compte bien lui prouver même si l’histoire nous dit que les voies, il lui lança un clin d’oeil, du seigneur sont impénétrables.”

Jason allait lui montrer sa manière à lui d'accueillir le Seigneur. Le rendez-vous pour l’église était pris même si Jaxson ne savait pas encore qu’ils allaient souiller l’église et envoyer Dieu loin de leur union. Et Jason comptait bien arriver sans lui signifier quand et en faisant une entrée soignée. Un plan stratégique se dessina dans sa tête, il allait gagner cette bataille infernale contre le Seigneur de Jaxson, avec qui il était soi disant marié, c’était évident.

Face à lui, Jason savourait ce moment. Il retrouvait une certaine complicité dans le regard trouble de Jaxson. Il le voyait lutter mais il semblait éprouver de grandes difficultés. Il écarta la main de Jason en chuchotant. Un murmure qui provoque un frisson chez Jason. Il avança ses lèvres. C’était un non qui voulait dire oui, peut-être, il le sentait au plus profond de ses tripes. Il avait le ventre en feu, il luttait pour ne pas l’attirer encore plus à lui. Il ne fallait pas lui faire peur, ne pas commettre l’irréparable. Jason allait tout faire pour que Jaxson vienne lui manger dans la main.
La main de Jason était toujours contre sa hanche, comme si elle avait enfin retrouvé sa juste place. Le silence les entourait et Jason ne pouvait s’empêcher de penser qu’il était à deux doigts de le faire craquer. De toute façons, il n’allait pas le lâcher même si il fallait qu’il joue pendant des mois.
Mais la victoire est proche, il le sent. Il s’agite et Jason ne quitte pas ses yeux brillants, approche ses lèvres des tiennes. Il allait craquer, il sentait son souffle sur ses lèvres désireuses d’emprisonner les siennes.
Mais il le repoussa, Dieu ne voulait pas.
Mais Jason avait des réflexes et sa main s’agrippa au tissus de la combinaison de Jaxson et le tira vers lui avec violence, leurs corps s'entrechoquent, le nez de Jason vint caresser le sien.
“Mon Dieu à moi accepte tout le monde et veut le bonheur des Hommes…” Il commença à avoir vraiment chaud, son autre main vint s’accrocher à un autre pan de sa combinaison. Ses doigts ne voulaient pas lâcher le tissu, ses yeux ne quittent pas ses yeux électriques . Une fièvre ardente grimpa le long de sa colonne, Jason l’obligea à se rapprocher encore contre lui. Il glissa dans son oreille, tandis qu’une main venait se glisser dans le bas de son dos, se détachant des plis de ses vêtements : “Je sais que t’en as envie…Je le vois dans tes yeux.”

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La tendresse que Jax éprouvait pour Jason aurait pu lui amener les larmes aux yeux mais il ne le repoussa pas de suite. Il avait envi de goûter ses lèvres. Il fut rempli d’une émotion à la fois nouvelle et enveloppante, s’étendant sur lui et le laissant exposé à la vue de tous. Il avait ce regard coquin, et il voulut répondre mais il resta muet. Il secoua la tête. Il fixa la table sur laquelle il avait envie de plaquer Jason dessus et le déshabiller. Il frissona, son souffle chaud effleurant la joue de Jason.

J’ai hâte que nous commençons. Tu verras, le Seigneur est bon avec ses fidèles. Il avait envie de saisir ses fesses et tirer ses hanches. Il voulait bouger sa braguette contre la sienne tant c’était douloureux. Un chaleur avait envahit son corps, son ventre alors que son pouls battait contre sa bouche, il huma le parfum doux et épicé de sa peau et de ses cheveux. Il trembla contre lui. Il… aime… ses enfants.

