Always a pleasure (ft. Carrax)

Les yeux grands ouverts, Jax fixa l’objet devant lui. Son dos était un peu endolori par le froid et la fatigue. Sa jambe lui faisait douloureusement mal, il avait l’impression que son genou était congelé tout comme ses mains. Il était trop longtemps restés accroupi. Malgré son amnésie il se souvenait : une vis cruciforme et un coup de force pour remonter cette porte. Surtout ne pas penser à la douleur et au froid. Penser à autre chose. Jason. Il était encore un mystère. Et ce soir il allait venir un parler ou du moins essayer. Il pouvait l’affirmer, le temps n’effaçait pas tout. D’une main qui s’était mise à trembler, il attrapa le tournevis et le tint fermement comme si c’était le remède contre l’Apocalypse. Son cœur battait si fort qu’il lui semblait qu’il était sur le point de rompre. Jason semblait l’éviter mais Jaxson était prêt à tout pour être proche de lui. C’était son meilleur ami après tout et visiblement il avait tout gâché. Le cœur de Jax battait intensément. La peur ressentie les premières heures laissait place la merveilleuse intensité des nouvelles. Il allait se rappeler grâce à Jason. Dans ses yeux une petite flamme brillante était ravivée. Un apaisement avait envahi son âme. Dieu le récompensait enfin. Il y pensa si fort qu’il écarquilla les yeux sentant la chaleur d’un feu qui caressait sa peau frigorifiée. La vision devenait presque réelle et une douce sensation l’envahissait lentement, imperceptiblement jusqu’à lui paraître totalement vraie. En entendant un bruit sur le côté il tourna la tête. Une femme. Une femme rousse était là mais depuis combien de temps déjà ? L’avait-elle vu dans ses pensées ou venait-elle simplement d’arriver sans un mot, lui qui était dans ses pensées. Jaxson lui fit un large sourire avant de poser son tournevis. Il donna un coupe d‘épaule dans la porte qui s’enclencha presque aussitôt dans un « clac ». Le meuble était réparé en partie. Il ne manquait plus que les tiroirs et tout serait à sa place. Il posa son outils et se leva, époussetant son pantalon plein de poussière. Le sol était dur, et le jeune homme se hissa sur ses deux jambes. Son regard se posa sur la jeune femme. En prenant une profonde inspiration il lui tendit la main, dévoilant ses canines.

Bonjour. Je suis le père Jaxson. Il fit un pas vers elle. Je viens d’arriver. Je n’ai pas eu le temps de me présenter à tout le monde.

(c) DΛNDELION

Always a...pleasure ?

