Do you need something now? (Ft. Evax)

Ce soir, Jax était nostalgique. Il l’était tous les soirs depuis son réveil pour être honnête? Il ne savait pas quand ce cinéma prendrait fin. Jusqu’à quand ses chaînes ne pourraient être brisées ? Il vissa la vis dans la porte. Ce verrou ne serait pas de refus. Bien qu’il n’en ait pas besoin à l’heure actuelle, il avait l’impression que tôt ou tard ça allait être nécessaire. Un colocataire un jour, un ennemi, des zombies… qui sait ? Ses idées n’étaient pas claires. Il devait se ressaisir, il ne pouvait pas craquer. Pas maintenant. Il avait besoin d’une clope. Cette pensée le frappa de plein fouet. Était-il fumeur avant ? Encore une question à poser à Jason. Lui, il savait forcément ça. Il avait envie de cette brûlure, de sa dose de nicotine et de pouvoir souffler un plein de fumée cancérigène. C’est là que tout lui semblait évident, c’est là qu’il avait compris qu’il avait toujours eu tord. Il ferma les yeux et dans ce noir total, il ne voyait qu’une chose : ses yeux. Ouvrant de nouveau les yeux, Jaxson fronça les sourcils et donna un coup de tournevis. Il fut tout à coup sorti de ses pensées par une voix qu’il ne connaissait pas. Il releva les yeux vers ces chaussures noires, surpris par cette apparition soudaine, remontant sur un pantalon vieilli jusqu’à ce visage. Il ne l’avait jamais vu. Il semblait jeune. À vue d’œil, il dirait dans les trente ans Il était un peu plus grand que lui mais un peu plus épais. Des yeux brillants qui semblaient transpercer la nuit. Ses cheveux mal coiffés et cette mâchoire carrée n’aidait en rien. Jaxson pencha la tête sur le côté, glissant sa main dans sa barbe, le regardant curieusement.

Bonsoir.

Il continua de l’observer sans trop savoir pourquoi. Quelque chose se dégageait de lui. Il voulait quelque chose, un service peut-être.

Vous avez besoin de quelque chose ? Je peux vous aider ?

(c) DΛNDELION

Even quitta la chambre en fermant la porte sans douceur. Cette histoire de manque de verrou l’énervait. Lui qui n’avait jamais possédé grand-chose, il avait toujours énormément tenu à ses rares possessions. D’ailleurs, c’était bien pour ça qu’il planquait le tee-shirt de son jumeau et le pull offert par leur mère comme des trésors. Il n’en avait rien à faire de la politique de partage de Destiny. C’était les derniers souvenirs qu’il avait de Peter et leur mère et il était prêt à faire BEAUCOUP de mal au premier qui tenterait de les lui retirer. Ainsi, il était plus que pas rassuré à l’idée de laisser sa chambre ouverte aux quatre vents, après tout il était bien placé pour savoir que la rapine était bien plus simple que ce que la plupart des gens pensaient. Il devait trouver une solution.

En grommelant dans sa barbe, Even, après avoir avalé son déjeuner (le privilège de travailler de nuit : il avait le droit de manger quand il se levait. Oui même en fin d’après-midi), se dirigea vers les étages à la recherche d’une occupation. Il se sentait encore assez fatigué malgré tout, mais ce n’était pas la peine de s’obstiner : il ne parviendrait plus à dormir. Ainsi, en attendant le retour de Peter, Alysha et Nael, il fallait bien s’occuper. Ce ne fut qu’en arrivant au septième étage qu’il tomba sur quelque chose qui changeait des étages précédents. Quelque chose ou plutôt quelqu’un. Le jeune homme plissa les yeux et s’avança dans le couloir, curieux de voir ce que l’homme manigançait, accroupi devant une porte de chambre. Est-ce que c’était bien ce qu’il pensait ? « -Bonsoir. ». Il laissa à l’homme le temps de se retourner et de le dévisager tranquillement. Pour une fois, le jeune homme ne se montrait pas cassant. Pas chaleureux non plus mais ce mec pourrait bien sauver ses affaires alors il n’allait pas se montrer désagréable. Il s’accroupit aux côtés de l’homme et observa ce qu’il faisait. Il était bien en train de monter un verrou. Alors pour toute réponse il déclara « -A vrai dire… Oui. Est-ce que vous pourriez faire pareil sur ma porte ? Je ferais quelque chose pour vous en échange. ». Il l’avait apprit c’était comme ça que fonctionnait la société : des échanges. Tout était basé sur ça même après l’apocalypse. Habituellement tu t’en fichais mais là… Tu avais vraiment envie, voir besoin de ce verrou. Pour ta tranquillité d’esprit.