Il n’arrivait pas à se rassasier. Il était tellement beau. Il y avait encore quelques âmes perdues dans la cantine. Ils allaient les voir, voir que le prêtre était collé à un autre homme. Non. Impossible. Non ! Dieu ne voulait pas ça. Jax, dans l’urgence, attrapa la main de Jason et l'entraîna dehors, là où personne ne pouvait les voir. Il planta ses yeux dans les siens. Il se pinça l’arête du nez en tournant en rond.

Non, je ne peux pas. Dieu me teste. Tu veux me faire aller en Enfer. Non je peux pas. Il avait envie de le toucher partout. Il avait envie de lui attraper les fesses, l’embrasser jusqu’à mourir. Jaxson déglutissait, imaginant sa main sur le torse de Jason, pinçant légèrement ses tétons, arrachant à son amant un tendre murmure de plaisir. Il hésita, l’excitation de l’incertitude se disputant dans son ventre. Il n’avait jamais… pas avec un autre homme. Il sentait son coeur battre et le duel se jouait entre sa braguette et son esprit. Il s’avança vers lui, lui attrapa le col de sa chemise.

Pourquoi tu me fais ça ? Il serra son poing et frappa à côté, dans le mur. Pourquoi arrives-tu à me tenter aussi facilement ? Jax plaqua ses lèvres sur les siennes.

J… heu… Tous les deux savaient ce qu’il s’était passé. Impossible. Non impossible. Il secoua la tête en croisant le regard de Jason. Il était rouge de honte. Pardon. Et il boita rapidement vers la route la plus proche.

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Jason sentait son emprise emprisonner son beau Jaxson et il ne lâchait rien. Il allait certainement craquer, il le sentait. Il voyait son regard et cette lueur dans ses yeux et le combat interne qu’il tentait de mener. Jason avait l’avantage puisque Jaxson avait tout oublié, et il ne pouvait pas anticiper les réaction de l’ancien homme d’affaires. Leurs souffles se mélangeaient presques tant ils étaient proches. Jason se sentait à nouveau attiré par lui et ça le rendait heureux, il rayonnait à nouveau et c’était plus qu’une simple question de temps avant que Jaxson ne redevienne celui qu’il aimait et celui qu’il avait été. Il sentait qu’il approchait au but et il ne lesinait pas sur les moyens, faisant croire à Jaxson qu’il allait évidemment aller se confesser pour s’absoudre de tous ses péchés. Jason avait envie d’aller plus loin mais Jaxson renouait trop lentement avec ses tentations passées, et il risquerait de le brusquer. Il se laissa emmener dehors, toujours ce fichu sourire fier sur le visage. Il le regarda se pincer l'arête du nez, et Jason le regarda, croisant les bras en se posant contre le mur.

“Jaxson… On a déjà vécu l’enfer…” Vraiment ? C’était à ce point-là ? Jason leva les yeux au ciel. Jasonne le quittait pas des yeux et le regarda faire les quatre cents pas. Le soleil s’était couché, il faisait noir et quelques feux illuminent les rues. La lune, pourtant, illuminait le visage de Jaxson et Jason en distingua chacun de ses traits. Et soudain, il s’approcha de lui et attrapa le col de sa chemise. Immédiatement, Jason leva les mains, ferma ses paupières et souffla “Calme-toi, calme-toi!” Avait-il été trop loin en le provoquant ainsi ? “J’arrête, promis, j’arrête” Jason commença à paniquer voyant qu’il ne l’écoutait pas. Il n’avait pas de porte de sortie, il était coincé entre le mur et Jaxson. Pris au piège. Une nouvelle question, mais Jason n’eut pas le temps de répondre, Jaxson avait finalement posé ses lèvres sur les siennes.