feat. Carrie & Jaxton

des morts. Je n'ai aucun mal à trouvé de vieilles traces de sang sur les murs du couloir. Lessivé comme ils ont pu, mais les traces reste visible malgré tout. Combien de morts ici ? Combien de pauvres gens reclus dans leur chambre, pendu au plafond plutôt que d'affronter le monde extérieur.
Je n'ai pas envie d'y penser. C'est trop glauque et je suis d'une nature assez pessimiste en ce moment pour ne pas me déprimée toute seule. Il faut savourer l'instant. Je vis. Je dors dans un lit, j'ai des vêtements et draps propre. Je mange, pas toujours à ma faim, mais je mange. Que demander de plus ? Un métier intéressant ? Une maison pour moi seule ? Une vie comme celle que j'avais avant ? L'avant n'existe plus.
Passant de chambre en chambre, je toque, doucement, gentiment. M'annonçant comme la personne du service de chambre. Ça fait sourire, mais ça permet d'entrer sans souci, de poser des draps propre sur le bureau, des vêtements au besoin, puis de passer à la suivante. Il est rare que les occupants soient dans les chambres. Bien plus souvent occupé à travailler à leur poste qu'a flemmarder dans leur lit.
Ma tournée terminée je quittais l'étage. Chacun son jour, chacun son tour. On ne pouvait changer les draps pour tout le monde tous les matins, mais avoir un sentiment de propreté et de fraîcheur une fois par semaine, c'est pas dégueulasse.
Retournant au Rez de Chaussée, les mains vide, je réfléchissais à ce qu'il me fallait faire. Changer les housses des coussins du hall, passer un coup de balai ou de serpillière, entretenir les locaux. Après tout, tout le monde passe par l'entrée et le petit salon qui s'y trouve permet de ressembler les foules, de discuter ensemble, de lire un bouquin tranquillement ou de jouer à un jeu de société. C'est un lieu de vie important, même si je ne le côtoie pas. Sortant du placard les ustensiles nécessaires, je me préparais à jouer mon rôle quand cet homme, un de plus dans cet hôtel que je n'avais d'ailleurs jamais vu, se tourna vers moi, outils à la main. Il semblait occupé à faire de la réparation sur des meubles. Un homme à tout faire ? Il en faut, je suis bien femme de ménage et cuisinière. Pourtant, je ne lui prête pas plus d'attention que cela. Il est ici, je ne le connais pas, pas la peine de faire la discussion. Chacun chez soit et les vaches seront bien gardé n'est ce pas ?
Je me mettais donc à nettoyer en silence les fauteuil et tapis, tentant de ne pas prêter attention à sa présence. Mais bien sur, c'est sans compter sur cet homme qui veux faire la discussion. Me souriant dès qu'il me remarqua, s'approchant aussitôt....pourquoi ? Pourquoi se besoin de me parler ? On peu pas vivre chacun dans son coin sans avoir besoin de se taper la discussion comme avec Eden ? Faisant mine de ne pas le voir jusqu'à ce qu'il me tende sa main, je jetais un coup vers lui. Inquiétant.
Il se présenta comme le père Jaxson...je me retins de pouffer de rire, le détaillant un peu plus, ne serrant pourtant pas sa main qu'il me tend ainsi.

« Carrie. Je viens d'arriver aussi. Je ne veux pas être impolie, mais j'ai du travail. »

De la crainte ? Un peu. Je n'ai jamais fait confiance aux prêtres et pasteur. Puis il a une drôle de tête. Je me remet ainsi rapidement au travail, espérant qu'il laisse tomber...même si j'en doute.

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Jaxson aimait bien parler. C’était la seule chose qu’il aimait vraiment plus que les voitures. Parler et écouter. Les gens étaient bien plus intéressants que les morts, après tout. Il avait presque terminé de réparer et cette femme était arrivée et il avait eu envie de lui parler. Jaxson passa sa main dans ses cheveux tandis que la rousse ne fit aucun geste pour le saluer.
Il s’était levé, avait traversé le long couloir de ce magnifique vieil hôtel dans lequel il séjournait depuis deux ou trois jours. Ses talons s’enfonçant dans l’épais tapis, il chancelait un peu, sa jambe étant engourdi. Ses yeux se rivèrent au sol quelques instants. Les souvenirs affluèrent à la mémoire du jeune homme. Tous les moments passés à parler aux clients, aux chrétiens, les confidences, les regards. Aucune ombre n’assombrirait cet équilibre parfait entre lui et son comportement. Cette sensation rare de plénitude qui ne touchait que quelques rares personnes et il en faisait partie. Il ne pensait pas à mal, juste à sympathiser. C’est ce qui manquait cruellement au monde et cette femme semblait froide. Jaxson releva les yeux et les plongea dans les siens.

Pardon. Je ne voulais pas être impoli. Il marqua une pause, baissant doucement sa main contre son flanc. Il avait toujours ce grand sourire. Jamais ô grand jamais il ne cesserait d’éclairer le monde avec de la joie. L’amour de Dieu était le plus important. Il posa sa main sur son torse.

Je sais que les prêtres n’ont pas bonne réputation dans notre monde actuel mais je ne suis pas là pour parler du Seigneur, ne vous inquiétez pas. Il mit les mains dans le dos et dévoila ses canines. Je suis bricoleur aussi si vous avez besoin de quoique ce soit

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Always a...pleasure ?

feat. Carrie & Jaxton

S'il y avait bien une chose que je n'aimais pas vraiment, c'était me faire accoster par les inconnus. Non que je ne sois une asociale. Je ne l'étais pas autrefois après tout, j'aimais accoster les gens, aider les autres, rire et m'amuser. Mais aujourd'hui, c'est complètement différent. La civilisation est tombé, les masques d'humanité sont tombé pour révéler les animaux sauvages et les loups qui se cachaient au dessous.
Autrefois déjà, je ne faisais que moyennement confiance au clergé. Trop de foules qui croyaient aveuglément en une chose invisible. Dans l'idée pourquoi pas, mais le clergé en profitais pour asseoir leur pseudo puissance sur les foules. Jésus à dit ceci et cela. Écoutez nous, donnez nous votre argent. Mettez nous sur un piédestal car nous interprétons des textes et vous disons comment penser et agir. Beurk, Religion stupide. Sans parler de tous ces scandales avec les enfants. D'ailleurs, je me posais la question de ce père Jaxson. Y avait il du vrai ? Étais ce un homo refoulé qui se déchargé sur les petits garçon a peine pubert ? Rien que d'y penser j'en avais des frissons.
Le mieux en ce cas était de l'ignorer. Un salut, une présentation rapide et on se remet au travail. Si je fait en sorte de montrer que je suis bien trop occupé pour faire la discussion il retournera sûrement à son meuble ?
Me relevant pour continuer mes travaux de ménages, je remarquais une jambe chancelante. Blessure ? Comment ? Étais ce avant ou après invasion ? En se défendant ou en attaquant ? Suspicieux. Puis je croisais son regard, doux. Sympathique, si il en est, mais j'ai déjà vu les loups et leurs masques d'agneaux. Il s'excusa. Je ne sais pas de quoi, mais si il voulait s'excuser, c'est qu'il se sentait coupable de quelque chose.

« Vous ne l'avez pas été. Je suis simplement occupé. »

Je tentais un sourire. Aimable, allant retaper des coussins non loin pour la prochaine soirée qui ne devrait pas tarder. Autant rendre le lieux agréable. Pourtant, il continua sa discussion. Monologue serait plus précis ; Il voulait parler, un prêtre comme tant d'autre qui passe son temps à tenter de parler et de vous faire parler. Sa réplique me fit pourtant retenir un sourire. Il ne voulait pas me parler du seigneur. C'est le genre de phrase qui précèdes d'autres choses. La bible à dit que. Comme le seigneur le penser. C'est très chrétien...Je tente de garder le silence alors qu'il me donne sont emploi. Bricoleur. L'un des cinq syndicat. Celui ci chargé des réparations.
J'acquiesce lentement, jetant un œil vers lui.

« C'est gentil, mais tout va bien. Je suis une petite main. Ménage, lessive, cuisine. J'ai beaucoup à faire. Comme vous certainement. »

Froide ? Quelque peu. Distante ? C'est ce qui me semble être le plus normal en la situation. Je ne le connais pas, nous n'avons pas été présenté par une personne en qui j'ai quelques confiances. Pourtant...joué les pétasses ne m'apportera pas grand chose...

« Ce n'est pas trop difficile avec votre jambe ? »

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Jaxson adorait parler au monde entier. Et cette femme ici était la pause la plus appropriée et bien mérité. Une bonne discussion qui allait être un moment de partage et de convivialité. Enfin… c’est ce qu’il avait cru, mais la femme en face de lui en avait décidé autrement. Occupée comme tout le monde, Jaxson effaca quelque peu son sourire. Ce n’était pas très engageant mais il n’allait pas laisser ça gâcher une fabuleuse journée. Dieu l’avait gardé en vie, autant en profiter sans condition. Il pinça légèrement les lèvres. Il fit un pas en arrière, s’apprêtant à partir retourner dans sa mission du jour. Il ne voulait déranger personne. Jaxson hocha la tête et tourna les talons en direction du meuble. Il avait encore beaucoup à faire. Prenant le tournevis il se figea et tourna la tête vers elle. Un sourire se dessina sur son visage.

Oui j’ai beaucoup de travail aussi.