Et bordel, c’était la meilleure sensation du monde. Jason retrouvait ces lèvres qu’il avait tant aimées. Il avait l’impression de s’envoler grâce aux milliers de chrysalides qui explosent dans son ventre pour se transformer en papillon. Leurs langues semblaient ravies de se retrouver et bientôt Jason fut à bout de souffle. C’était trop d’émotions d’un coup. Son corps collé contre le sien l’empêchait de respirer et son entrejambe s’éveilla aussitôt lorsqu’il sentit les mains de Jaxson agripper ses fesses. Il était sauvage, incontrôlable. Jason tenta de se dégager un instant alors que son brun se frottait contre lui, comme s’il s’était volontairement retenu tout ce temps. Jason emprisonna ses lèvres entre ses dents, la température montait d’un cran et il attrapa son cou, glissant une main dans ses cheveux pour l’obliger à ralentir la cadence. Jason avait la tête qui tournait, l’euphorie était plaisante mais d’un coup Jaxson s’arrêta et Jason connaissait trop bien cette expression. Jaxson venait de… Vraiment ? “Heuuu..” commença Jason en le voyant devenir rouge pivoine. “Bébé… C’est pas grave… Je….”

Jaxson était rouge de honte et ne semblait pas détacher le regard de son pantalon mouillé. Jamais il n’avait fait ça. Jason s’approcha et glissa une main sur sa joue, il allait parler mais Jaxson s’échappa, honteux de ce qu’il venait d’arriver. Jason avait perdu toute envie, Jaxson lui faisait à présent de la peine et à cet instant il vit ô combien il était perdu. Jason trotina derrière lui et attrapa sa main, l’obligeant à s’arrêter. Jason avait le regard triste, ses lèvres tremblaient. La sentence était lourde et il ne voulait pas entendre la réponse et pourtant, il fallait bien qu’il pose la question. La voix à la fois fiévreuse et faible il osa :

“Tu ne te rappelles vraiment pas ?”

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Il avait l’impression d’avoir avalé quelque chose de pas très légal. Et pourtant il n’en était rien Non. Tout venait de lui, et cette façon qu’il avait de parler, de se mouvoir devant lui, comme s’il n’y avait plus qu’eux sur Terre. Il ne voyait que lui, ses hanches fines, ses cheveux fous et longs, sa bouche charnue, son sourire figé. C’est à cet instant précis que tout bascula. A cet instant précis que Jax s’empara de ses lèvres, abandonnant les conventions, Dieu, le regard fixe, les battements de son cœur résonnant dans sa poitrine. Il n’avait jamais fait ce qu’il avait à faire. Il n’en avait jamais eu le besoin, l’envie, le désir… Mais ce soir, oui ce soir, à travers un simple regard, il avait réveillé en lui qu’il ignorait jusque là. Il le plaqua contre le mur et vint trouver sa bouche. Une explosion. C’est comme ça qu’il le ressenti. Une explosion qui s’empara de tout son être, toute son âme dans un simple baiser. Mais quel baiser… Il ne savait même pas que cela pouvait être aussi fort, si bon, si doux… Il avait perdu pied. Ses mains se promenèrent dessus, dessous, ces foutus fesses. L’odeur de sa peau caressant ses narines embaumant son âme. Tout lui paraissait évident comme une histoire déjà écrite dont il pouvait deviner la fin.
Il n’y avait plus de questions.
Il n’y avait que des réponses.
Qu’une évidence. Et pourtant il se détacha de lui comme si sa peau l’avait brûlé.

Il avait terminé plus vite que la musique. C’était gênant. Très gênant. Surtout pour quelqu’un qui n’avait prévu que d’embrasser. Jaxson était rouge de honte et il partit aussi vite que possible malgré les attentions de Jason. Il voulait partir, fir Jason et Destiny, se cacher dans une grotte pour le reste de ses jours à prier Dieu pour avoir été si faible. Est-ce qu’il avait fait ça avant ? Jason lui attrapa la main et l’arrêta. Ce dernier secoua la tête en détournant ses yeux brillants. Les joues brûlantes, il baissa les yeux sur ses pieds. Il ne savait pas quoi dire alors il tourna son attention sur le sol, observant le goudron qu’il ne distinguait qu’à peine car la nuit était tombée. Le silence s’allongea considérablement jusqu’à ce qu’il relève les yeux croisant finalement le regard de Jason. Ses souvenirs étaient inaccessibles. Le cerveau était vraiment mystérieux à bien des égards.

La voix chevrotante il chuchota tout en regardant autour d’eux pour voir si quelqu’un les écoutait : Je… Je ne sais pas. Je… sais qu’on… qu’on a quelque chose. Qu’il y a plus que de l’amitié mais… mais… Il plongea son regard brillant dans le sien. Je ne me rappelle pas. C’était un jeu d’équilibre constant entre la santé émotionnelle et psychologique. Le sang affluait dans ses oreilles. Ca semble pourtant évident entre nous mais... ce que je lis dans ton journal... J'ai l'impression que tu parles de quelqu'un d'autre. Et si son subconscient l’avait mené là où il voulait le plus être ? Dans les bras de Jason ? Et s’il devait combattre cela pour aller au paradis ? Il serra le poing, un sentiment de trahison interne lui retourna l’estomac. Il se sentait gêné d’avoir fait cela, l’acte charnel, puni par le Seigneur. Il avait fait dans son pantalon. La voix pleine de sanglot tandis que le visage de Jaxson tentait de rester fort : J’essaye… J’essaye de me rappeler. Je ne vois rien. Tout est flou. Je ne comprends rien. J'ai... J'ai juste des sensations de déjà vu mais tout est vide. Il essaya de retirer sa main de la sienne. J’aurais pas dû.. J’aurais pas dû, Jason. Il recula d’un pas, retenant son souffle, le visage en feu. Je… dois rentrer.

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La descente était bien trop rapide comparé à la longue ascension. Il avait eu un baiser, profond et envoûtant. Il l’avait tant attendu qu’il en avait eu le souffle coupé et qu’il avait laissé Jaxson retrouver sa liberté. Sa liberté d’aimer et de penser, du moins, c’est ce que Jaxson avait pensé lorsqu’il avait senti cette poigne agripper son fessier et ces mains qui se baladaient sur son corps, cherchant une prise inaccessible.
Et Jason ne voulait plus le quitter.
Il ressentait sa fougue et son désir d’antan, la renaissance d’un amour perdu pour l’un et oublié pour l’autre.
C’était violent, Jason en avait le tournis mais il était vraiment heureux.
Et puis, ce sentiment de bien-être fut balayé par la reconnection avec la réalité.
La fuite de Jaxson, une main tendue et un question.
C’était au tour de Jason de poser des questions et pour l’instant une seule lui venait en tête.
Est-ce qu’il se souvenait ?
Mais lorsqu’il croisa son regard fuyant, il eut compris.
Jason lâcha sa main et recula de quelques pas.
Cette prise de conscience lui retournait l’estomac.
“Quelque chose?”
Juste quelque chose ? Jason avait envie de hurler mais il resta là, pantois à le regarder. Il ne se rappelait pas et pourtant son corps s’en rappelait. Ils étaient aimantés, ils l’ont toujours été même avant l’invasion, se rapprochant instantanément de l’autre quand un tentait de s’éloigner.
Mais peut-être que l’élastique qui les maintenait ensemble s’était brisé cette fois, après tout ce temps ?
Chaque mot de Jaxson lui coupait le souffle. SOn coeur était la cible de nombreux poignards. “Quelqu’un d’autre… Vraiment ?”
Jason serra les poings et les dents pour ne pas pleurer, ses rétines brûlaient. Jaxson lui fait plus de mal que de bien, et cette prise de conscience était terrible.
Il avait juste envie de mourir.
Il détourna le regard sur la ville. Il n’avait plus qu’Eleanor à présent. Il était sans doute temps de vraiment tourner la page cette fois.
Un voile devant ses yeux, Jason laissa couler quelques perles qui venaient se perdre dans sa barbe.
Il n’en pouvait plus. C’était trop lourd à supporter.
“Et bien, rentre.”
C’est ni sec, ni froid. C’est dénué de sentiment et d’émotions. Un ton neutre employé.
C’était terminé.
Jason laissait tomber les armes. Il enleva l'élastique qui retenait ses cheveux avant de les attachés plus serrés. Il remit ses vêtement en place.
“Je t’ai tout dit de ce que je savais. Je ne suis plus en mesure de t’aider.” Jason se dirigea vers l'hôtel en passant à côté de lui, mais il ne lui accorda pas un regard. “Je suis désolé mais, je n’ai pas la force de continuer.”