Il recommença sa tâche avant de froncer les sourcils. Une vis était récalcitrante et bien que Jax tentait de ne pas s’énerver il réprima un soupir de colère. Il se mordit la langue pour pas jurer. Sainte mère de dieu !! Il avait envie de donner un coup de poing dans la porte du meuble en bois. Soudain il tourna la tête vers la jeune femme. Ses sourcils se haussèrent et il afficha un sourire poli.

Ce n’est pas facile tous les jours mais bien que je ne me rappelle pas comment j’ai bien pu avoir ça, je dois m’y accommoder. Il étira son sourire. J’imagine que rien n’est simple pour tout le monde mais merci de vous en soucier.

Il posa sa vis en soupirant avant de reprendre :

Vous êtes à Destiny depuis longtemps ?

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Always a...pleasure ?

feat. Carrie & Jaxton

La discussion n'est plus une chose que j'apprécie. Je n'aime ni devoir chercher des sujets, ni faire semblant de m’intéresser aux autres. Dans la réalité, je suis curieuse. Qui est cet homme ? Pourquoi est il là ? Sa religion l'a t il protégé ou a t il profité de ses ouailles pour ne pas se faire dévorer par les morts ? Sa blessure , quelle est elle ? JE suis curieuse, j'aimerais le découvrir, discuter, apprendre. Mais je suis une chatte qui a échaudée et je crains désormais l'eau froide bien plus qu'autre chose.
Emmenée de force par un gang de survivant j'ai tenté de faire la douce. De les raisonner, de me faire leur amie, de comprendre le pourquoi de leur horreur. Mais rien n'est venu si ce n'est les coups et les maltraitances. Il n'étaient pas humain, mais animaux. Profitant de chaque femme et fille a leur goût, qu'elle ai ou non l'age. Je me souviens des cris de femmes plus âgée que moi comme de jeune fille en age d'entrer au lycée.
Et cet homme. Cet homme ignoble qui nous disait que dieu voulait cela. Qu'il avait remis les choses en ordre pour que l'homme surpasse la femme et la fasse sienne. Nous étions redevenu des animaux, la loi du talion tel que ce dieu dont j'ignore tout le leur avait...dicté ?

Je reste circonspecte, observant ce prêtre réparant un meuble, me parlant du travail qu'il a lui aussi. Cet immeuble à survécu a la fin des temps. La fin d'un monde moderne et il fallait maintenant tout reconstruire, recréer, réparer. Son travail était important, tout comme le mien, tout comme celui de chacun ici. Un lieu communautaire. Peut être y resterais je...peut être pas. La question était...voulais je rester ? Est ce que j'allais tout faire pour me faire rejeter ? J'en aurai presque l'envie mais...ce serai malvenu de rejeter la chance de survivre avec un groupe qui malgré certaines...inquiétude me donne plutôt espoir en un renouveau. Alors je tente une discussion partant sur sa jambe, sa blessure.

Rapidement il me parle de ne pas se souvenir du comment de cette blessure et de l’accommodation. ..

« Vous ne vous en souvenez pas ? »

La question est simple, mais pleine de curiosité. Comment on fait pour ne pas se souvenir d'une blessure qui nous fera sûrement boiter à vie ? Néanmoins son affirmation que rien n'est jamais simple me fait doucement acquiescer sans même que j'en ai réellement conscience. Néanmoins, c'était a moi de répondre à sa question...que dire ? Oui ? Non ? Réponse simple et courte ? Je prend un instant, observant l’extérieur, me mordant la lèvre inférieur, prise d'une réflexion envers moi même. Me taire pour me protéger ? Ou parler ne serait ce qu'un peu avec le risque que cela soit répéter et utilisé contre moi ?

« Je suis arrivée il y a cinq jours, par hasard...je tentais de rejoindre l'ouest pour remonter vers l'Alaska... »

ma tête se tourne, se reposant doucement sur le prêtre bricoleur, l'expression neutre, le visage fermé.

« Quel genre de dieu laisse autant de gens mourir pour revenir nous dévorer ? »

Question bête mais qui a son importance en mon esprit. Le besoin de comprendre pourquoi...j'ai dû vivre tout cela...

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