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Jaxson ne comprenait rien. Il avait les yeux brillants tant par la honte que par la panique de l’instant. Il tourna la tête pour le regarder alors qu’il lui avait lâché la main et reculé de deux pas. Il regarda ses mains, serra les poings et essaya de s’imaginer dans ses bras, lui embrassant le menton. Il hocha un peu la fête et ferma les yeux. Oui, il se dit alors qu’il voulait ça plus que tout au monde. Quand il rouvrit les yeux, il croisa ceux de Jason, brillants de tristesses. Il le regarda, à la recherche d’une réaction d’une sensation mais il n’y avait ren. Il ne savait pas pourquoi mais il l’avait déçu. Il ne s’était pas rendu compte qu’il avait entretenu l’espoir de Jason, l’espoir qu’il puisse encore se souvenir de quelqu chose. Et il se demanda “pourquoi est-ce important ?”. Sa seule réponse fut Jaso. Une partie de lui savait qu’il voulait se souvenir de lui et de n’importe quelle partie de son subconscient qui comprenait ce qu’ils avaient été auparavant. La voix de Jason pleine de douleur déchira le coeur du prêtre.
Il était confus, au désespoir. Il ne savait pas quoi dire. Une partie de lui était à l’agonie à l’idée de laisser échapper Jason et l’autre frustrée. Il était prêt à plonger - à arracher le pansement e en finir au plus vite avec le plus dur. Ses sentiments mitigés devaient se voir. Jason devait le quitter et définitivement. C’était le mieux pour lui. Jaxson le faisait trop souffrir. Il le regarda, si sincères. Il s’étrangla presque sur le soupir qu’il retint, ne voulant pas qu’il sache qu’il voyait sa douleur et à quel point il souffrait lui aussi. Ne voulant pas s’avouer lui même qu’il était attiré par lui comme un insecte par la lumière. Pendant un instant ou deux, il voulait lui sauter dessus et l’embrasser de nouveau. Comment pouvait-il ressentir toutes ces choses pour lui ? C’était un étranger et pourtant il était tellement heureux avec lui. Avec lui il se sentait en sécurité, comme si même au bord d’une falaise, il prenait tout en charge pour tout rendre facile. Il avait envie de le prendre dans ses bras, de le serrer contre lui. Jaxson ne savait pas s’il y avait des mots pour décrire ce qu’il ressentait - comment sa peau frissonnait et brûlait presque douloureuse ou comment son coeur lui faisait mal sous les émotions qui le désorientaient et l’attiraient en même temps. Tout le poussait à vouloir dévorer Jason dans tous les sens du terme - lui plaire et le caresser et en quelques sorte briser le tout dans un baiser que son corps connaissait que son esprit lui refusait.

Il aurait pu l’avoir dans ses bras en quelques secondes, il pouvait l’embrasser là, maintenant. Mais il ne bougea pas. Il resta là, la pluie commençant à tomber, pendant un moment le regard dans le lointain. Ce qu’il ressentait pour lui était réel et pas simplement un écho de sa vie passée. Jason était passé à côté lui, le laissant seul et sous la pluie.

Je t’aime, murmura-t-il.

Il ne bougea pas durant quelques secondes - laissant l'homme de sa vie partir - avant que Jaxson, s’accroupissant, plaque ses mains sur sa tête en écrasant les paupières, pleurant silencieusement.

FIN

(c) DΛNDELION